Alfa Romeo Giulia 280 chevaux Veloce. Autant de termes qui donnent le sourire rien qu’en les entendants, et qui promettent de passer un bon moment. Oui, enfin, ça c’était sans compter sur une météo aux pluies diluviennes. Un temps plus que maussade, décevant, à l’image des chiffres de ventes d’Alfa Romeo en 2020, insignifiants. La faute aux produits ? La réponse avec l’essai de cette Giulia essence Veloce 2.0 de 280 chevaux.
Lancée en 2016, la Giulia est tout simplement belle, racée. Réussie esthétiquement. Dans ce rouge Alfa, la seule couleur non facturée, relevée par ses étriers de freins jaunes et ses jantes Competizione de 19’’, elle s’impose, sobre mais élégante et sportive. Sa face avant affiche des pare-chocs spécifiques à la finition Veloce, dotée de feux Xénon de 35W.

Seule ombre au tableau, l’imposante et agressive calandre n’est pas protégée et sera à la merci du moindre contact en stationnement urbain. Sur les ailes, la mention Veloce, rapide, ne laisse aucun doute sur les prétentions de la belle. Les vitres arrière sont surteintées, les poignées de portes couleur carrosseries sont rétro-éclairées, le tout dessiné d’un trait dynamique.
Seul l’arrière perd un peu de son charme latin au profit d’un look plus… germanique. Normal puisqu’il s’agit de la cible annoncée de cette Giulia. Mais dommage malgré tout car cette partie est là aussi fortement agressive avec notamment dans la partie basse un énorme extracteur d’air entouré de deux vraies sorties d’échappements cerclées de noir.
Des palettes au volant d’une d’une Ferrari
Même mélange de raffinement et de sportivité dans l’habitacle. La sellerie cuir Sport tabac de série est magnifique. Les sièges, enveloppants, sont confortables, chauffants et réglables en six positions à l’avant. La planche de bord a été revue l’an dernier, tout comme le volant, en cuir, qui accueille désormais les commandes des dispositifs de conduite autonome, nous y reviendrons.
Disponible uniquement en boite automatique, la Giulia reçoit en finition Veloce d’imposantes palettes au volant fixes en aluminium, dignes d’une Ferrari. Les commandes de clignotants sont par contre assez déroutantes à l’utilisation.

La console centrale a été complètement redessinée pour offrir plus d’espace, et une fonction de recharge de smartphone par induction, en option (200 euros). Elle reçoit un nouveau sélecteur de vitesses en cuir dont la base est ornée du drapeau italien. Un détail qui, associé aux inserts en aluminium, amplifie le sentiment de sportivité.
Autre nouveauté, un nouvel écran tactile de 8,8’’ pour le système d’infotainement, système lui aussi entièrement revu pour offrir plus de réactivité et d’ergonomie. Une évolution nécessaire puisque c’était l’un des points faibles de la Giulia. Elle comble ainsi une partie de son retard, même si le système, agréable à utiliser, est encore en retrait des meilleurs. Il est maintenant compatible Apple Car Play et Android Auto.
Le tableau de bord lui est toujours constitué de deux compteurs analogiques, à l’ancienne, encadrant un petit écran TFT couleur de 7’’. Le tout surmonté d’une casquette typique d’Alfa Romeo. Alliance de modernité et de tradition, le charme de cette Giulia.

Quelques déceptions
Les deux places latérales arrières sont accueillantes. La place centrale, elle, ne sera qu’une place d’appoint à cause de son proéminent tunnel centrale et de la dureté du siège.
Le coffre, de 480 litres est spacieux mais desservi par une ouverture trop étriquée et, sur notre modèle, par la présence du système audio Harman Kardon de 900 W, optionnel, qui empiète dans le coffre.
Petite déception aussi sous le capot. Le moteur est totalement caché par une protection en plastique noir. Mais suffisamment parlé, moteur.
Et là , surprise, aucun ronronnement. Le 2.0 litres turbo 4 cylindres en ligne de 1995 cm3 est discret, très discret, trop discret. Pire, à bas régime on se demande même parfois si l’on n’a pas un diesel sous le capot. Un effet amplifié par la zone rouge qui débute à seulement 5 500 tr/mn.

Performances et confort
Et pourtant, le moteur est vif, souple, répondant à la moindre sollicitation. Les 280 chevaux se libèrent à 5 250 tr/mn et propulsent la Giulia à 100 km/h en 5,7 secondes, pour une vitesse de pointe de 240 km/h, en Allemagne bien sûr.
La boite automatique Ă 8 rapports est rapide et efficace. Les palettes au volant permettant de reprendre la main quand on le souhaite.
La position de conduite, très basse, est là aussi excellente, offrant une bonne visibilité et une bonne prise en main de la Giulia, dans un confort permanent procuré par la suspension pilotée dont notre modèle d’essai était doté en option. Une suspension incluse dans le pack Performance comprenant également le différentiel à glissement limité Q2. Un autobloquant efficace puisque, malgré les conditions diluviennes de notre essai et la transmission aux roues arrière, notre Giulia a affiché une bonne motricité constante.
Tempérament sportif pour une voiture utilisable au quotidien
Le vrai point fort de la Giulia est sans conteste son châssis. Véritablement bien né, il permet de combiner performances, tenue de route sans faille et confort. Malgré ses 1429 kg, la Giulia est vive, dynamique, amusante, enchainant les virages les uns après les autres grâce à une direction directe et précise. Un vrai bonheur.
Le freinage est lui aussi efficace grâce aux étriers Brembo autoventilés de 305 x 28 mm à l’avant et 292 x 22 à l’arrière.
Même si la vraie sportive de la gamme est la version Quadrifoglio, avec son 3.0 l V6 biturbo de 510 ch., la Giulia 2.0 turbo de 280 ch. en finition Veloce affiche un tempérament sportif pour une voiture utilisable au quotidien.
Pour le quotidien justement, et les grands rouleurs, la Giulia a rattrapé une partie de son retard l’an dernier avec l’arrivée systèmes d’aides à la conduite ADAS de niveau 2 : maintien dans la voie (Lane Keep Assist), surveillance des angles morts (Active Blind Spot), régulateur automatique de la vitesse (Active Cruise Control et Traffic jam assistant and highway assist) ou encore détecteur de fatigue du conducteur (Driver Attention Assist) et reconnaissance des panneaux de signalisation.
On n’oublie pas évidemment le sélecteur de conduite Alfa DNA qui permet de choisir entre les modes Dynamic, Normal et All weather.
Optimisation écologique et diminution du malus de… 9 000 euros !
Proposée à partir de 57 500 euros, cette Giulia 2.0 turbo Veloce est donc une voiture plaisir, utilisable au quotidien et affichant un caractère sportif, le tout pour un tarif similaire voir légèrement inférieur à celui de ses concurrentes, allemandes en particulier.
Comment expliquer alors les chiffres de ventes très faibles d’Alfa Romeo ces dernières années ? Probablement par une gamme limitée et par le surcoût engendré par le malus écologique jusqu’à présent, 12 012 euros pour notre version déjà facturée 62 900 euros avec ses options en 2020. Oui mais ça, c’était… en 2020. Alfa Romeo a retravaillé sa gamme 2021 avec notamment des moteurs tous conformes Euro 6D final. Résultat, un gain de 28 g/km pour les émissions de CO2 et un malus qui descend à 2 544 euros seulement, soit une baisse de 9 000 euros.
De quoi convaincre les hésitants ? La réponse à la fin de l’année. En tous cas pour nous, pas d’hésitation face à la concurrence.
Le tarif
Alfa Romeo Giulia 2.0 Turbo Veloce 280 ch | Tarif au 1er avril 2021 |
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Alfa Romeo Giulia 2.0 Turbo Veloce 280 ch | 57 500 € |
Pack Driver Assistance+ (Reconnaissance des panneaux de signalisation, assistance à la conduite semi-autonome en circulation dense et sur autoroute, régulateur de vitesse adaptatif) | 1 000 € |
Pack Performance (Suspension active Alfa, différentiel à glissement limité Q2) | 2 200 € |
Pack Harman Kardon (Système audio 900W 10 haut-parleurs avec subwoofer et éclairage intérieur d’ambiance) | 600 € |
Etriers de freins jaunes | 0 € |
Colori Rouge Alfa | 0 € |
Jantes de 19 » Competizione | 0 € |
Chargeur smartphone à induction | 200 € |
Régulateur de vitesse adaptatif | 800 € |
Tarif du modèle essayé | 62 300 € |