Deux ou trois jours après le Grand Prix de Grande Bretagne, Rubens Barrichello savoure toujours une victoire qui semblait pourtant loin vendredi à Silverstone.
« Pour la qualification de vendredi, j’ai essayé un train de pneus différents, que je n’avais pas pu utiliser après la casse moteur du matin, » se rappelle le pilote brésilien. « Il s’est comporté différemment et combiné avec l’humidité de la piste, j’ai malheureusement fait un tête-à -queue. Samedi matin, la voiture fonctionnait magnifiquement, donc j’étais très confiant pour réussir durant la qualification finale bien que je sois le premier à prendre la piste. »
Coïncidences et dépassements
Lors de sa première victoire en Allemagne en 2000, un homme s’était mis à courir sur la piste, comme à Silverstone ce week-end. « Mais ce week-end, l’homme sur la piste ne m’a pas aidé. Comme mes pneus étaient bons, je venais de passer Raikkonen », explique-t-il. « Je n’ai jamais su pourquoi la voiture de sécurité était rentrée sur la piste. Au stand, je n’avais jamais vu la pit-lane aussi embouteillée, et j’ai perdu six positions. Mais j’avais une bonne voiture et les pneus étaient fantastiques, donc j’ai continué à rattraper les autres. »
Le grand prix de Grande Bretagne a vraisemblablement compté plus de dépassements que tous les autres grands prix de la saison réunis. Rubens Barrichello en a d’ailleurs réalisé plusieurs. « Silverstone permet plus que d’autres circuits de dépasser. Mais le plus important, c’est que ma voiture était plus rapide que les autres, me permettant de me dédoubler », explique-t-il. « J’avais aussi une très bonne motricité grâce au travail accompli durant le week-end. J’avais juste à forcer les autres à se déplacer à l’intérieur ou à l’extérieur de la piste pour pouvoir les dépasser. Ensuite j’ai regardé la course à la télévision et j’ai beaucoup apprécié tous ces dépassements ! »
La fin d’une période noire
Pour Rubens, cette victoire était autant une joie qu’un soulagement. « J’ai dit après la course que j’espérais que cette victoire ferait taire les rumeurs. Et c’est le cas ! Ceux qui me critiquaient disent aujourd’hui que je suis un phénomène ! », dit-il en riant. « Je dois dire que ces critiques m’irritaient simplement un peu, parce que le principal c’est que dans la Scuderia, personne n’a jamais douté de moi, de ma capacité ou de ma motivation. J’ai toujours eu leur plein appui. J’ai juste eu à garder mon calme après deux mauvaises courses, et continuer à faire mon travail. »
Le calme a cédé à l’émotion sur le podium. « J’ai gagné des courses l’année dernière, mais après tous ces mois sans une victoire, j’ai été très ému d’entendre l’hymne brésilien. J’ai pensé à ma famille, qui souffre probablement plus que moi quand je ne gagne pas ou quand les choses vont moins bien, » a dit Barrichello. « Cela m’a rappelé quand mon père a vendu sa Fiat pour que je puisse continuer à courir. A ce moment là , je n’ai pu retenir mes larmes. »
Un retour difficile
Si la course était dure, ce n’était rien comparé aux difficultés rencontrées par le brésilien pour quitter l’Angleterre le dimanche. « Il y avait des problèmes à l’aéroport de Londres et je n’ai pu partir que le lundi matin, après avoir passé la nuit à l’aéroport, » a-t-il expliqué. « Je n’avais toujours pas mes bagages ! En plus, quelqu’un a heurté mon chariot à bagages dans le terminal. Mon trophée est tombé et a été cassé. C’est énervant car je voulais vraiment être à la maison avec ma femme et mon fils. La seule chose qui m’a tenu raisonnable dimanche soir, c’est de penser que j’avais gagné le Grand Prix. »