Si Audi réalise un triplé dans la catégorie reine, LM P1, Ferrari réalise de son côté un doublé en GTE Pro.
La 80ème édition des mythiques 24 Heures du Mans s’est déroulée dans la Sarthe ce week-end. Neuf Ferrari 458 GT2 étaient au départ samedi, quatre en catégorie GTE Pro et cinq en GTE-AM.
Favorite de la catégorie, la Ferrari numéro 51 du team AF Corse pilotée par Giancarlo Fisichella, Gianmaria Bruni et Toni Vilander a bien failli ne pas prendre le départ. Accidentée dans le virage Porsche en début de semaine lors des essais, elle a été reconstruite quelques minutes seulement avant la fin de l’ultime séance de qualification, prenant la neuvième position de sa catégorie sur la grille de départ.
C’est donc une autre Ferrari, la numéro 59 de Frédéric Makowiecki, Dominik Farnbacher et Jaime Melo, aux couleurs du Luxury Racing Team, qui a signé la pole position de la catégorie LMGTE Pro en 3mn55s393 devant l’Aston Martin No. 97 et la Corvette No. 74.
Au départ samedi à 15h00, quatre constructeurs pouvaient donc prétendre à la victoire finale, Porsche, Aston Martin, Ferrari et Corvette. Très vite, c’est la Corvette de Gavin-Milner-Westbrook qui s’empare de la tête. Mais après la perte d’une roue, puis une sortie de piste à Mulsanne, Ferrari reprenait le leadership au bout d’une dizaine d’heures de course, avec la Ferrari AF Corse No 51 bien revenue, et la No 59 du Luxury Racing. En terminant 17ème du général, et malgré ses déboires d’avant-course, AF Corse s’impose finalement aux termes des 24 Heures avec le trio Giancarlo Fisichella, Gianmaria Bruni et Toni Vilander devant près de 240 000 spectateurs. Une victoire au gout de revanche, l’équipe étant passée tout près du succès l’an dernier. Une victoire qui semblait faire oublier la fatigue à Amato Ferrari, le patron de cette équipe :
“ Ca a été un week-end exceptionnel, se félicitait-il à l’arrivée. Gagner au Mans avec Ferrari est très satisfaisant parce que c’est la plus importante course d’endurance dans le monde. Ça a été très difficile au départ, puis l’équipe a bien réagie, menant mes trois pilotes à la victoire. »
Du cĂ´tĂ© de Giancarlo Fisichella, mĂŞme satisfaction. « Ce fut une course formidable. Je n’avais pourtant pas bien commencĂ© la semaine Ă cause de mon accident. Nous avons dĂ» changer le châssis et les mĂ©caniciens ont fait un super travail. Ils ont reconstruit une voiture en moins de 12 heures. Je dois remercier mes coĂ©quipiers, l’équipe AF Corse parce que sans eux cette victoire n’aurait pas Ă©tĂ© possible. C’est vrai que j’ai gagnĂ© quelques courses en Formule 1 mais cette victoire est très particulière, une sensation très forte. Gagner cette course c’est un rĂŞve qui est devenu rĂ©alitĂ©. Mes coĂ©quipiers ont Ă©tĂ© fabuleux, ce sont d’excellents pilotes, vraiment professionnels. Nous avons travaillĂ© ensemble et avons dĂ©jĂ fait une belle saison l’annĂ©e dernière et cette annĂ©e encore. »
« Nous avons eu des soucis pendant les séances de qualifications, se rappelait Toni Vilander. Mais nous n’avons jamais perdu la foi. Nous savions que lorsque l’équipe aurait reconstruit la voiture, nous serions rapides. L’an dernier, nous étions déjà très proches de la victoire, nous finissons seconds alors que jusqu’à six heures de l’arrivée, nous menions toujours. Dès le départ, nous savions que nous pouvions gagner. L’équipe a fait en 12 heures ce qu’ils font d’habitude en deux semaines. Nous nous devions de finir la course et c’est ce que nous avons fait et en plus avec la victoire. Je me suis beaucoup amusé pendant cette course. On a pu voir que nous prenions le départ d’une course de 24 heures comme si nous partions pour un Grand Prix. Ce fut une bonne chose également que le temps se maintienne au sec. »
Enfin, Gianmaria Bruni concluait : « Comme l’on dit mes coéquipiers, nous avons été tellement proches de la victoire l’an dernier. Nous savions que nous pouvions gagner même si cela a mal démarré lors des essais libres. Bien sûr, le moral a était moins bon mais nous savions que tous ensemble nous pouvions transformer cela en victoire car nous avions un bon package. Gagner veut tout dire même si c’est ma deuxième victoire. J’espère être encore ici de nouveau. Je suis très content pour l’usine Ferrari, pour le team AF Corse, mes coéquipiers et moi-même. Nous avons travaillé tellement dur depuis que nous avons raté de peu la victoire en 2011. Vraiment très content de ramener ce trophée à Maranello. »
Signalons aussi l’accident de la Ferrari No 80 qui, aux mains de Pierguiseppe Perazzini, a dramatiquement éliminé la Toyota TS30 Hybrid No 8 samedi soir en se rabattant sur elle. Anthony Davidson s’en sort miraculeusement avec seulement deux côtes cassées.
Enfin, un coup de chapeau à Satochi Motoyama. Même s’il ne pilotait pas une voiture italienne, le japonais mérite cet hommage pour avoir passé plus d’une heure et demi à essayer de rapatrier sa voiture accidentée aux stands, la très futuriste et originale Deltawing Nissan. Une histoire qui vient rajouter quelques pages à la légende des 24 Heures du Mans.