Nuit de pleine lune à l’Alpe d’Huez pour la troisième manche du Trophée Andros 2006. Une pleine lune qui ne réussira pas à la Squadra Fiat, absente du top 10 pour la première fois de la saison.
Philippe de Korsak est le moins bien placé des quatre pilotes le premier jour. Vingt-deuxième, il remporte pourtant sa finale, mais la finale Elite, celle des amateurs. « Franck comme moi, on se plaint de vrais problèmes de motricité, explique Philippe-t-il. C’est-à -dire que l’on se bat avec beaucoup beaucoup de patinage, et on n’arrive pas à rendre l’auto efficace. On a changé les amortisseurs, on a contrôlé les différentiels, on essaie de faire tout un tas de choses, et on ne comprend pas. Donc c’est un petit peu frustrant effectivement. Une victoire mais dans la mauvaise finale. Ca aurait été dans la grande finale, ça aurait été préférable. Donc forcément un peu déçus mais on va essayer de travailler pour demain pour que ça ne se reproduise plus. »
Panis part à la guerre
En finale Elite Sup, Jean-Philippe Dayraut s’élance devant Yvan Muller. Derrière, Olivier Panis réussi un très beau départ au volant de sa Toyota. Mais dans le premier virage, un accrochage bloque les derniers. Margot Laffite ne pourra éviter la BMW d’Emilie Petit. La Stilo rose tape à l’avant droit et devra abandonner. Dans les derniers tours, Emilie Petit, de nouveau en travers, viendra perturber le peloton de tête dont les voitures ne cachent plus les souffrances d’une finale disputée. Sous la ligne, Yvan Muller, second depuis le départ, laisse passer Jean-Noël Lanctuit et Olivier Panis.
« J’étais parti pour essayer de faire une belle course, explique le pilote grenoblois. J’ai pris un premier coup dans le cul. Alors je me suis dis, bon si c’est ça la guerre, on va aller à la guerre. Et c’est vrai qu’après je me suis lâché. C’était un peu chaud mais c’est ça les courses aussi. Jean-Philippe Dayraut m’avais averti en Andorre. Il m’avait dis, ‘attention, tu vas voir les finales c’est chaud’. Maintenant je sais ce que c’est les finales chaudes. Les mécaniciens n’étaient pas très contents parce qu’ils ont eu beaucoup de travail tard, mais à côté de ça c’était une super expérience. Une belle ambiance et de l’expérience parce que, (…) je ne pensais pas que ça allait être plus facile, mais je m’aperçois qu’il y a beaucoup de paramètres à bien comprendre. Je n’ai pas encore tout compris, donc je tape un peu les murs de neige dans les manches qualifs. Il faut que j’arrive à tout mettre bout à bout mais ça va aller. »
Prost dans un bon jour
Dans l’autre finale Elite Sup, Alain Prost, sur Toyota, s’élance en tête et mènera la course de bout en bout. Derrière, Joël Stère sur sa Clio, ne parviendra pas à l’inquiéter. En troisième position, Bertrand Balas aura plus de mal au volant de sa Toyota pour résister aux assauts de la Clio de Wilfried Merafina. Mais ce dernier devra malgré tout se contenter de la quatrième place.
« J’ai toujours bien réussi ici, remarque Alain Prost. Je ne sais pas très bien pourquoi, s’il y a des raisons ou pas. J’étais dans un bon jour. Ce qu’il faut souligner c’est la belle bagarre avec Jean-Philippe Dayraut dans la deuxième manche. C’était très intéressant. C’est bête de perdre pour un dixième, mais bon, il n’y a pas d’amertume parce que je crois que le spectacle était certainement à la hauteur. On a dominé un peu les débats tous les deux. Aujourd’hui, même avec le poids je pense que ça pourrait le faire aussi. Jean-Philippe a été très malin hier, parce qu’il m’a mis un bloc de neige dans l’avant dernier virage. J’ai été obligé de faire un petit détour. Ca m’a coûté quelques dixièmes, mais je ne lui en veux pas. »
Didier Auriol frustré
Une surprise attendait les spectateurs de l’Alpe d’Huez, la présence de l’ancien champion du monde des rallyes, Didier Auriol, au volant de la Fiat Stilo privée du team Saintéloc. Premières impressions. « Ca c’est bien passé, se réjouit le rallyman. On a quand même un petit peu de travail à faire sur la voiture, mais globalement je pense qu’en pilotage on est là . C’est un petit peu bizarre comme sensations. On a l’impression que ça ne va pas assez vite. Et puis en finale Elite, on est derrière et puis on attend. Ou alors on essaie de passer en force, ou on reste derrière, en attendant que l’autre fasse l’erreur. C’est un petit peu frustrant, parce que c’est vrai que sur la finale j’avais l’air d’être un petit peu plus rapide et je faisais un petit peu l’accordéon. Mais bon, ce n’est pas la peine d’essayer à penser passer. »
Le retour de la Squadra
Après une première journée difficile, le samedi souriait un peu plus à la Squadra Fiat. Franck Lagorce signant le second temps de la seconde manche qualificative au terme de trois tours… intenses. « Depuis hier on cherche des solutions, explique-t-il. Et puis on se remet en question, tout le temps, en permanence, c’est ce qui fait le charme de notre métier. Sincèrement, on a réussi, je dirai un petit peu tard, à compenser, à trouver, à gérer. Mais bon, malheureusement dans la dernière manche. En tous cas, ça prouve que quand on travaille et qu’on y croit, et ben ça peut arriver. »
Dans la première finale Elite Sup, Yvan Muller s’élance suivi de Laurent Fouquet. Le bordelais, victime de ses pneus la semaine dernière en Andorre, devra se contenter de la seconde place, incapable d’inquiéter l’alsacien et sa Kia. « C’est vraiment difficile, reconnaît Laurent Fouquet. Déjà , quand on est derrière Yvan Muller on ne peut pas trop compter sur une faute de sa part. Donc j’ai vraiment essayé de préserver mes pneus tout au long de la finale. En me disant que si les siens étaient peut-être un peu moins bien à la fin on essaierait de tenter quelque chose. Mais non, je suis resté très près mais Yvan n’a bien sûr pas fait de faute. Et puis ses pneus à mon avis étaient au moins aussi bien que les miens. Donc j’ai essayé de rouler proprement derrière lui pour essayer de faire un peu de spectacle. »
Le show Lagorce
Mais le spectacle, c’est sans aucun doute dans la dernière finale Elite Sup qu’il a été le plus palpitant. Après un premier départ annulé par drapeau rouge, c’est Dany Snobeck qui place sa BMW en tête à la sortie du premier virage. C’est sans compter sur un Franck Lagorce survolté par une Stilo à la compétitivité retrouvée. Celui-ci tentera le tout pour le tout pour essayer de remporter la course, frôlant plusieurs fois la sortie définitive.
« C’était un peu tendu c’est vrai, reconnaît Lagorce, mais malheureusement j’avais beaucoup de buée sur le carreau gauche, donc j’ai mal jugé le point de corde. Ce qui ne m’a pas permit de faire le freinage comme je voulais. J’ai vu que je partais un petit peu, que je touchais, donc il a fallu réaccélérer tout de suite très fort pour faire un 360° et repartir dans le bon sens. Et puis la deuxième fois j’ai pris une ornière. Ca m’a propulsé vraiment sur le bas côté de la piste. Là je n’ai pas eu le choix non plus. Sauf que c’était à haute vitesse. C’était une piste très cassante, très difficile, mais je me suis vraiment régalé et je pense que le public aussi. »
Chute de la Squadra au classement général
Grâce à cette bonne seconde journée, Lagorce parvient à conserver sa quatrième place au classement général, derrière Yvan Muller, Jean-Philippe Dayraut et Alain Prost. Philippe de Korsak sort du top 10, à la onzième place, alors que Justine Monnier perd six places, à la treizième.
« C’est vrai que c’était dur, soupire Justine. Mais bon, on apprend aussi dans la défaite et dans l’échec. Je pense que ce week-end ça a été dur pour le moral mais on va avoir une coupure de quinze jours. Ca va nous faire du bien. On va pouvoir remettre tout en place pour réattaquer l’autre partie de saison en forme. »
Au classement promotion, Marguerite Laffite conserve la tête devant Jérôme Grosset-Janin et Serge Lubrano. L’occasion de tirer un premier bilan à mi-saison. « On est très bien équipées, très bien entourées, se félicite Margot. La voiture n’a pas eu de gros problèmes, la bleue non plus. Je pense que l’on peut s’estimer heureux. On a fait deux podiums avec Justine la semaine dernière en Andorre. Franck et Philippe marchent bien. Je pense que l’on défend bien les couleurs de Fiat, j’espère ! Et je pense que dans l’ensemble on est tous très contents de faire tout ça ensemble et de vivre ces bons moments ensemble. »