Philippe Jacquot, président de l’Alfa Classic Club de France, revient sur l’histoire du GTV6 Production que le club expose à l’occasion du salon Rétromobile 2011. Une voiture Championne de France de Production et pilotée à l’époque par Dany Snobeck.
« Vous avez là le GTV6 Production dit Alfetta, puisque c’est la cellule Alfetta qui est née en 1972. Et ce coupé GTV6 est apparu lui fin 1980 pour disputer dès l’année suivante le Championnat de France de Production. Alfa Romeo a commencé il y a 30 ans cette année, en 2.0, puis ces voitures ont ensuite été équipées du V6.
Cette voiture est une voiture avec laquelle Dany Snobeck et Alain Cudini se sont illustrés en 1983 et 1984. D’ailleurs ils ont remporté ces deux années-là le Championnat de France de Production. Il s’agit là d’une des onze voitures spécifiquement créées et agréées pour la piste. C’est une voiture qui est dans sa livrée d’origine.
Série dérivée de la compétition,
et limitée à 300 exemplaires, pour la route
Ce championnat, de France, comme son nom l’indique était uniquement pour la France, bien sûr. Mais cette petite série de voitures de courses a donné naissance à une série pour la route de 300 exemplaires, Production, en 2.0 et 2.5 l. Elles avaient une décoration spécifique, un équipement et une carrosserie un peu spéciale. C’était une série limitée faite par Alfa Romeo France avec l’équipementier Stand 21, et uniquement pour la France.
Cette voiture de course a un V6 de 2500 cm3, qui dans cette configuration carburateur fait à peu près 230 ch DIN. En version injection on frôlait les 280 ch.
La dernière propulsion de la marque
Concernant son palmarès, deux années de suite les pilotes Dany Snobeck et Alain Cudini ont remportés le Championnat de France de Production au volant de ces autos. Après il y a eu un petit peu un passage à vide chez Alfa Romeo et il a fallu attendre la 155 et la 156 pour revoir Alfa Romeo en piste dans les championnats étrangers DTM et ITC.
Ce coupé GTV6 Alfetta représente en fait la dernière propulsion de la marque. C’est la toute dernière propulsion, avec un moteur 100% Alfa Romeo.
C’est une voiture qui a parcourue tous les circuits de France et de Navarre. Et qui continue de rouler à quelques occasions, en démonstration, courses de côtes, et… circuit malheureusement peu parce qu’elle fait trop de bruit. Donc elle est un petit peu pénalisée. Malheureusement c’est le problème que l’on rencontre aujourd’hui sur les circuits, le bruit.
Cette voiture, telle que vous la voyez là , est complètement d’origine.
Une puissance qui ne demande qu’à parler
Je n’ai jamais eu l’occasion de la conduire. J’ai été juste passager, mais pour l’amener ici, c’est tout.
Mon impression c’est beaucoup de bruit, un confort, et bien comme il n’y a pas de siège forcément, inconfortable. Il y a beaucoup de bruits de transmission très présents dans l’habitacle. Mais bon, on sent qu’il y a une puissance qui ne demande qu’à parler.
L’anecdote c’est que je roule au quotidien avec la version route, le GTV Production série limitée à 300 exemplaires. Evidemment ça n’a rien à voir, hormis la carrosserie, une ligne identique. Mais c’est une auto avec laquelle je roule au quotidien.
Malheureusement je n’ai pas vraiment de souvenir avec cette voiture. Si, je me souviens l’avoir vue Ă MontlhĂ©ry, si, un petit peu, Ă l’époque oĂ¹ elle tournait.
Un V6 mélodieux et fabuleux
Le souvenir qu’on peut avoir, c’est ce bruit surtout. Le V6 mélodieux et fabuleux.
Avec le V6 c’est vrai que, pour en avoir eu plusieurs de route, il y a des performances assez fabuleuses. Moi je me souviens d’avoir fait un Paris-Lille en une heure ! C’était au siècle dernier Ă une Ă©poque oĂ¹ on pouvait. Avec une consommation tout Ă fait raisonnable d’ailleurs.
Commercialement ça a Ă©tĂ© un beau produit pour la marque Alfa Romeo. Ca s’est bien vendu. C’est vrai que c’est une voiture qui laisse un souvenir Ă ses anciens propriĂ©taires, enfin, beaucoup de souvenirs. C’est vrai qu’il y a une mĂ©lodie de ce V6 qui est fabuleuse. Il y a des performances Ă©videmment qui sont Ă la clĂ©. Il y a une ligne aussi qui est quand mĂªme assez, Giugiaro, qui faisait suite au coupĂ© Bertone. C’est très anguleux, très typĂ© annĂ©es 70, mais c’est une très très belle auto. C’est vraiment une voiture Ă mettre dans son garage pour tout alfiste digne de ce nom. »