Pour la doyenne de cette 5ème édition du rallye des Princesses, Georgette Respaut, sa Fiat 124 de 1972 est une voiture exceptionnelle. Une voiture qu’elle utilise au quotidien et dans des épreuves sportives, depuis plus de 30 ans !
Le pas est décidé, l’arrivée ne passe pas inaperçue. Parmi les concurrentes du Rallye des Princesses, il y a des habituées. Georgette fait partie de celles-là . Organisée, accompagnée de sa nièce, Christine Taravel, elle en est à sa quatrième participation, sur cinq éditions.
« Pourquoi on y va ? Par plaisir, explique-t-elle, parce qu’on aime la voiture. Pour se changer les idées aussi, prendre un bol d’air, s’évader de la maison, de la famille. Pour vivre une autre vie pendant huit jours, en pensant à rien du tout. Qu’à la voiture. »
Respectée de toutes et de tous dans le rallye, Georgette en est aussi, à 83 ans, la doyenne. Et pourtant, comme sa nièce ou les participantes les plus jeunes, elle continue de s’émerveiller. Notamment devant « les paysages ! C’est magnifique, c’est super. L’année dernière nous sommes passées dans des champs de genêts, et nous étions complètement ivres par les genêts, tellement ça sentait bon. C’est vrai que la France est belle quand on prend les petites routes. C’est magnifique »
Mais on parle, on parle, et le moment du départ approche… « On a envie de partir là maintenant, c’est bon », s’impatiente Georgette.
Une Fiat 124 depuis 32 ans
Comme toujours, c’est à bord d’une Fiat 124 B 51 de 1972 que Georgette va s’élancer. Une voiture un peu particulière, de part ses origines.
« C’est un ami brésilien qui achetait des voitures chaque année pour ses vacances en France, explique Georgette. Il passait un mois en France et après il revendait ses voitures. Il achetait toujours ses voitures en export. Celle-ci est donc un peu différente des autres. Elle est pas rouge, elle est géranium. (…) Moi celle-ci me plaisait, alors je l’ai achetée. »
Depuis, Georgette n’a pas trouvé mieux. Elle est d’ailleurs tellement attachée à sa Fiat, qu’elle ne lui trouve que des atouts. « Cette voiture, elle est particulièrement agréable à conduire, et c’est mon style. C’est le genre de voiture qui est pas trop grande, pas trop petite, et qui est facile à conduire. Bien sûr elle a des vitesses un petit peu compliquées maintenant, mais quand même, on a cinq vitesses, ce qui est déjà une performance. Ca n’existait pas à l’époque. Y’a des ceintures de sécurité, ça n’existait pas non plus. Les appuie-têtes, je me les suis trouvés, parce qu’il n’y en avait pas. C’est toute une histoire cette voiture. Ca fait quand même 32 ans que je l’ai, et elle n’a pas vieillie. De son allure, on a l’impression qu’elle est neuve. »
Sa coéquipière, et nièce, Christine Taravel, ne peut s’empêcher de compléter. « On est aussi confortable que dans une voiture d’aujourd’hui. Autant on a mal au dos dans certaines voitures, autant dans celle-là on n’a jamais mal au dos. On fait un rallye, on n’a pas mal au dos à la sortie. On sort tous les soirs, on n’est pas du tout fatiguées. »
« Elle a un bruit terrible, rajoutent-elles encore, en coeur. Elle grimpe, c’est une grimpeuse. Dans la montagne elle est extraordinaire. Elle accroche vraiment. Et puis elle est basse, on est bien. »
Une fiabilité à toute épreuve
Fidèle à ses occupants et à sa réputation, la Fiat 124 ne leur posera aucun problème durant le rallye. Ceux-ci seront plutôt à chercher du côté des éléments ou des organismes.
« Disons qu’il pleuvait beaucoup, explique Georgette. Le brouillard, la pluie, c’était pas évident. A un moment donné on ne voyait plus rien du tout. Même avec les phares on ne voyait plus. C’est plus agréable quand il fait beau quand même. Et puis on avait un petit coup de barre ce matin. Le café nous a manqué. On est parti sans café, alors on en a bu deux coup sur coup pour se doper un peu jusqu’à ce soir. »
Du café, il en faudra sûrement d’autre à Georgette. Car une fois arrivée à Monaco, cinquième au général il fallait le souligner, c’est toujours à bord de sa Fiat qu’elle rentrera chez elle, en région parisienne. Une semaine de voyage supplémentaire avant de repartir aussitôt arrivée, le 17 juin, pour le rallye de la route du cidre.