Des Alfa Romeo de toutes époques, des passionnés, un circuit, nous sommes au Mas du Clos début juillet. Cent-quarante équipages avaient répondus à l’appel du Club Alfa Romeo de France.
C’est un matin presque comme les autres pour le circuit du Mas du Clos, dans la Creuse. Presque seulement, car la centaine de voitures présente aujourd’hui est exclusivement composée d’Alfa Romeo.
Giulietta, Bertone, Spider, Coupé, Sprint, étincellantes et bichonnées par leurs passionnés propriétaires. Daniel Magos fait partie de ceux-là. Cet ancien ingénieur vient ici tous les ans, au volant de sa Giulietta Sprint Veloce. “J’ai cette voiture depuis 21 ans maintenant. Je n’arrête pas de lui prodiguer des soins, reconnaît-il, amusé. Mon épouse me dit que je lui donne plus de soins qu’à une maîtresse, alors vous voyez ce que je veux dire… C’est une voiture dont je suis tombé amoureux quand j’étais tout gosse et que je ne pouvais pas me payer dans les années cinquante. Dès que j’ai pu trouver une voiture à mon goût, je l’ai achetée. En 1984.”
Profiter du circuit
Un peu plus loin, un jeune homme s’affaire sur un GTV6 “Production” portant le numéro 114. “Je prépare la caméra pour filmer un peu d’action sur le circuit !, s’exclame-t-il.” Bruno Wagner est parisien d’origine britannique. S’il est là aujourd’hui avec son GTV6, c’est avant tout “parce que j’ai une Alfa Romeo et j’ai envie de faire du circuit avec. Elle est préparée pour. Je l’ai achetée telle quelle il y a près d’un an. C’est très excitant. Elle est préparée au niveau moteur. C’est un trois litres de 220 ch. Au niveau châssis, ça reprend pas mal d’éléments des GTV6 de production des années 80. Au niveau de la suspension, de la direction aussi. Donc ça marche bien sur circuit mais c’est aussi homologué route. C’est un bon compromis.”
Dans les allées du paddock, ils sont nombreux à partager cette envie et ce plaisir de profiter de la piste, comme Nicolas Recht venu au volant de sa Giulia GTV 2000. « Une sortie circuit, par rapport à la route de tous les jours, ça vous permet de rouler un petit peu plus loin, de tenir compte un petit peu plus des limites de l’auto, explique-t-il. De la pousser un petit peu plus loin. De prendre un petit peu plus de plaisir. C’est différent des petites routes de campagne. On roule en toute sécurité, il y a des spectateurs, il y a de belles autos… Ca permet d’entendre un petit peu les bruits différents de tous les autres. Les bruits sont en effet tous différents, tous les Bertone notamment. Et donc on prend beaucoup de plaisir à faire ça.”
« C’est un record battu en ce qui nous concerne »
Le point commun à ces trois passionnés, outre Alfa Romeo, c’est un club. Un club Alfa Romeo bien sûr, le Club Alfa Romeo de France. A sa tête, Alain Delanoue. C’est lui l’organisateur de cette 24ème édition de la Concentration Nationale. Comme chaque année c’est le mois de juillet qui a été retenu. Comme presque chaque année le circuit du Mas du Clos. Et comme chaque année il y a encore plus de participants que l’année précédente. Mais là, Alain Delanoue a une explication. “C’est le 25ème anniversaire du Club, donc ça a incité pas mal de gens à venir. Je pense notamment à nos amis anglais qui venaient d’habitude en petit nombre, 5 ou 6 équipages. Cette année ils sont venus à 24 voitures. Et nos amis suisses qui eux aussi viennent en règle générale à 6 ou 7 voitures, sont venus cette année à 17 voitures. Ca fait déjà rien qu’à eux seuls un petit peu plus de quarante voitures. Sans compter les allemands qui sont six, les belges deux, mais là on est dans des normes habituelles. Et puis les membres de parfum de trèfle aussi qui sont venus à 5 ou 6 équipages.
L’autre cause à mon avis, c’est que l’on a changé la formule. Cette année on a fait une journée rallye hier, sur le plateau de Combrailles, où nous avions soixante voitures engagées. Et nous n’avons pas loués les installations du circuit. On a loué uniquement le paddock pour une journée. Nous avons fait notre diner de gala à l’hôtel de la Séglière hier soir, et c’est eux qui nous fournissent aujourd’hui les plateaux repas. Ca a permis de réduire le coùt global de la manifestation, donc les tarifs d’inscription. Je pense que ça aussi ça a contribué au succès de la manifestation. Aujourd’hui nous avons 140 voitures dans le paddock mais 130 qui tournent sur le circuit. C’est un record battu en ce qui nous concerne.”
Le succès de l’évènement est aussi dû à son esprit. “C’est surtout un esprit de convivialité, de rencontre interclub, même si le Club ALfa Romeo de France représente plus de 50% des participants. Mais c’est avant tout le plaisir de se retrouver chaque année ici en Creuse parce que le site est admirable, le circuit est admirable. Les gens qui ne tournent pas, notamment nos épouses et même les enfants, sont dans un cadre merveilleux, on est en pleine nature… C’est vraiment un moment de détente. Un moment de détente, d’échange, de passion…”
Découvrir d’autres sensations
Et quand on est passionné, on veut évidemment comparer son auto à celle des autres, ou tout simplement découvrir d’autres sensations. “Je sors d’un avion là, j’ai le ventre retourné et je dois prendre la piste, confesse Bruno. Ca va être chaud !”
Après quelques tours, cette fois au volant, Bruno est cependant heureux. “Le circuit est très valloné. Ca fait un peu peur au début, mais on commence à y prendre ses marques au bout de quelques tours et ça marche bien, c’est bien”, confie-t-il tout sourire. Ca marche même tellement bien que certains vont peut-être un peu trop loin. Dur, dur pour les mécaniques. Ici c’est une courroie qui a lâchée, là un petit coup de chauffe.
Pour le groupe venu d’Angleterre, le problème est un peu plus grave. Mais pas de soucis, le flegme britannique n’est pas qu’une légende. “J’ai cassé l’axe de la voiture sur un démarrage de colline, explique Richard Hampton, du Giulietta Register. Mais ça arrive des fois. Le problème c’est que c’est facile à réparer mais il faut souder et aujourd’hui nous sommes dimanche donc je crois que je vais avoir du mal à trouver un garage ouvert. Je ne sais pas encore comment je vais rentrer en Angleterre mais bon, tant pis.”
Il rentrera bien chez lui, comme tous les participants d’ailleurs. Car comme le résume Daniel, “je crois que le risque fait partie du plaisir. Ca fait 20 ans que je fais ça, ici, avec cette voiture là, donc je ne vais pas changer. Il faut être joueur, un petit peu. Joueur mais raisonnable. Il ne faut pas trop miser.”
Nous en tous cas, on prend le pari que l’année prochaine ils seront tout aussi nombreux à venir partager leur passion.
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25 ans du CARF, record battu
25 ans de CARF, celà remue de vieux souvenirs et j’adresse mes amitiés les plus cordiales à Daniel MAGOS qui a su rester fidèle au club.
1981, c’est l’année de mon adhésion. Cette année là, c’était le rendez-vous sur le circuit Paul Ricard. J’ai rencontré des gens merveilleux comme Alain LARIVE et Alain MURACCIOLE et bien d’autres.
1982, j’assiste à la première concentration sur le circuit Bardinon.
Aujourd’hui, je suis rangé des voitures et j’ai extrait le virus AR.
Je souhaite longue vie au club AR de France , à mon ami Daniel et aux “deux” Alain, créateurs du club.
le 15 déc.2007. Gérard Monasson.