Tour Auto Lissac 2005, le tour des passionnés

par Vincent Royer

Le Tour Auto, c’est un peu comme le cinéma en noir et blanc. Des souvenirs, des images qui restent gravées dans la mémoire, des odeurs aujourd’hui disparues, et un bruit… inimitable.

Créé en 1899, le Tour de France automobile disparaît en 1986, faute de sponsors et surtout… de participants. Relancé en 1992 par Patrick Peter, également organisateur, entre autres, du Mans Classic, le Tour Auto devient très vite un événement automobile incontournable. Cette année, elles étaient ainsi plus de 200 voitures de légende à franchir la ligne de départ.

« Je crois qu’il y a une vraie tendance lourde aujourd’hui qui supporte les voitures anciennes, analyse Patrick Peter. Je crois qu’il y a quelques années, on avait une population d’originaux qui utilisaient ce genre de voitures. Aujourd’hui ça devient de plus en plus répandu. Je crois qu’il y a une voiture pour rouler du lundi au vendredi soir pour des raisons professionnelles et utilitaires, et puis le week-end il y a la voiture loisir. »

Des nouveautés

Pour sa quatorzième édition en mode historique, le Tour Auto quitte les fontaines du Trocadéro, traditionnellement lieu de départ mais déjà occupées cette année par d’autres manifestations, pour l’esplanade des Invalides. Cette modification n’est pas la seule, puisque le règlement, lui aussi, subit quelques retouches.

« La formule n’a pas beaucoup changée, explique Patrick Peter, parce que depuis qu’on l’a relancée en 1992, l’épreuve fonctionne vraiment bien. Mais il y a toujours des petits ajustements de règlement. Comme on veut calmer un peu le jeu parce que ça devenait un petit peu trop agressif en compétition, on va faire démarrer par la régularité. On a vieilli un peu le plateau, et puis il y a quelques petites modifications. On a essayé de faire en sorte que les pilotes professionnels se calment un petit peu. Je pense qu’on va retrouver l’esprit des premières années. »

Dernière nouveauté, la réglementation de l’assistance aux voitures. Désormais, des parcs d’assistance imposés attendent les concurrents sur les circuits. Ils disposent de 15 minutes pour réparer leur auto. De même le soir, en fin d’étape, un sticker est collé sur le pare-brise, indiquant leur heure d’arrivée. Ils ont alors deux heures pour vérifier et réparer le cas échéant leur voiture. S’ils dépassent, ils se voient infliger des pénalités.

Un tiers d’italiennes !

Epreuves sur circuits, épreuves sur routes fermées, parcours de liaison sur route ouverte, les concurrents ne ménagent pas leurs montures. Et pourtant, que se soit en compétition ou en régularité, certaines sont uniques et mythiques. Et ce qui frappe parmi ces autos, c’est le nombre impressionnant de voitures italiennes, près d’un tiers du plateau. Alors, une petite préférence de la part des organisateurs ?

« Nous on aime bien toutes les voitures, se défend Patrick Peter. Mais c’est évident qu’il y a beaucoup de voitures italiennes. D’abord il y a une très grosse flotte de Ferrari. On a entre 40 et 50 Ferrari, avec des modèles exceptionnels. Et puis on a de petites voitures intéressantes. Des Siata, des Abarth, des Fiat 8V, une Maserati A6GCS… On a beaucoup de voitures italiennes. »

Le rendez-vous des passionnés

Et qui dit voitures italiennes dit passion, et passionnés. Ils sont nombreux à avoir fait le déplacement, comme ces deux alfistes, Jean et Sylvain. « On est venu de la région parisienne pour voir les voitures, explique Jean. On est des passionnés comme les concurrents. On a un peu le virus disons, on a le virus des Alfa. On a plusieurs Alfa. On tape un petit peu aussi dans les anciennes, type GTV6, des choses comme ça. Et puis là on a pris une journée et on est venu de Paris. On a vu cette départementale qui a l’air d’être pas trop mal. C’est là qu’on s’est mis pour avoir la visibilité, et surtout les sons, les bruits qui sont hors du commun. Ca donne des frissons, au niveau des bruits.

Des voitures d’exception aussi. C’est des voitures que l’on ne voit pas partout. Je pense que le plateau est bien cette année. C’est très intéressant parce que c’est unique. C’est vrai que c’est pas assez médiatisé pour qu’il y ait plus de spectateurs, de gens passionnés qui puissent voir ça. »

Voulant partager au maximum leur passion, Jean et Sylvain ont même créé un site sur internet pour échanger entre alfistes (http://www.ifrance.com/alfapassion/). Autant dire qu’ils se montrent très réceptifs aux signes amicaux que leurs lancent les concurrents du Tour Auto. « On remarque aussi que les concurrents nous font tous un petit signe, insiste Jean, sourire aux lèvres. Donc ils reconnaissent aussi les passionnés comme nous ! »

Au final, à Biarritz, après six jours de course et près de 2000 km parcourus, c’est la Lotus Elan de John Sheldon et Lesley Stevens qui s’impose au temps scratch. La première italienne, l’Alfa Romeo Giulia de Jürgen et Yvonne End est cinquième. Elle est également première du classement final indice de performance. Quant au classement régularité, c’est encore une Alfa Romeo Giulia qui sauve l’honneur en prenant la seconde place, avec au volant le couple Robert et Ann Linwood.

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