Après diverses fonctions à la tête des services marketing de Rover puis Audi France, Christophe Decultot est à 40 ans le directeur de la business unit Fiat VP – Lancia. Responsable de l’ensemble des activités Fiat VP, il revient sur les nouveautés de la gamme présentes au salon.
Première nouveauté du salon, la Panda 4×4, qui sera commercialisée le 15 octobre. Bien accueillie à Val d’Isère cet été, elle doit prendre la relève de la première génération de Panda 4×4, une voiture à succès surtout en montagne. Quels sont les atouts de la nouvelle Panda 4×4 pour réussir cette difficile relève ?
Effectivement, la première Panda 4×4 a été un vrai succès à l’époque. Il s’en est commercialisé plus de 20 000 sur le marché français, pendant toute sa carrière. C’est en même temps une force parce que l’ancienne Panda 4×4 garde une image extrêmement forte.
Cette nouvelle Panda 4×4 garde les atouts principaux et essentiels qui ont fait le succès de la première. A savoir, tout simplement, le 4×4 le plus accessible du marché en terme de prix. Et une conception, une technologie notamment en matière de capacités 4×4, qui va clairement fidéliser les consommateurs qui ont un vrai usage en montagne ou une vraie une utilité tout-terrain.
Ce qu’elle apporte de plus, c’est aussi une polyvalence, notamment avec sa technologie 4 roues motrices permanentes, qui va en faire aussi un petit produit SUV pour les villes. Donc une petite voiture, plutôt féminine, pour les villes, dans la lignée des succès des SUV en général sur le marché, sur ce créneau un petit peu plus urbain.
Une expédition a été organisée sur l’Everest. C’est la première fois qu’une voiture de cette catégorie atteint une telle altitude. Il s’agissait d’une simple opération de communication ou bien d’une véritable expédition de mise au point technique ?
Le produit était déjà abouti avant, donc c’est surtout une opération de communication. Une expédition vraiment en phase avec les valeurs de la marque et de la Panda. Un côté jeune, aventure et sympathique.
Deuxième nouveauté, le nouveau Multipla. Il est présenté comme une réponse aux attentes des consommateurs, notamment en matière d’esthétisme. Lancé en 1998, il n’est pas un peu tard pour répondre à ces attentes ?
Le nouveau Multipla est là . C’est un très profond face-lift. C’est un produit qui garde sur le marché des éléments vraiment uniques. Notamment la capacité 6 vraies places, 3 à l’avant, 3 à l’arrière. Un comportement routier exceptionnel, et des motorisations Multijet très performantes. Il a donc vraiment des atouts.
C’est vrai qu’avec ce nouveau design, soyons clairs, on lisse le côté très segmentant de l’ancien Multipla qui plaisait ou qui déplaisait. Là on est sur quelque chose de beaucoup plus en ligne avec le marché.
Avec ce nouveau design, est-ce que Fiat ne renie pas un peu l’originalité de la première version et par la même occasion les premiers acheteurs de Multipla ?
C’est vrai qu’on a eu cet écho. Et en même temps nous avons lancé ce véhicule le 16 septembre, au travers de notre réseau de concessionnaires, nous sortons d’un week-end « Portes ouvertes » et 20% des ventes de Fiat, ce qui est très important par rapport à avant, 20% des ventes se sont faites avec le nouveau Multipla. Il y a donc un très bon accueil, très positif en terme de chiffres de vente. Et le retour que l’on a, c’est que se sont surtout les possesseurs actuels qui renouvellent. Les chiffres ont donc l’air de contredire le fait que les premiers utilisateurs se sentent reniés par ces changements esthétiques.
Autre nouveauté, la version Style de l’Idea. Une version ouvertement féminine. Une version sexiste ?
L’Idea Style a pour vocation de consolider l’offre Idea actuelle. C’est un niveau de finition spécifique, qui se positionne entre les niveaux Emotion et Class. Il est effectivement très orienté au niveau de ses équipements et de ses choix de couleurs vers une clientèle féminine. Avec des tissus et couleurs spécifiques à l’extérieur et à l’intérieur. Le toit ouvrant Skydome, qui est quelque chose de très très sympathique puisqu’il s’agit d’un toit ouvrant rigide, coulissant et transparent.
Il y a une attente pour ce type de véhicule. Et de toutes façons, la vocation principale des minispace est plutôt une utilisation assez urbaine, et familiale. Donc la décision d’achat est quand même souvent faite par la femme dans un foyer, ou en tous cas elle a un rôle important dans le processus de décision.
Quatrième nouveauté, la Stilo Uproad. Un vrai faux 4×4 ?
C’est capitaliser sur une Stilo Multiwagon qui est un produit exceptionnel en terme d’habitabilité. Mais aussi de conception, avec son hayon en deux parties. La vocation de l’Uproad est vraiment d’aller sur ce marché des véhicules loisirs. Sans forcément aller sur le marché des tout-terrain, c’est pas sa vocation puisqu’il s’agit d’un deux roues motrices, mais avoir une conception générale, en terme d’habitacle, en terme de look, de design… loisirs, aventure. Il y a une vraie recherche là -dedans. Encore une fois avec les valeurs clés de Fiat qui sont l’accessibilité et un niveau d’équipement et de technologie, encore une fois avec les moteurs Multijet 100 ch et 115ch, vraiment d’avant-garde.
Le dernier changement est moins visible, il s’agit d’un remaniement complet de la gamme Punto. Un remaniement rendu nécessaire par une offre trop complexe ?
On a souhaité simplifier la gamme Punto. Et surtout, plus important, offrir une gamme, avec la Punto Cult et Punto Steel, donc deux niveaux de finition, clairement repositionnée sur le marché et qui par rapport à l’ancienne gamme et par rapport à la concurrence française et étrangère, crée vraiment un différentiel et un avantage client, qui est de l’ordre de 5 à 8% suivant les versions.