Val Thorens, station de ski la plus haute d’Europe et première étape de la saison 2006 du Trophée Andros. L’occasion pour beaucoup de pilotes de découvrir en conditions réelles, c’est-à-dire sur la glace, leur auto.
« J’ai pu lire dans quelques revues hier que tout le monde annonçait qu’ils n’avaient pas fait beaucoup de roulage. Moi j’en ai pas fait du tout, donc c’est vrai que ça se ressent un peu aujourd’hui, ironise Laurent Fouquet. Le pilote a besoin de se remettre un peu dans le rythme, d’essayer de trouver un peu de régularité. Et puis la voiture aussi.
Dans la première manche qualificative, je fais sixième. Quand on regarde la hiérarchie du Trophée, ça ne me semble pas incohérent, mais on va travailler pour essayer de faire mieux. Sportivement c’est intéressant. »
Souci d’embrayage pour les filles de la Squadra
Chez Fiat, Margot Laffite, qui courre en catégorie Promotion, découvre quant à elle et la voiture, et la discipline. Elle était en Sprint Car l’an passé. « J’ai mis un peu de temps à me mettre en confiance parce que c’était difficile, explique-t-elle. Durant les essais libres hier la glace était très vive, je ne connaissais pas encore très bien ces conditions, donc j’étais un peu perdu. Aujourd’hui j’ai repris un peu plus de confiance, je me sens mieux, plus à l’aise. Et puis la voiture marche très bien. On a eu un petit problème d’embrayage tout à l’heure, mais dans l’ensemble ça se passe merveilleusement bien. »
Et Justine Monnier, sa coéquipière, de revenir sur l’incident. « C’est une pièce qu’on a déjà cassé auparavant, qui relie la boîte de vitesses à la transmission longitudinale. C’est une usure de pièce, ce n’est pas de notre faute, malheureusement. Si c’était de notre faute au moins on pourrait faire quelque chose. Là c’est un petit peu plus compliqué mais je pense qu’ils ont trouvé la panne. »
Les pneus, problématiques
Autre soucis, commun à tous les pilotes cette fois-ci, les pneumatiques. Passé de 8 à 6 par pilote et par week-end, la gestion des pneus cloutés devient problématique. De nombreux pilotes, à l’image de Franck Lagorce, préférant sacrifier une des deux manches de qualification pour tout donner dans la seconde.
« Malheureusement, le règlement cette année fait que l’on a que six pneus, explique-t-il. Déjà on ne roule pas beaucoup, on a tous envie de rouler, mais si on fait ça, les finales faisant 10 tours, on va finir le week-end sans pneus. Je trouve ça un petit peu ridicule, donc j’ai préféré sacrifier ma première manche pour être bien dans la deuxième et maintenant je vais rouler tout le week-end. Il fallait que j’en sacrifie une, c’est fait. Mais je pense qu’on devrait adapter quelque chose parce que beaucoup de monde va faire ça. Beaucoup de pilotes ne rouleront pas dans la deuxième manche aussi, à cause de ce système de pneus. Je comprends tout à fait que l’on limite le nombre de pneus pour des raisons économiques. Maintenant pour des raisons sportives, est-ce qu’il ne vaut mieux pas faire compter les deux manches ? Je pense que le Trophée Andros a besoin de se poser cette question, en tous cas je le souhaite. Si maintenant ça ne change pas, on fera sûrement l’impasse de temps en temps comme ça. »
Yvan Muller, malchanceux, Prost heureux
Au terme de cette première journée, la première finale voit s’affronter Yvan Muller et Franck Lagorce. Malgré ses attaques répétées, Lagorce ne parvient pas à dépasser Muller. L’alsacien reprenant même un peu de champs en fin de course. Second dans le dernier virage, c’est pourtant Lagorce qui remporte la finale, la voiture de Muller s’immobilisant soudainement à quelques mètres du drapeau à damier. Lagorce est suivi de Laurent Fouquet et Evens Stievenart.
Quant à Yvan Muller, classé huitième et dernier après avoir mené la course jusqu’au dernier virage, c’est résigné mais pas battu qu’il considère le résultat. « Effectivement, un incident électrique pendant la finale, qui m’empêche de gagner la finale et qui me fait perdre beaucoup de points, regrette-t-il. En plus le sort s’en mêle un peu. Mais la saison est longue, tout est possible. »
Dans la seconde finale, les Fiat resteront très discrètes, pour ne pas dire inexistantes. Prost, parti en tête, terminera avec 15 secondes d’avance sur le second, Jean-Philippe Dayraut, qui relègue Jean-Noël Lanctuit à la troisième place après une lutte acharnée.
« J’aurais signé pour cette place là et ce résultat il y en encore 24 heures, se réjouit Jean-Noël Lanctuit. Donc c’est très bien. En revanche, demain, gestion des pneus et je pense qu’il va falloir que je rejoue ma carte pour essayer d’être premier. On s’est aperçu que la voiture était un petit peu lourde. On a trouvé de quoi l’alléger de 25 kg. Je repars avec 20 kg de leste, donc une voiture plus légère alors que les autres vont vraiment mettre 40 et 60 kg. Donc ça peut peut-être faire tourner les choses en ma faveur. Je suis ravi d’être troisième aujourd’hui, à partir du moment où je fais deuxième ou premier demain ! »
Journée Lagorce
Malheureusement le lendemain, Jean-Noël Lanctuit aura moins de chance. On retrouve dans la première finale un duel attendu depuis longtemps, le duel Prost-Muller. Si le Professeur prend la tête en début de course, Muller tente tout pour le dépasser, frôlant plusieurs fois l’accident. Il y parvient tout de même, avant que Prost n’abandonne, victime d’un accrochage avec un retardataire. Sur sa Stilo rose, Justine Monnier prend la troisième place, juste derrière Bertrand Balas sur la seconde Toyota. Philippe de Korsak, sur l’autre Stilo officielle, fait l’impasse sur cette finale, préférant laisser la voiture en bon état pour Franck Lagorce, mieux placé.
Dans la seconde finale, c’est justement Franck Lagorce qui réussi le meilleur départ face à Gilles Stievenart sur sa BMW. Il contrôle alors la course de main de maître de bout en bout, ne laissant aucune chance à ses adversaires. Il devance très largement sur la ligne d’arrivée Gilles Stievenart et Paul Bourrion, le coéquipier et patron d’Yvan Muller.
« C’est des week-end pas facile à gérer, explique Franck Lagorce. Il faut tout donner en trois tours, il faut être concentré au maximum, il faut rien laisser derrière soi. Sincèrement, j’ai juste fait mon boulot. Mais c’est ça notre métier, et c’est un pur bonheur quand on arrive à concrétiser comme ça. On repart d’ici deuxième du championnat, entre Alain Prost et Yvan Muller. Je suis très satisfait de cette situation. »
Et de la satisfaction, il peut en avoir, Franck. Avec 149 points, il n’est qu’à 2 points du leader au championnat, Alain Prost, et possède 5 points d’avance sur le troisième, Yvan Muller. Justine Monnier, en onzième place, devance Philippe de Korsak, seulement treizième. Quant à Margot Laffite, la seconde fille de la Squadra Fiat, elle prend la tête du classement Promotion. De quoi donner confiance pour la suite de la saison.
Classement général après Val Thorens
Position | Pilote | Ecurie | Voiture | TOTAL |
1 | Alain PROST | TOYOTA FRANCE / TORK ENGINEERING | TOYOTA COROLLA | 151 |
2 | Franck LAGORCE | OVER-DRIVE / ORECA | FIAT STILO | 149 |
3 | Yvan MULLER | K MOTOSPORT / EXAGON INGINEERING | KIA RIO | 144 |
4 | Jean-Philippe DAYRAUT | AS EVENTS | BMW SERIE 1 | 142 |
5 | Laurent FOUQUET | AMV / FOUQUET COMPETITION | RENAULT CLIO III | 139 |
6 | Gilles STIEVENART | AS EVENTS | BMW SERIE 1 | 134 |
7 | Bertrand BALAS | TOYOTA FRANCE / TORK ENGINEERING | TOYOTA COROLLA | 134 |
8 | Evens STIEVENART | K MOTOSPORT / EXAGON INGINEERING | KIA RIO | 125 |
9 | Olivier PANIS | TOYOTA FRANCE / TORK ENGINEERING | TOYOTA COROLLA | 120 |
10 | Joël STERE | SPORT GARAGE | RENAULT CLIO III | 120 |
11 | Justine MONNIER | OVER-DRIVE / ORECA | FIAT STILO | 120 |
12 | Paul BOURION | K MOTOSPORT / EXAGON INGINEERING | KIA RIO | 119 |
13 | Philippe DE KORSAK | OVER-DRIVE / ORECA | FIAT STILO | 119 |
14 | Jean-Noël LANCTUIT | SPORT GARAGE | RENAULT CLIO III | 118 |
15 | Thierry JONCOUX | SAINTELOC | FIAT STILO | 117 |
16 | Didier ANDRE | K MOTOSPORT / EXAGON INGINEERING | KIA RIO | 109 |
17 | Thierry CADEDDU | FONTANEL COMMUNICATION | SEAT LEON | 106 |
18 | Jean-Luc PAILLER | PAILLER COMPETITION | PEUGEOT 206 CC | 106 |
19 | Didier THORAL | ECO SPORT | SEAT LEON | 105 |
20 | Alain GAUNOT | 92 | ||
21 | Marguerite LAFFITE | OVER-DRIVE / ORECA | FIAT STILO | 90 |
22 | Hervé KNAPICK | PAILLER COMPETITION | PEUGEOT 206 CC | 86 |
23 | Jérôme GROSSET-JANIN | OLYMECA | CITROEN C4 | 83 |
24 | Wilfried MERAFINA | SPORT GARAGE | RENAULT CLIO III | 82 |
25 | Aurélia MARTI | SAINTELOC | FIAT STILO | 78 |
26 | Eric GUILLEMETTE | EVENT PUB / COMPTE TOURS | FIAT STILO | 77 |
27 | Serge LUBRANO | RACING DEVELOPMENT / MSA | RENAULT MEGANE | 76 |
28 | Gaël LESOUDIER | SPORT GARAGE | ALFA ROMEO | 74 |
29 | Gérald FONTANEL | ECO SPORT | SEAT LEON | 74 |
30 | Emilie PETIT | SPORT GARAGE | ALFA ROMEO | 69 |
31 | Marc ALBERTINI | RACING DEVELOPMENT / MSA | RENAULT MEGANE | 66 |
32 | Pascal NOAILLY | SAINTELOC | OPEL ASTRA | 64 |
33 | Patrick DESMONNET | CARMINE / GARAGE DE LA BACHASSE | CITROEN C4 | 52 |
34 | Laurent BARBIERI | CARMINE / GARAGE DE LA BACHASSE | CITROEN C4 | 52 |
35 | Yvan LEBON | SPORT GARAGE | RENAULT CLIO III | 41 |