Squadra Fiat, une ambition, détrôner Muller

par Vincent Royer

Nous vous l’annoncions dès le mois de septembre, Fiat renouvelle sa participation au Trophée Andros cet hiver avec cette fois-ci deux voitures, dont une totalement féminine. L’annonce est officielle depuis cette semaine et réserve d’autres surprises.

« On a vraiment sans aucune hésitation décidé de repartir pour une deuxième année dans le Trophée Andros », annonce fièrement Christophe Decultot, directeur Fiat VP/Lancia, en ouverture de la conférence de presse qui se déroule sur une péniche, face au Musée d’Orsay à Paris. Cette décision est en grande partie dû au bilan très positif de la première saison.

Bilan saison 2005

« Les résultats ont été conformes à notre ambition, explique Christophe Decultot. C’est-à-dire une année pour apprendre, pour bien assimiler ce championnat, qui est très spécifique. Et aller chercher des podiums, et même bouleverser ponctuellement la hiérarchie établie ».

Même son de cloche du côté des pilotes. « Bilan aussi rapide que sur la piste, lance Franck Lagorce l’un des deux pilotes 2005. J’ai fait quatre podiums, quatrième du championnat du Trophée Andros pour une première participation. Et puis surtout à la première course à Val-Thorens, une victoire en finale. Et puis on a clôturé la saison avec un super podium avec Philippe de Korsak à la dernière course à Saint Dié. On a fait une victoire au Canada. C’était une grande saison l’année dernière pour une première année avec cette équipe Fiat. »

« Je dirais que c’est plein de moments forts, rajoute Philippe de Korsak, l’autre pilote Fiat et initiateur du projet l’an dernier. Ce qui est bien c’est qu’il y a de la continuité et on va essayer de faire beaucoup mieux cette année. »

Nouvelle structure, deux voitures

Cette année, la Squadra Fiat quitte Tork Engineering pour se tourner vers l’une des équipes les plus titrées. « Il y a pas mal de choses qui ont changées puisque l’année dernière nous avions une voiture avec un constructeur, bien sûr avec Fiat, mais c’était un constructeur qui nous l’avait fabriqué, explique Franck Lagorce. Cette année c’est Oreca qui nous fournit une voiture. »

« J’avais eu la chance de travailler avec Oreca quand j’avais roulé avec Alain Prost, il y a deux ans, se rappelle Philippe de Korsak. J’ai gardé un souvenir très professionnel des prestations d’Oreca. Cette année, mon souhait était de changer de constructeur et de trouver un système d’exploitation plus huilé. On a commencé à discuter avec Hugues de Chaunac dès mars, et on est parvenu (…) à un accord en juin. C’est pour ça que très tôt on a lancé la construction de deux voitures. »

Pourquoi une seconde voiture ?

« Le Trophée Andros est quelque chose de très particulier, explique Franck Lagorce. On roule très peu. On a cette chance avec Philippe de Korsak d’être complémentaires. C’est ce qui a fait que l’année dernière on a réussi à porter les couleurs de Fiat tout de suite devant. Parce que justement on s’est apporté des informations, et on a été complémentaires. Je pense que cette deuxième voiture va nous servir aussi dans cet objectif là. »

« On met Franck dans une voiture, moi dans l’autre, développe Philippe de Korsak. On met deux réglages différents, on inverse. C’est beaucoup plus riche et beaucoup plus rapide. On n’a pas toute la partie de démontage, de l’inertie pour re-rouler… Les deux pilotes qui roulent, là c’est évidemment quatre fois plus vite. »

Et Franck Lagorce de… compléter. « On a la chance d’avoir notre propre écurie, qui s’appelle Overdrive, qui gère tout ce qui est sportif. Avec un support technique qui est Oreca, et qui ont eux aussi beaucoup d’expérience. Le fait justement de pouvoir être chez nous, ça va vraiment nous permettre de pouvoir croiser tous notre expérience. Aussi bien les voitures que les quatre pilotes. Et ça je pense que c’est quelque chose qui va faire la différence à un moment. Et c’est comme ça que je souhaite que l’on fonctionne cette année. »

Une deuxième auto… originale !

Mais la seconde voiture réserve une autre surprise, chère à Christophe Decultot. « Une voiture 100% féminine. Ce qui est une première en catégorie Elite dans le Trophée Andros. Avec Justine Monnier et Margot Lafitte. Deux jeunes pilotes talentueuses puisqu’elles ont toutes les deux déjà brillées sur la glace. Ca nous plaisait beaucoup l’idée de mettre un équipage 100% féminin au milieu de ce plateau qui est historiquement très masculin. »

Evidemment motivé notamment par un aspect marketing, ce choix d’une voiture 100% féminine s’accompagne d’une décoration « assez novatrice ». « J’ai hâte de la montrer », lâche Margot Laffite quelques minutes avant de dévoiler sa nouvelle voiture. Novateur, le concept ne l’est pas. Alors que la voiture des garçons est bleue, comme l’an passé, celle des filles sera… rose. Ce qui est novateur est donc d’utiliser ce… cliché.

Un équipage féminin, signe de réussite pour les organisateurs

Max Mamers, l’organisateur du Trophée Andros, a de quoi être fier. « C’est la concrétisation de ce que l’on a voulu avec la société Andros, se réjouit-il. C’est-à-dire de féminiser un petit peu la course automobile. Je pense qu’en France il y a de réels talents. J’avais fait rouler à l’époque Jutta Kleinschmidt lorsqu’elle avait finie le Dakar en moto. La première fois qu’elle a fait de la voiture, elle s’est convertie, c’était sur le Trophée Andros. Donc c’est une idée qui m’a toujours beaucoup plue. Justine fait partie de la filière que nous avons créés il y a quatre ans, le Trophée Andros féminin. Elle a gagné un concours, gratuit, et c’est un bel exemple. Margot l’a suivie deux ans plus tard, avec aussi un grand succès. Elles ont beaucoup de qualités. Elles sont belles, elles sont jeunes, elles ont du talent, donc on a tout pour réussir. »

Justine Monnier-Chicherit/Philippe de Korsak, une vraie complicité

« Quand j’ai gagné le volant grand-public en Trophée Andros féminin, il était le président du jury, se rappelle Justine Monnier-Chicherit. Il s’est toujours attelé à regarder ce que je faisais, et puis à venir me voir sur les manches, à beaucoup me conseiller… donc c’est vrai qu’on a quand même une complicité. Et puis je pense qu’il avait vraiment envie de concrétiser comme moi et de m’aider à entrer dans une équipe officielle. »

« Justine c’est un peu comme ma petite sœur, avoue Philippe de Korsak, les yeux pétillants. J’ai depuis le début de sa carrière un rôle de conseiller. On a de vraies relations amicales. On ski ensemble, on fait les idiots en dehors, que se soit en jet-ski ou dans d’autres disciplines. Donc il y a de vraies relations amicales. Et en plus je pense que c’est une fille qui a beaucoup de talent et si elle est bien dans sa tête elle peut faire effectivement de très bons résultats. Là, lui donner cette possibilité d’avoir une vraie voiture officielle qui sort de chez Oreca, donc une top voiture, je pense que c’est un bon tremplin et c’est sympa. En plus elle me le rend bien parce qu’elle se rend compte que Noël est passé avant l’heure. »

Les objectifs 2006

« Pour moi c’est clair, c’est une année charnière, reconnaît Justine Monnier-Chicherit. Il faut que je fasse des résultats puisque ça va être ma troisième saison en Elite. Avant j’avais des voitures un petit peu moins performantes. Disons que cette fois j’ai tout ce qui va avec pour faire des résultats donc quelques podiums seraient les bienvenus et puis une place au championnat se serait vraiment bien. »

De leur côté, les garçons visent beaucoup plus haut, à l’image de Franck Lagorce. « Je pense que c’est une voiture qui va pouvoir respecter les perspectives que l’on s’est fixées avec Philippe de Korsak et bien sûr Fiat. A savoir aller gagner cette année puisque c’est notre deuxième saison. Et moi dans ma carrière on a toujours eu un an pour apprendre et un an pour gagner. Donc j’espère que cette année on va concrétiser. En tous cas cette voiture, techniquement, est très très aboutie. Beaucoup plus aboutie que celle que l’on avait l’année dernière. Je suis très très motivé par rapport à ça. »

Avec deux ingénieurs, deux voitures, quatre pilotes et des ambitions au plus haut niveau, la Squadra Fiat risque d’animer pour la seconde fois les stations de ski cet hiver.

_A1P6966.jpg_A1P6984.jpgJustine Monnier-Chicherit / Margot Laffite
Justine Monnier-Chicherit / Margot Laffite
Franck Lagorce / Margot Laffite / Christophe Decultot / Justine Monnier-Chicherit / Philippe de Korsak
Franck Lagorce / Margot Laffite / Christophe Decultot / Justine Monnier-Chicherit / Philippe de Korsak
Margot Laffite / Justine Monnier-Chicherit
Margot Laffite / Justine Monnier-Chicherit
Franck Lagorce / Margot Laffite / Philippe de Korsak / Justine Monnier-Chicherit / Christophe Decultot
Franck Lagorce / Margot Laffite / Philippe de Korsak / Justine Monnier-Chicherit / Christophe Decultot
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