Près de 230 voitures au départ, dont plus de 80 de marques italiennes, le plateau du Tour Auto est aujourd’hui parmi les plus impressionnants et les plus riches des courses historiques mondiales.
Alfa Romeo, Fiat, Lancia, Ferrari, Maserati et Lamborghini, chaque conducteur est représenté par au moins l’un de ses modèles historiques.
On croise ainsi des Alfa Romeo GTA. « Elle a eu ses années glorieuses entre 1960 et 65, explique M. Valandhuyt (Equipage 190 – Alfa Romeo 1600 GTA de 1965). Elle a la particularité surtout d’avoir une caisse aluminium par rapport aux autres. Parce qu’elle a la même forme que les anciens coupés Bertone mais c’est le modèle compétition. »
M. Bajol possède lui une Ferrari avec lequel il participe régulièrement au Tour Auto. « C’est une 275 GTB 4 de 1967. C’est une voiture à 4 arbres à came comme son nom l’indique. Il y a 6 carburateurs double corps et ça développe en gros 300 ch. »
Un peu plus loin, retour chez Alfa Romeo. « C’est une Alfa TZ de 1964. C’est une voiture qui a été produite en très peu d’exemplaires, explique M. Fadel (Equipage 146 – Alfa Romeo TZ de 1964). Il en reste dans le monde pas énormément qui roulent. On a la chance d’en avoir deux au Tour Auto cette année. C’est notre deuxième édition avec cette voiture. C’est la tubolare avec le châssis tout en tubes. Très légère, assez spectaculaire, avec un moteur 1600 cm3 »
A ses côtés, une Lamborghini Miura S de 1968, vert pomme, propriété de M. Wassilien (Equipage 245). « C’est un V12 qui a pas loin de 400 ch. Avec carburateur Weber horizontal. Bon moteur, beau bruit, sympathique à conduire. C’est presque un vélo, mais enfin, il faut faire attention quand même ! »
Voitures « raison » ou voitures « passion » ?
Si certains participants, comme M. Valeix (Equipage 167 – Alfa Romeo Giulia 1300 de 1974), ont choisis leur voiture plus par raison que par passion, « C’est que c’est une voiture qui est pas chère au départ. On peut encore trouver des pièces. C’est assez fiable et c’est très facile d’accès pour travailler dessus. » D’autres sont au contraire attachés à l’histoire de leur auto.
« C’est une Lancia Aurelia 1953, troisième série, explique M. Senger (Equipage 159 – Lancia Aurelia B20 de 1953). Elle a la particularité d’avoir la conduite à droite. A l’époque les pilotes préféraient avoir la conduite à droite parce qu’ils faisaient plus corps avec la route. C’est un 2,5l V6 qui en fait est un peu considéré comme le grand-père de tous les V6 actuels. Il a une construction à 60° et tous les V6 qui ont suivis avaient cette même architecture. Elle a 51 ans et elle est encore bonne pour le service. »
Un peu plus loin, une autre voiture chargée d’histoire, l’Alfa Romeo Giulia SS de 1964 de M. Poisson (Equipage 111). « Cette voiture n’a pas de palmarès. C’est une voiture civile si je puis dire, qui appartenait à un marseillais, un médecin de Marseille, qui l’a changé sept fois de peinture. Sa ligne est très aérodynamique en fait. Franco Scaglione, son designer, était un ancien de l’aéronautique. On voit donc à travers cette voiture, tous les essais en soufflerie qu’il a fait pour essayer de trouver un maximum de non-résistance à l’air. C’est ce qui est intéressant dans cette voiture. »
Retour avec la Ferrai 275 GTB 4 de 1967 de M. Bajol (Equipage 231). « Pour moi c’est le look de la voiture qui me séduit. Long capot, gros moteur, c’est un peu mythique si vous voulez. En plus c’est un moteur qui pousse très fort, qui est très pointu, qui monte très fort en régime. C’est assez excitant. Délicat à conduire mais excitant. Il faut beaucoup de concentration, et bien la connaître. On a l’impression qu’il y a du verglas tout le temps. Alors c’est une conduite très pointue, il faut tout anticiper, tout réfléchir, il faut se concentrer vraiment. »
Le souvenir d’une autre époque
Autre particularité de ces autos, elles rappellent à leur pilote une autre époque, celle où ils couraient au plus haut niveau de la compétition ou bien où leur voiture engrangeait les victoires aux mains des plus grands champions.
« C’était une voiture qui était brillante du temps où j’étais jeune, se rappelle M. Birbeau (Equipage 235 – Lancia Fulvia 1600 HF de 1972). Si vous voulez en 1970, j’avais 24 ans. J’étais jeune et effectivement c’étaient des voitures brillantes, pour l’époque, parce qu’il faut remettre les choses dans leur contexte. Evidemment les performances n’ont plus rien à voir avec celles des voitures d’aujourd’hui. Mais c’était une voiture légère, avec un petit moteur puissant, qui a du couple, et qui est très agréable à conduire. Elle est très douce. C’est, comme disent les anglais, a lovely car. »
Enfin, c’est avec fierté que M. Gutzwiller (Equipage 61) parle de son Alfa Romeo 1600 GTA de 1965. « Cette voiture a la particularité d’avoir été la propriété d’un pilote italien qui s’appelle Carlo Facetti. Il l’a acheté en 1970. C’était un grand coureur sur GTA, avec Andrea de Adamich, qui était également très bon sur GTA. Et Faccetti n’a jamais eu d’accident avec cette voiture. La plupart des pièces de cette voiture sont donc originales, ce qui pour une GTA est très rare, parce qu’elles ont beaucoup courues, eu beaucoup d’accidents, et beaucoup ont été reconstruites. Sur celle-ci, la plupart des pièces sont originales. Elle a aussi gagné en 1996, le Championnat Européen Historique de Touring Wagon avec Carlo Facetti et son coéquipier. C’est une voiture qui pèse 760 kg, qui a 175 ch, et qui est plus rapide que son pilote ! ».
Un pilote qui terminera effectivement dans le fin fond du classement compétition, à la 104ème place, avec 17’54 de retard sur la Ford GT 40 victorieuse de l’édition 2004.