L’Autobianchi Club de France expose cette année une magnifique A112 Abarth de la Coupe Autobianchi. L’occasion de rencontrer Elisabeth de Fresquet, ancienne pilote de ces petites bombes.
A côté de la magnifique Lancia Stratos qui a remporté le Monte-Carlo 1979, l’Autobianchi Club de France expose une A112 Abarth Coupe Autobianchi de 1978, tout juste restaurée et non moins magnifique.
« Ses spécificités sont simples, elles sont uniquement au niveau du kit sécurité pour la compétition, explique Vincent de Fresquet, propriétaire de cette A112 et président de l’Autobianchi Club de France. Mécaniquement parlant, une A112 de la Coupe est strictement d’origine. Les seules concessions sont au niveau des suspensions, des pneumatiques, et ensuite tout le kit est un kit de sécurité, donc une barre anti-rapprochement, un protège carter, un arceau de sécurité, les phares additionnels, des harnais et un extincteur. Le reste c’est une Autobianchi Abarth strictement de série d’un point de vue mécanique. Il y a juste une petite optimisation mécanique pour que le moteur délivre bien ses 70 ch, ce que ne se privaient pas de faire les bons pilotes de la Coupe, ceux qui étaient en tête des classements. Mais en dehors de ça, toute la mécanique est strictement d’origine.
Les 30 ans de la Coupe Autobianchi Abarth
Le concept de la Coupe est en fait une volonté d’André Chardonnet qui a voulu, à l’image de ce qu’il s’était fait en Italie, créer un Trophée pour les jeunes pilotes, pour découvrir de jeunes talents avec une voiture identique pour tous les concurrents. La couleur bleue, ça c’est l’image Chardonnet. En fait par rapport à l’achat de la voiture il y avait une réduction de 14% au lieu de 9% si on prenait une autre couleur d’A112 Abarth.
Mais l’objectif était d’avoir des voitures strictement identique pour permettre aux pilotes de montrer leurs véritables talents de pilotes en soi.
Combien il y en a eu ? On peut dire une grosse centaine, ça c’est sûr. Aujourd’hui je considère qu’il en reste une dizaine. On en connait six mais il doit bien y en avoir encore trois ou quatre qui sont cachées dans des garages, protégées amoureusement… Je pense qu’aujourd’hui il en reste une dizaine.
Restauration hors-norme
Cette voiture je l’ai achetée en 2001. J’ai fait faire une première restauration dans l’année 2002. Et puis je dirais que si d’un point de vue esthétique elle me semblait correcte, elle était malgré tout pleine de défauts. Les joies des rencontres, des retrouvailles, m’ont permis de retrouver un ancien mécanicien de l’écurie Chardonnet de l’époque, Jacques Delmas, qui a accepté, ce qui est assez rare, de reprendre complètement en main ma voiture et d’en faire une A112 de la Coupe aujourd’hui vraiment au top. Le châssis est entièrement revu, la mécanique…, enfin tout. Tout est neuf, Jacques a fait un travail exceptionnel et aujourd’hui je ne cache pas ma fierté d’être propriétaire de cette petite auto.
Je me suis contraint à en faire une « voiture de musée ». C’est-à -dire que si elle courre, ça ne sera pas avec moi. Peut-être d’autres, entre autres ma maman qui a été pilote de la Coupe, oui peut-être, mais directement je n’oserai jamais. »
Elisabeth de Fresquet, des souvenirs à la pelle
« Pour moi cette voiture, c’est plein de souvenirs. C’est la Coupe Autobianchi, c’est l’année 1979, première année au cours de laquelle j’ai couru. Et c’était avec la même. Ce n’était pas celle-ci mais exactement la même avec des souvenirs absolument extraordinaires. Quelques déceptions parce qu’évidemment quand on débute on ne sait pas toujours faire, mais c’est absolument le rêve de retrouver ça sur ce stand.
Mon aventure de course est très simple. J’ai toujours eu envie de courir. Mes parents considéraient que tout ça était un peu dangereux, donc j’ai d’abord piloté des avions à l’âge de 17 ans et puis un peu plus tard je me suis dis ‘toi qui avais envie de faire des rallyes, il est temps que tu le fasses parce qu’autrement tu n’en feras jamais’. Et je me suis lancée pour la première fois dans le rallye de Monte-Carlo. Je n’avais jamais fait de rallye de ma vie et j’ai terminé. Pas très bien placée, je ne vais pas vous dire que j’étais très bien placée, mais j’ai terminé mon premier rallye qui était le rallye de Monte-Carlo. Ensuite j’ai fait la Coupe Autobianchi.
Ses points forts c’était une vivacité extraordinaire, un freinage qui pour l’époque était aussi étonnant, et puis une capacité à glisser… Alors c’est vrai qu’au départ on maitrise plus ou moins bien mais quand on commence à la maitriser, c’est fabuleux.
Le Monte-Carlo avec une A112 Abarth de série et sans assistance
Un autre challenge, c’est le Monte-Carlo 1985. Je suis partie avec une Autobianchi de série qui avait juste l’équipement de sécurité requis. J’avais dit à André Chardonnet, cette Autobianchi de série arrivera au bout et sera classée, ce qui a été le cas avec là le final et un classement absolument honorable vu que nous n’avions fait aucune reconnaissance et que nous n’avions pas d’assistance. C’était formidable.
Mon meilleur souvenir je crois que c’est ce Monte-Carlo 1985 où ça a été un vrai défi. C’était retrouver la voiture de mes débuts, c’était aussi un grand moment d’émotion. Et puis un enthousiasme de la part des spectateurs qui connaissaient notre défi, puisque radio Monte-Carlo relayait le fait que nous n’avions ni assistance ni personne pour nous aider… On avait à chaque étape des boulangers qui étaient sur le bord de la route…, enfin c’était vraiment fabuleux et des gens nous proposaient de l’aide tout le temps, c’était vraiment fabuleux. »
Caractéristiques techniques
Caractéristiques techniques | A112 Abarth Coupe Autobianchi |
Moteur | |
Type | 4 cyl. en ligne transversal AV, soupapes en tête, arbre à cames latéral, culasse alu, vilebrequin 3 paliers, distribution par chaîne |
Cylindrée | 1.049 cm3 (67,2 x 74 mm) |
Puissance | 70 cv à 6.600 tr/min |
Couple maxi | 8,7 mkg à 4.200 tr/min |
Rapport volumétrique | 10,4 à 1 |
Alimentation | 1 carburateur inversé double corps Weber 32 DMTR 38/250 |
Embrayage | monodisque à sec |
Boite | 4 vitesses |
Freins | Ã double circuit, disques AV, tambours AR |
Suspensions | à roues indépendantes, AV avec bras oscillants inférieurs, jambes élastiques, barre stabilisatrice, amortisseurs hydrauliques télescopiques, AR avec bras oscillants inférieurs, triangles, jambes élastiques, lames transversales autostabilisatrices, amortisseurs hydrauliques télescopiques |
Direction | à crémaillère |
Structure/carrosserie | coque auto-porteuse acier, coach 3 portes, 5 places, arceau soudé à la caisse |
Dimensions | |
Longueur | 3.23 m |
Largeur | 1.48 m |
Hauteur | 1.36 m |
Empattement | 2.04 m |
Voies | AV 1.25 m, AR 1,22 m |
Poids | 700 kg |
Pneus | 155 SR 13 |
Performances | |
Vitesse maxi | 160 km/h |
1000 m D.A. | 33,5 s. |
2 commentaires
A112 Abarth Coupe de 1978
bonjour
Cette A112 est-elle à vendre et si oui a quel prix ?
Signé: un ancien pilote A112 Abarth (1978 à 1980)
A112 Abarth Coupe de 1978
qqn aurait-il un pare carter pour a112 abarth 1977 ? Ou le plan pour en fabriquer un ? le but est surtout de rigidifier la partie avant qui, comme nous le savons tous, a tendance à se déchirer.
Merci.