Longtemps chez Ferrari, Claudio Berro est aujourd’hui le responsable du département compétition du groupe Fiat, à l’exception de Ferrari. C’est donc lui qui est à la tête du projet PanDakar. Nous l’avons rencontré à Lisbonne.
Comment est né le projet PanDakar ?
Le projet de la PanDakar est né d’un projet marketing du directeur de la marque Fiat, Luca de Meo, avec le support de Miki Biasion et de l’équipe compétition de Fiat. Le projet est né de la question, « est-ce qu’une Panda dérivée de la série peut arriver jusqu’à Dakar ? ». Je considère que le Dakar est la compétition la plus dure du monde. C’est la plus longue et la plus dure. Il y a beaucoup de voitures.
On a décidé de partir avec une voiture qui est la base un T2, c’est-à-dire presque de série. Mais on a fait quelques petites modifications et finalement nous serons en T1. Mais pratiquement, 90% de la voiture est de série.
A l’intérieur, on a mis un arceau de sécurité aux normes FIA comme en rallye. On a gardé toute la carrosserie de série, même les jantes sont de la même dimension que celles de série. On a des pneumatiques dérivation rallye et production tout terrain normale, fournis par Goodrich/Michelin. On a même gardé aussi les suspensions. La boîte et le moteur sont dérivés de la série. C’est-à-dire que l’on n’a pas utilisé de pièces spéciales. C’est clair que l’on a fait des adaptations, on a fait des modifications et on a fait des renforts. On ne peut pas penser que des pièces de série sans renforts peuvent arriver au bout. Mais les jantes, les freins, les disques, les portes moyeux et tout, sont des pièces que l’on retrouve sur la Panda Cross de production, normale.
Combien de temps avez-vous passé pour développer l’auto et comment l’avez-vous testé ?
Le projet, son développement s’est terminé aujourd’hui ! On a fait encore des essais avec le mulet aujourd’hui. On a testé des solutions finales. C’est un projet très court, on a démarré il y a six mois. Et pour préparer une voiture pour le Dakar, je pense que six mois c’est très court, surtout pour nous qui ne connaissons pas.
On a eu un grand support de l’équipe Iveco, les camions. Il ne faut pas oublier que l’on a trois grands camions Iveco. Il y en a un en compétition et deux en support logistique avec des pièces de rechange. Ce sont des Eurotrack 4×4 et 6×6. Ils sont de la même couleur que les Panda, rouges, rouge compétition Italie. Nous avons aussi un Fiat Sedici avec des mécaniciens. Les personnes ne sont pas nombreuses, mais je pense qu’avec leur expérience, soit les personnes des camions, soit les techniciens des voitures et leur expérience des rallyes, on pourra essayer de ramener les voitures à Dakar.
En plus nous avons deux pilotes, Bruno Saby et Miki Biasion, qui sont champions du monde. Bruno Saby était champion du monde de la catégorie, et je pense que l’on ne pouvait pas faire autrement que d’avoir des pilotes d’une telle valeur.
Vous avez parlé de l’expérience des mécaniciens. Ont-ils déjà fait le Dakar ?
Non, ce sont des mécaniciens qui n’ont jamais fait le Dakar, à part les mécaniciens des camions. Mais ce sont des mécaniciens qui ont fait des rallyes, des rallyes durs, et aussi à l’époque où Fiat faisait le safari rallye. Donc je pense que l’expérience va jouer un bon rôle.
PanDakar, est-ce une expérience unique ou le début d’un projet à plus long terme ?
Pour l’instant nous serons très contents de voir les voitures à Atar et à Dakar. Ca c’est notre but. Lorsque les voitures seront sur le lac Rose, on pourra réfléchir à un autre défi pour la Panda. Mais aujourd’hui, je pense que ce défi là est déjà très important.