Chaleur éprouvante, taux d’humidité important, les moteurs devaient être résistants en ce second grand-prix de la saison. Ce n’a pas été le cas de tous. Bilan d’un week-end sous pression.
Le Grand Prix de Malaisie est sans aucun doute l’un des plus éprouvants pour les moteurs. Avec des températures avoisinant les 40° dans l’air et 50° sur la piste, les essais libres mais surtout les qualifications se sont montrées redoutables pour les nouveaux V8. Et tout particulièrement pour les Ferrari.
Felipe Massa devra ainsi changer deux fois de bloc moteur. Ce qui le contraindra à partir de la dernière place sur la grille. Quant à Michael Schumacher, malgré un quatrième temps, c’est de la quatorzième place qu’il s’élançait. Le changement de son bloc moteur lui faisant en effet perdre dix places en gage de pénalité.
« Partir de la septième ligne n’est pas si mauvais que ça si l’on considère la pénalité infligée pour le changement de moteur, essayait-il de se rassurer. Nous sommes satisfaits de cette position et j’espère finir dans les points. Je serais réellement très heureux si je parviens à finir sur le podium. »
La malchance des Williams
Dimanche, au moment du départ, l’atmosphère est certes chaude, mais surtout très humide. Les risques de pluie durant la course sont de 70%. Sur la grille, Fisichella, Button et Rosberg sont prêts à s’élancer. Un peu plus loin, septième, Alonso, le leader du championnat, est plutôt confiant. Il est surtout concentré. Et cette concentration paye. Au bout de quelques virages, il a déjà dépassé notamment les deux Williams et occupe la troisième position. Derrière, Kimi Raïkkonen et Christian Klien s’accrochent. La McLaren sort, il doit abandonner.
Au second tour, Felipe Massa est déjà revenu de la 21ème à la 14ème place alors que Michael Schumacher a gagné quatre places. Il est dixième. Tout est donc jouable pour les Ferrari. Surtout qu’au sixième tour Rosberg doit abandonner, moteur cassé. Très vite, Schumacher se retrouve dans les points, à la septième place.
Au tour 14, Mark Webber lance la ronde des ravitaillements aux stands au volant de sa Williams. Malheureusement, deux tours plus tard, il sera contraint à l’abandon, moteur cassé après des problèmes hydrauliques. Pendant ce temps, Massa réussi à passer Trulli. Puis le leader de la course, Fisichella, s’arrête aux stands au tour 17, imité au tour suivant par Button. Alonso est alors en tête devant Fisichella. Schumacher est sixième, suivi à quelques distances de Massa, huitième.
« Massa n’a fait aucune faute »
Quelques petites gouttes de pluie viennent inquiéter les pilotes ayant déjà ravitaillés. Mais c’est une fausse alerte. Montoya et Schumacher observent leur premier arrêt au stand au tour 23. Deux tours plus tard, c’est Alonso qui s’y colle. Massa est alors quatrième avant de rentrer au stand au tour 29. Schumacher prend alors la sixième place, Massa la septième.
Au 38ème tour, la seconde salve d’arrêts aux stands débute pour les hommes de tête. Fisichella et Button sont les premiers à s’y coller. Quelques tours plus tard, Montoya puis Alonso font de même. Les mécaniciens de Renault en profitent pour modifier légèrement les appuis aérodynamiques de l’aileron avant de la voiture d’Alonso.
A onze tours de la fin, Michael Schumacher effectue son second ravitaillement. Il repart juste derrière son coéquipier et ne parviendra jamais à le doubler. « Durant les derniers tours de course, je n’ai pas été en mesure de passer Felipe, reconnaitra le pilote allemand. Je n’étais juste pas suffisamment rapide et il n’a fait aucune faute. » C’est donc le jeune brésilien qui impose sa Ferrari devant celle de son champion du monde de coéquipier, à la 5ème place. Schumacher est sixième.
Doublé Renault
« Je suis très content de ce résultat et je voudrais juste remercier l’équipe pour son excellent travail, se réjouissait Massa à l’arrivée. Partir de la dernière ligne et finir à la cinquième place est un bon résultat. Notre stratégie a bien fonctionnée et j’ai réussi un bon départ. »
Même son de cloche pour Schumacher. « Nous pouvons accepter ce résultat, vu toutes les choses qui nous sont arrivées ce week-end. Je ne pense pas que nous aurions pu terminer beaucoup mieux. Dans mon second relais, je n’ai pas été aussi rapide que dans mes premier et troisième. Maintenant nous devons en comprendre les raisons. »
Pour Jean Todt, un peu déçu évidement, le principal est tout de même atteint : emmagasiner des points au championnat. Du côté de Renault, la joie est par contre omniprésente. « Ce fut une fantastique performance pour tout le Renault F1 Team, explique le directeur de l’écurie, Flavio Briatore. Chaque membre de notre équipe a accompli un travail fantastique aujourd’hui. Fisico et Fernando ont été fantastiques. Giancarlo a su contrôler la course, et Fernando a fait un départ incroyable. La voiture était tellement chargée que réussir ce qu’il a fait dans le virage 1 est une performance extraordinaire. Je pense que tout cela prouve que nous avons su interpréter et gérer au mieux le nouveau règlement 2008, avec notamment le nouveau moteur V8. Nous avons un excellent groupe de personnes, et tout le monde pousse dans la même direction. Je suis également très heureux pour l’ensemble du groupe Renault aujourd’hui, qui peut être fier d’avoir une équipe comme celle-là. »
Avec Fisichella et Alonso aux deux plus hautes marches du podium, Renault conforte sa place de leader au championnat. C’est surtout le premier doublé français en Formule 1 depuis 1982. Sera-t-il renouvelé dans 15 jours en Australie ? Rien n’est moins sûr. Ferrari et les autres prétendantes au championnat ne comptant pas se laisser distancer de la sorte.