Sous le soleil bourguignon, les deux Corvette du Team DKR ont raflé la mise. Alors qu’Eric Debard et Kurt Mollekens signaient la pole position de cette première course, ce sont leurs équipiers Jean-Claude Police et Laurent Cazenave qui empochaient la victoire. Une affaire de « famille » puisque DKR réalise son premier doublé de la saison devant la Saleen de Patrick Bornhauser et Laurent Groppi.
Cette première course du meeting de Dijon a mis en exergue la domination du Team DKR. Alors qu’Olivier Panis était absent pour cause de 1000km de Spa, c’est Kurt Mollekens qui a joué le « remplaçant » de choix aux côtés d’Eric Debard. En réalisant les deux pole-positions, puis le doublé, l’équipe Luxembourgeoise ne regrette pas le déplacement. A noter hélas le forfait de la Ferrari 550 Maranello de Solution F, sur laquelle devait s’aligner Sébastien Loeb, ainsi que celui de la seconde Saleen de Larbre Compétition.
Dès le passage des feux au vert, le duel fratricide s’engage entre Eric Debard et Jean-Claude Police. Au bout de la ligne droite, l’affrontement tourne à l’avantage de la Corvette N°5. Jean-Claude Police va alors mener la danse en creusant un peu plus l’écart au fil des tours jusqu’au ravitaillement. En imprimant un rythme soutenu et en ne se laissant aucunement surprendre. Les candidats au podium se font eux aussi plus impatients. Bruno Hernandez « pressé » comme un citron et Patrick Bornhauser, en grande forme, reviennent sur Wilfried Merafina… Toute la largeur de piste est nécessaire à cette « démonstration » et d’ailleurs, Bruno Hernandez écope d’un avertissement pour avoir franchi les limites de la ligne de course…
Les arrêts neutralisation pour changement de pilotes vont alors remettre de l’ordre dans la bergerie et calmer un peu les esprits enfin pas tous et si les positions semblent figés le duel de la première place n’en demeure pas moins agité. En effet, Jean-Philippe Dayraut, au volant de la Corvette du SRT, déchainé, se retrouve dans le pare-choc de Laurent Cazenave. L’explication est musclée et le Toulousain réussit à passer au 27ème tour. Ce duel va se poursuivre un bon moment, en maintenant une certaine pression entre les deux hommes. Au 34ème tour… dans les Sablières, sur une ultime attaque, le contact entre les deux voitures est inévitable. Le châssis de la Corvette N°7 du leader ne sort pas indemne de ce « rapprochement » et subit une certaine déformation ayant pour incidence un frottement sur le pneu. Ce frottement se traduit par une perte de gomme qui signifie aussi perte d’adhérence.
Craignant l’éclatement avant le passage du damier, Jean-Philippe Dayraut préfère réduire la cadence et lâche prise se faisant passer par ses adversaires. Il bouclera la course en 6ème position. Kurt Mollekens reprends ainsi une place et les deux Corvette DKR s’adjugent alors les deux premières places devant la Saleen de Bornhauser/Groppi- Larbre Compétition, la Corvette de Hernandez/Ayari – Team Luc Alphand Aventures et la Saleen du duo Cormereche/Porta – Team Tarres. La Porsche IMSA GT2 se classe 13ème au général après avoir été en bagarre avec les GT3 toute la course.
Ils ont dit
Vainqueurs : Jean-Claude POLICE/Laurent CAZENAVE – DKR Engineering – Corvette C5-R
Jean-Claude POLICE : « En partant sur la 1ère ligne, j’ai réussi à passer Eric Debard au bout de la ligne droite. En attaquant dès les premiers tours, j’ai creusé peu à peu l’écart. Je ne ressentais pas trop de pression à ce moment-là. Mais dans les 4 derniers tours avant le ravitaillement, Eric est revenu comme un avion et là je ne comprenais plus rien ! J’ai pensé, soit je ne sais plus piloter, soit il a enclenché le turbo ! Laurent a ensuite pris le volant et a fait une course magnifique en se battant comme un beau diable avec Jean-Philippe Dayraut. Depuis le temps, nous méritons vraiment cette victoire ! Elle nous fait d’autant plus plaisir, que l’on ne comptait pas vraiment sur nous en qualité de leaders… »
Laurent CAZENAVE : « DKR a fait de l’excellent travail en permettant un doublé. J’ai perdu beaucoup de temps avec des attardés puis Jean-Philippe Dayraut est revenu très fort. En me doublant dans la montée, il a perdu un peu de motricité, et nous nous sommes frôlés. Je suis resté patient un moment puis j’ai attaqué et je suis passé. Le dépassement fut viril mais correct. Ensuite, j’ai pu m’échapper vers la victoire. Merci à toute l’équipe »
2èmes – Eric DEBARD/Kurt MOLLEKENS – DKR Engineering – Corvette C6-R
Eric DEBARD : « Nous sommes heureux de cette deuxième place, car le championnat est long et tous les points sont importants. En passant le volant à Kurt, la voiture n’a pas redémarré, et nous avons perdu 10 secondes dans les stands. Sans cet incident, Kurt aurait pu jouer avec Laurent pour la victoire. Un grand merci à Kurt d’être venu remplacer Olivier Panis au pied levé. De plus, humainement, le week-end se déroule de façon très sympathique !»
Kurt MOLLEKENS : « Quand j’ai reçu un coup de fil mardi pour me demander de remplacer « Mr Olivier Panis », ce fut un grand honneur… J’ai fais la connaissance de mon coéquipier hier, et le courant est tout de suite passé. Nous signons deux pole-positions ce matin, et en course j’avoue avoir eu un peu de mal lors des dépassements des GT3. En Belgique le plateau se compose de 10 à 15 voitures, ici il y en a 30 ! J’ai pêché par excès de prudence et j’ai perdu du temps. Malgré tout, notre deuxième place permet à DKR de réaliser le doublé ! »
3èmes – Patrick BORNHAUSER/Laurent GROPPI – Larbre Compétition – Saleen S7R
Patrick BORNHAUSER : « Comme à l’habitude, le départ fut prudent en restant toute la course derrière Bruno Hernandez. Avec le poids que nous avons et les brides… je ne pouvais espérer mieux. Connaissant la piste, nous avions décidé d’économiser au maximum les pneus pour éviter d’éclater. Malgré tout, le poids nous a beaucoup pénalisés. »
Laurent GROPPI : « Avec 80 kg de lest, Patrick a fait ce qu’il fallait en roulant intelligemment pour ne pas dégrader les pneus en début de relais. Nous avons opté pour une course sage. En faisant un super changement de pilotes, j’ai pu repartir devant Soheil, avec qui je suis arrivé à deux ou trois reprises à 2 de front dans la ligne droite. Fort heureusement, il a pas mal lâché à la fin, ce qui m’a permis de prendre l’avantage. »