Rallye de régularité, avec secteurs de liaison, secteurs chronométrés, le rallye des Princesses c’est avant tout une ambiance, des paysages et de la bonne humeur.
Bien sûr, il y a celles qui viennent pour gagner, comme Carole Gratzmuller et Michelle Paques qui l’ont emporté en 2003 et de nouveau cette année, ou bien encore Patricia Bertapelle qui remporta le classement mixte en 2002, 2003 et de nouveau en 2004.
Il y a aussi celles, comme Corine Quiniou, qui sont un peu moins déterminées, mais pour qui la compétition est importante.
« On participe parce que c’est une très belle course, on est des princesses. Ce sont les filles qui conduisent, c’est suffisamment rare pour être souligné. Ce sont de belles voitures, des voitures d’époque, le parcours est intéressant, et c’est une course de régularité, donc ça change aussi des rallyes traditionnels de vitesse. »
Et puis il y a la grande majorité des participantes. Celles qui disent ne pas s’intéresser au classement, mais se considèrent plutôt en vacances. « On y va avant tout pour s’amuser, on ne pense pas à la victoire. Surtout avec ce genre de voiture, c’est pas une vraie voiture de course, malgré sa beauté, explique Nanouchka Saviozzi. Ca nous fait une semaine de vacances, sans les enfants, sans les maris. On est tranquilles. On va bien boire, on va bien s’amuser, c’est un peu le but. » Même son de cloche avec Isabelle de Sadeleer, « l’objectif premier sur cette course est de s’amuser. On est là pour s’amuser, pour participer, pour se faire plaisir, pour voir de beaux paysages, et pour rouler avec des voitures fantastiques ».
De son côté, Michèle Marty n’a pas résisté à ses envies. « Je savais que le rallye des Princesses existait depuis plusieurs années. J’avais envie de participer à un rallye, c’est la première fois ».
Des équipages plus ou moins bien préparés
C’est peut-être Sophie Calafat qui résume le mieux les motivations de chacune. « Je crois que tout simplement, on aime conduire. On aime ces vieilles automobiles, qui nous emmènent un peu en fonction de leur bon gré aussi à elles. Et puis le bruit des moteurs, ça a un côté un peu magique. Et puis toute cette région, toutes les régions qu’on va traverser, c’est tout à fait sympathique. Et puis ça nous sort un peu de l’ordinaire. »
Pour Sophie Calafat et Marie-Paule Dupont, le rallye est une véritable découverte. La préparation a été réduite au maximum, et l’objectif est simple. « Arriver ! Vraiment ! Arriver ! Parce qu’on n’a pas du tout de voiture équipée. Donc c’est la copilote qui a tout le travail à faire, et on y va uniquement au chrono parce qu’on n’a pas de compte-tours, on n’a pas de trip dans la voiture, on n’a rien du tout ! Donc c’est vraiment au chrono, on avance à la seconde, à la seconde uniquement. »
Des galères…
Paysages magnifiques, hôtels luxueux, les vacances restent pourtant bien une compétition, avec ses contraintes. Départ tous les matins à 8h30 et conditions météo pas toujours favorables.
« On se réveille un peu en catastrophe, reconnait Stéphanie Hermand. Il faut encore qu’on fasse chauffer le moteur, et comme on part en deuxième position, il faut qu’on se dépêche quand même un petit peu. C’est ça le problème. En plus il va falloir qu’on soit hyper prudentes, parce que ça glisse pas mal -à cause de la pluie-, et les freins sont pas terribles. »
Quelques instants plus tard, une autre surprise attend Juliette Pernes et Stéphanie Hermand. La roue arrière gauche de leur voiture s’est dégonflée durant la nuit. Moment de panique, à quelques secondes du départ. « C’est à vous là ! – Mais le pneu est à plat ! » Coups de téléphone et aide des organisateurs permettront aux filles de repartir.
Mais c’est leur jour de malchance. Elles seront obligées de s’arrêter une nouvelle fois, et malgré tout, elles gardent leur bonne humeur. « Depuis ce matin on n’a pas de frein, la pédale s’enfonce comme dans du beurre, explique Juliette Pernes à Patrick Zaniroli, arrivé sur les lieux. Il fallait que je la remonte avec mon pied gauche. – Non mais on n’est pas là pour se tuer, cette voiture elle est pas du tout en état… – Ben c’est pour ça, on a roulé hyper doucement, vraiment tout doucement, tout doucement pour pas avoir de problème. Et puis là je perd les boulons ! Entre plus de frein, plus de boulons, la vie est dure ! » Résultat, la roue avant droite s’est détachée de la voiture. « Tant pis, on va faire les beaux hôtels maintenant, on va en profiter », philosophe Stéphanie en rigolant.
A l’hôtel justement, après des journées bien remplies, chaque soir, au moment de l’affichage des classements du jour, les vacances cèdent la place à une autre ambiance. En quelques secondes, on se croirait dans une cour d’école, au moment des résultats du bac, avec ses bonnes surprises, et ses déceptions. C’est ça aussi, le rallye des princesses.