Rallye du Var, Cédric Robert remporte le Trophée BFGoodrich

par Vincent Royer

Pour sa troisième course au volant de la Grande Punto Abarth S2000 du Team GPC Motorsport, Cédric Robert termine quatrième du général, remporte le Trophée BFGoodrich et permet au Team GPC Motorsport de remporter le titre de Champion de France Team 2009 avec Patrick Henri, Philippe Greiffenberg et Yoan Bonato. Rencontre avec un pilote heureux.

A l’issue du rallye des Cévennes, vous ne saviez pas si vous participeriez au rallye du Var avec GPC Motorsport et la Grande Punto Abarth S2000 ou bien avec la Renault Clio R3 déjà utilisée plus tôt dans la saison. Qu’est-ce qui vous a fait choisir la Grande Punto ?
C’est simple, on a trouvé un accord pour revenir avec GPC Motorsport dans la S2000. On avait surtout envie de faire le rallye avec la S2000. Et j’ai eu des difficultés à joindre Saintéloc pour la R3, c’est pour ça que l’on a fait le rallye avec la S2000.

Vos objectifs des deux derniers rallyes étaient de rejoindre l’arrivée et d’engranger de l’expérience et des points pour le Team GPC. C’était encore plus le cas ici, dernière épreuve du championnat de France ?
Complètement. GPC Motorsport était à la bagarre avec Barroso Yacco à un point d’écart. Le but c’était de leur amener un maximum de points. C’est chose faite, même si on n’a pas ramené les 10 points, on en a ramené 8. Du fait que Yoan Bonato en ramène 10, que Patrick Henri en ramène 8 également, on s’est retrouvés vainqueurs avec le Team GPC du championnat Team.

Quelles sont les spécificités du rallye du Var ?
C’est souvent un rallye où il se passe beaucoup de choses, notamment une météo assez capricieuse. On l’a encore rencontrée cette année. Les routes sont typées un petit peu Cévennes, mais un tout petit peu plus rapides, avec un peu moins de vertical. Ca a été très très sympa.

Autre spécificité, beaucoup de grands noms de différentes disciplines du sport automobile viennent participer, à l’image de Sébastien Loeb ou Robert Kubica cette année. Comment-voyez-vous ça ?
C’est très bien. Le fait qu’il y ait eu Sébastien Loeb ça a amené de l’engouement. Je crois que ça a été une très très bonne chose. Chaque fois que la C4 bougeait, que Sébastien bougeait, c’était énormément de monde autour, et c’est très bien pour le sport automobile français. On a toujours vu sur le dernier rallye de l’année des vedettes, comme Alain Prost, qui ont participées. Kubica cette année, Sébastien depuis plusieurs années, c’est un petit peu la fête du sport automobile français, avec des vedettes mondiales.

Ca apporte quelque chose en plus ? Plus de public, plus de médiatisation ?
Plus de médiatisation je ne sais pas. Certainement oui. Mais surtout oui, beaucoup plus de monde sur le bord des routes pour voir passer le champion du monde, ça c’est certain.

Comment s’est passé le rallye. Il a mal débuté pour vous avec une petite touchette dès la première spéciale sur un pont ?
Non, absolument pas. Enfin… une petite touchette… on a effleuré un mur on va dire, qui nous a fait partir un petit peu en dérive. Mais je dirais comme c’est le cas assez souvent. Non, non, ça n’a pas été grand chose.

Mais surtout, ça a commencé la veille du rallye où pendant la séance d’essai on a rencontré un gros problème avec le moteur. L’équipe de GPC a été obligée de remonter en Haute-Savoie pour aller chercher le deuxième moteur pour le mettre dans la Grande Punto. Ca ça a été un petit peu l’angoisse. Les mécanos ont travaillés jusqu’à trois heures du matin. Donc on n’a pas pu réaliser d’essais, mais on avait beaucoup discuté avec l’ingénieur, Patrick Barbier, avant le rallye. Je lui ai un petit peu décris tout ce que je pensais de la voiture, tout ce que j’attendais d’elle, et tout de suite il a mis le doigt sur ce qu’il fallait. Et c’est pour ça que dès les premières spéciales on a été en confiance.

Vous avez tout de suite trouvé les bons réglages ?
Complètement. C’est vrai que tout de suite on a été dans le vrai avec les réglages de la voiture, donc forcément tout de suite ça a fait des temps sympas. On s’est placés tout de suite en tête de la catégorie S2000. Même si par la suite Stéphane Sarrazin nous a repris un petit peu de temps. Pas du fait de petites fautes, mais ce matin par exemple on a eu un problème de désembuage et on a fait la première spéciale complètement dans le brouillard. Et puis surtout, là où on a lâché un tout petit peu prise, c’est quand on a rattrapé dans la deuxième étape, dès la première spéciale, Dany Snobeck qui avait une roue crevée. On l’a suivi pendant un peu plus d’un kilomètre. Lui roulait très lentement du fait de sa crevaison, et nous on était derrière et malheureusement il ne nous a pas vu. On a perdu beaucoup de temps, une vingtaine de secondes dans l’opération.

Les crevaisons justement, il y en a eu beaucoup sur ce rallye. Comment expliquez-vous ça ?
Les pierres sont très proches de la route, voir incrustées sur le goudron tout en bordure de route. Et du fait de la méconnaissance de certains du terrain, forcément ils se font piéger. C’est vrai que sur un rallye du Var il faut être très vigilant quant aux trajectoires qu’on utilise et savoir exactement où sont les pierres sur la chaussée.

Beaucoup ont parlé aussi de ces trajectoires, des cordes jugées très particulières notamment sur l’étape 7. Qu’avaient-elles de si particulier ?
C’est des courbes qui sont assez creusées du fait que se soit une route que l’on a longtemps utilisée en séances d’essais. En séance d’essais on connait la route sur le bout des doigts, donc on va de plus en plus profondément dans les bordures. Et après la route a des cordes très profondes. C’est vrai que soit on tente un coup en prenant toutes les cordes et on est sûr d’y laisser un pneumatique, une jante ou quoique se soit, soit on contourne un petit peu la corde. C’est ce que l’on a fait un petit peu ce week-end, sans réaliser de crevaisons, pour essayer de faire un rallye sans s’arrêter deux minutes ou quatre minutes sur le bord de la route pour changer une roue.

A partir de l’étape 5-6, vous vous êtes un peu plus lâché. Vous sentiez mieux la voiture, vous avez eu un déclic ?
Je pense que l’on a eu un petit déclic. C’est vrai que ça fait seulement trois courses que j’utilise cette voiture là. Là l’envie de bien faire, l’envie de gagner la catégorie… Quand on est comme au Critérium des Cévennes où on se prend des secondes au kilomètre par les 207, forcément on est atteints un petit peu au niveau du moral. Alors que là on était complètement dans la bagarre. On était en pleine confiance avec la voiture grâce aux nouveaux réglages et là on s’est vraiment lâchés, on a pris des risques et ça a payé.

Et pourtant les conditions étaient extrêmes par moment…
Les conditions difficiles ont été rencontrées surtout lors de la dernière étape où, pour en avoir discuté avec Sébastien Loeb, il me disait que des conditions comme ça il n’en avait pas rencontré depuis 1999 au Touquet. Même en Championnat du monde, il parlait du rallye de Grande Bretagne où souvent la visibilité est moindre. Et malgré tout ça il disait qu’ici c’était vraiment l’enfer. Et moi je me souviens d’une réflexion que j’ai pu faire à l’arrivée de la spéciale de Vidauban, l’avant-dernière du rallye, où j’ai dis que je pensais qu’il valait mieux avoir un bateau plutôt qu’une voiture, on aurait été un peu plus vite.

Malgré ces conditions, vous remportez le Trophée BFGoodrich, le second en trois courses…
C’est vrai que Guillaume Canivenq jouait le titre de Champion de France, donc je pense qu’il a joué très intelligemment avec sa tête. Il n’a pas sortie l’attaque maximum pour jouer avec nous. Donc il a toujours été un petit peu en retrait. Le deuxième c’est donc Guillaume qui est un petit peu loin par rapport à ses habitudes. Nous on a géré notre place de premier du BFGoodrich, ce qui nous permet de gagner un petit peu d’argent pour pouvoir financer l’opération du rallye du Var.

Parce que votre budget n’était pas bouclé au moment du départ ?
Le budget, comme à chaque fois, n’était pas bouclé. Donc il faut toujours trouver des solutions et c’est vrai que là ça s’est plutôt bien passé. On fait une opération vierge.

Quelle était l’ambiance durant le week-end au sein du Team GPC ?
Très bien. Un petit peu tendue du fait de la dernière manche de la saison où se jouaient les titres de champion de France, Pilote et Team. Donc forcément c’était un petit peu tendu. Mais je dirais que comme à leur habitude, ils ont su nous mettre dans des conditions parfaites pour pouvoir rouler et faire une belle performance.

Quel bilan faites-vous de la Grande Punto Abarth S2000 après ces trois courses ?
Un bilan assez positif. C’est vrai que sur le papier, c’est une voiture qui est de 2007. Donc se battre avec les voitures de 2009, c’est quand même très bien. Par rapport à mon expérience, si on avait une Clio aujourd’hui de 2007 et que l’on devait se battre avec une voiture de 2009, ça ne serait pas possible. Et là je m’aperçois que la Grande Punto est capable de rivaliser avec une 2009 alors que c’est une 2007. Donc c’est plutôt sympa. Une voiture très appréciée du public du fait de sa spécificité, on peut voir le poste de pilotage très reculé, des choses comme cela. Je crois qu’elle est assez appréciée du public et je pense que c’est une voiture pleine de potentiel. Avec le peu d’essais que l’on a pu faire, la ramener quatrième au scratch et en tête du BFGoodrich pour la deuxième fois, je crois que c’est un véritable exploit et ça prouve que c’est une voiture fantastique.

Avez-vous une idée de ce que vous ferez la saison prochaine ? Malgré l’annonce de votre retrait en début de saison, ferez-vous votre retour pour un championnat complet ?
Moi j’aimerai bien. Maintenant il faut trouver des solutions. C’est vrai que se serait le bonheur de faire un championnat complet. Maintenant, comme je l’ai dis et comme je le redis, je ne vais pas me prendre la tête. Rouler c’est très bien. Maintenant si je ne roule pas, ce n’est pas catastrophique. J’ai une situation professionnelle qui m’épanouie donc je vais continuer là dedans. Et puis c’est vrai que se serait le bonheur de pouvoir rouler encore sur un championnat. Mais on verra. Je ne suis pas comme les années antérieures où il me fallait un volant à tout prix. Là je dirais que c’est le côté professionnel avant tout, et puis après c’est vrai que le côté sportif, si on a la possibilité de faire des choses bien, on ne se gênera pas.

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