Du 11 au 16 avril 2011 se déroulait la vingtième édition du Tour Auto. Une édition qui célébrait Zagato, les 40 ans de l’A112 Abarth et dans laquelle Gérard Holtz découvrait cette épreuve historique au volant d’une Alfa Romeo Giulia 1600 TI Super.
Paris, Jardin des Tuileries le 11 avril dernier. Pas moins de 235 voitures ont répondues à l’appel du Tour Auto 2011. Une édition qui les mènera jusqu’à Biarritz, via Poitiers, Objat, Bordeaux et Pau. Les concurrents s’affronteront sur route mais aussi sur piste : quatre circuits seront en effet visités en cinq jours de course : Le Mans, Le Vigeant, Nogaro et Pau Arnos.
Comme chaque année, de nombreux sportifs et autres peoples participaient à ce qui est certainement l’un des plus grands musées automobiles vivants. Parmi eux, citons Jean Ragnotti, Cyril Després, Richard Mille, Hervé Poulain, Isabelle Patissier ou bien encore le journaliste de France Télévision, Gérard Holtz. Un Gérard Holtz enthousiaste à bord d’une Alfa Romeo Giulia 1600 Ti Super.
Gérard dans la course avec une Alfa Romeo Giulia 1600 TI
“Elle tient extraordinairement bien la route, se félicite-t-il. Elle n’est pas très puissante. Hier, sur le circuit, ils me mettaient 150 mètres facilement au bout de la ligne droite, toutes les voitures. Donc il fallait que je les rattrape, et je les rattrapais derrière dans les virages. Mais enfin bon, la bagarre continue, jusqu’à Biarritz !”
Car s’il participe au Tour Auto, c’est avant tout pour porter les couleurs de Mécénat Chirurgie Cardiaque, mais pas seulement. Pas question en effet pour ce passionné de sport de faire de la figuration.
“Non ! Ben non, c’est ce que j’avais dit au départ. Quand je fais un truc, j’essaie d’aller au bout. Découvrir d’abord, c’est ce que j’ai fait en début de semaine. Et puis découvrir la voiture aussi, que je n’avais pas beaucoup pilotée. Et puis maintenant attaquer un peu. Et c’est vrai que je suis plutôt content. Je vais vraiment essayer d’aller à Biarritz parce que je suis plutôt content de mon classement pour l’instant.”
Et il a bien raison de se féliciter Gérard. A l’issue du dernier jour de course, il prend la 26ème place de sa catégorie, et même la 19 ème au général par indice de performance.
Zagato à l’honneur pour les 20 ans du Tour Auto historique
Comme chaque année, les organisateurs avaient mis une marque, un modèle à l’honneur. Et pour la 20ème édition du Tour Auto, c’est le carrossier italien Zagato qui avait été retenu.
“Zagato a fait beaucoup de voitures qui se sont illustrées en compétition, explique Patrick Peter, l’organisateur du Tour Auto Optic 2000. En fait quand on cherche ces thèmes on regarde un petit peu les anniversaires à commémorer… Et il y a clairement nos choix personnels qui rentrent là-dedans. Moi j’aime beaucoup Zagato, et on a un beau plateau cette année.”
Un plateau tout simplement magnifique avec une quinzaine de voitures dessinées par le carrossier. Parmi elles, citons la très belle Maserati A6G Berlineta Zagato de 1955, la très rare Aston Martin DB4GT Zagato, des Lancia Flaminia et Flavia Zagato, et toute une série d’Alfa Romeo : TZ, SZ, 1900 SS Zagato, ou bien encore cette Junior Zagato.
Alfa Romeo Junior Zagato
“C’est une Alfa Romeo 1600 Junior Zagato, précise Marc Vandendijk, son pilote. C’est une caisse spéciale sur une base d’Alfa Spider qui a été construite en 1973. Il y a très peu d’exemplaire, à peu près 400. Cette voiture n’a pas été vendue en France mais uniquement en Italie et au Benelux. C’est une voiture d’origine belge, je suis son deuxième propriétaire, et cette voiture a résidé très longtemps en Espagne, parce que son propriétaire était une dame qui a résidée pendant 26 ans en Espagne. Elle est toujours dans son état d’origine, sans rouille, avec maintenant 73 000 km. Elle est tout à fait standard, on n’a rien fait. Elle a une base très courte et elle est très très maniable par rapport par exemple à une Bertone. Pour le reste il y a des parties en aluminium, les portes, le capot, le coffre. Ça tient très bien la route. Je suis toujours étonné quand je le prends bien que ce soit une voiture tout à fait standard. En fait c’est notre voiture de remplacement pour le rallye parce que l’on a cassé notre TZ le premier jour.”
Alfa Romeo TZ
L’Alfa Romeo TZ n’était pas absente pour autant. Six autres exemplaires étaient ainsi engagés, sur les 112 fabriqués ! Des voitures qui font la fierté et la joie de leurs propriétaires.
“C’était une voiture qui avait un moteur, au départ, de série, explique Pierre Mellinger, propriétaire de l’un des exemplaires engagés. Un 1600 cm3, double arbre, avec culasse et bloc en akluminium, donc assez avancé pour l’époque. Il a ensuite été bien affuté par les préparateurs et les sorciers de l’époque. Et puis dans une configuration de châssis, de train roulant qui était ce qu’il y avait de plus proche du prototype de course. Donc c’est une voiture qui d’un certain côté a une origine de moteur de série, mais une configuration de course. C’est une très belle voiture de course !
Performances, sur circuit, on peut monter à 180, 190, 200, 210… C’est une voiture de 150-160 ch, avec 750 kg, donc des accélérations très fortes, très vives, et une très grande facilité de conduite. Les sensations, c’est que ça accélère très fort, ça freine très bien pour l’époque. Très léger. Ca se place très bien dans les virages, avec un comportement très sain. C’est en fait, moi qui ai eu des dizaines de voitures de marques très avancées, c’est une des voitures les plus équilibrées que l’on puisse trouver. Un vrai plaisir !”
2011, première participation d’une A112 Abarth
A côté de ces voitures d’exception, une autre auto a retenu notre attention. Il s’agit de l’une, et même certainement de la plus petite voiture de cette édition 2011. Pour fêter les 40 ans de l’A112 Abarth, Yves Sgubbi avait en effet fait le pari de prendre le départ du Tour Auto au volant de son exemplaire. Notre coup de cœur.
“C’est une Autobianchi A112 Abarth de 1979, octobre pour être précis, insiste-t-il. Donc c’est une série 5. Principales évolutions, c’est l’apparition d’une boite 5 vitesses et d’un allumage électronique. C’est une voiture de 70 ch, avec un moteur assez extraordinaire qui prend, il ne faut pas le dire, 8000 tr/mn sans broncher, et qui fait 8l/100 km aussi sur le Tour Auto. Donc ça c’est assez confortable parce qu’avec notre réservoir de 30 litres, on fait globalement un plein par jour. Et puis pour le porte-monnaie, ce n’est pas plus mal.
C’est à ma connaissance une Abarth classique au niveau moteur. Elle a simplement des ressorts un petit peu raccourcis à l’avant, des renforts de barre stabilisatrice avant, et une lame transversale arrière précontrainte, et aussi des plaquettes un peu plus ‘affutées’, mais sinon elle est complètement standard, avec des pneus Energy Michelin…”
Aux côtés d’Yves Sgubbi, Frédéric Dhieux. Un garçon plus habitué aux voitures modernes et qui découvrait l’A112 Abarth à l’occasion de ce Tour Auto. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne lui a pas fallu longtemps pour tomber sous le charme.
“Par rapport à une moderne, sur un circuit c’est un peu lent parce que ça manque de chevaux, analyse-t-il. Mais il y a tout un charme, c’est quelque chose d’agréable à conduire. On ressent vraiment la voiture. On est bien, dans les spéciales elle est très à l’aise, là où une voiture plus lourde, plus moderne a du mal. Donc c’est vrai que ça a été un vrai régal.
Je pensais qu’elle aurait beaucoup plus de mal, qu’il faudrait beaucoup plus la ménager. Alors que c’est une voiture qui est quand même assez sportive. On sent que le moteur en veut. Il y en a vraiment sous le capot. La voiture est vive dans les courbes, et en rallye c’est le plus important. Donc on n’est pas ridicules face aux grosses grâce à cette vivacité qu’elle a dans les petites courbes.
Après cinq jours de course, l’A112 Abarth se classe 4ème de sa catégorie devant des Stratos et autres Ferrari 308. En compétition, c’est Ludovic Caron qui s’impose à Biarritz, pour la troisième fois. Il devance Jean-Pierre Lajournade et David Ferrer. La première italienne est l’Alfa Romeo 1600 GTA du britannique Simon Tate. En régularité, c’est John Ruston qui l’emporte au volant de sa Porsche 356 Speedster de 1958.
Remerciements
Alfa Vendée, Motorcollectors.com