Alfa Romeo, Vendée, art. Le blog de Frédérique Barteau est un catalyseur de passion, une invitation au voyage. Rencontre avec celle qui depuis quelques mois tient les rennes de la concession Alfa Romeo de la Roche-sur-Yon.
Frédérique Barteau a tout compris. Alfa Romeo n’est pas simplement une marque de voiture, c’est avant tout un état d’esprit. Et pourtant, à presque quarante ans, elle avoue avoir été longtemps hermétique au monde automobile malgré un père concessionnaire Alfa Romeo, Ferrari et Maserati à Nantes et La Roche-sur-Yon.
Après des études d’économie et de finances, elle travaille dans le monde de la communication, puis des nouvelles technologies, notamment appliquées au domaine médical. Il y a cinq ans, elle vient juste de monter son entreprise de technologies adaptées au handicap moteur lorsque son père l’appelle. Il souhaite prendre sa retraite et a besoin d’un coup de main. C’est là que son destin professionnel bascule. Du jour au lendemain.
Vous refusiez depuis toujours de travailler dans le monde automobile, de faire du commercial, de travailler même avec votre père. Pourquoi ce changement soudain ?
Frédérique Barteau : Allez savoir. Je ne sais pas. En fait je suis venu faire un audit pendant 15 jours. Il y avait le changement de direction à l’époque chez Alfa Romeo France et l’arrivée de Carlos Gomes. A l’issue de ces quinze jours il y avait une grande réunion, à laquelle j’ai assistée. Et le lendemain j’ai pris ma décision. Oui, finalement c’est bien là où je voulais aller. C’est bien l’auto. Ca fait maintenant 36 ans que je baigne dans l’automobile italienne et tout m’a plu en fait. Tout m’a séduit.
L’activité évidemment, principalement l’achat plus que la vente auto. Je n’ai pas une fonction purement commerciale. Toute la partie marketing, communication aussi. Et le renouveau d’Alfa, avec de gros projets de lancement. Tout ça confondu, ça m’a séduit, ça m’a plu. Et j’ai dis oui. Je suis repartie dans une nouvelle aventure. Mais l’aventure était d’accompagner mon père jusqu’à la retraite et ensuite de céder l’ensemble de nos concessions. Finalement pendant cette période là, plusieurs acquéreurs se sont présentés. Il y en a un qui a été retenu tant par nous que par notre constructeur. Il ne souhaitait cependant pas se développer sur la Vendée, ça ne faisait pas partie de sa stratégie. Ca a été pour moi l’opportunité de reprendre ce mini site en Vendée, à la Roche-sur-Yon, et ce depuis septembre 2005.
Au départ j’étais assistante de direction. J’étais plutôt là pour suivre et épauler mon père. Et puis aujourd’hui j’ai vraiment une fonction de dirigeante de mon entreprise, mon père ayant pris sa retraite.
Très vite, en février 2006, vous lancez un blog. Comment vous en est venue l’idée ?
FB : Je suis une férue d’internet. Lorsque je travaillais en agence de communication, c’était le début du net. C’était l’époque où l’on expliquait aux gens ce qu’était la communication multimédia. On leur faisait taper sur les moteurs de recherche un mot, et je me souviens dans la région c’était « Muscadet ». Pour « Muscadet », il y avait quinze sites qui tombaient, dont cinq en Californie. C’est donc quelque chose que j’utilise depuis son arrivée en France. Jusqu’à aujourd’hui.
Je suis une active sur le net. J’avais l’idée de développer un site internet pour la concession. Le souci pour le développement d’un site internet quand on est distributeur, c’est que le constructeur vous oblige à une charte très spécifique, vous ne pouvez pas communiquer de la manière dont vous voulez. En plus, je n’ai pas de connaissance de développement html ou autre. Donc je ne me sentais pas capable de le faire, en tout cas pas de la manière dont je le souhaitais.
J’ai découvert le blog par des écrits. C’est aujourd’hui plus que d’actualité. Et puis par ma fille, qui a son petit blog. Je suis allée voir ce qui existait comme blogs professionnels. J’en ai vu des très bien faits. Le lendemain je me suis lancée.
Qu’y trouve-t-on ?
FB : On y trouve déjà mon activité puisque le titre du blog c’est quand même « Alfa Vendée ». C’est donc Alfa Romeo avant tout. J’essaie de communiquer sur des informations qui ne sont pas forcément institutionnelles ou du réseau au sens strict. C’est vraiment des informations collectées sur le net. Je parle évidemment de la Vendée, superbe département dans lequel je travaille. Je suis vendéenne de naissance et ici il y a un attachement à l’entreprise qui est plus fort que dans tout autre département. Il y a un esprit. Je voulais parler de mon département et de l’équipe avec qui je travaille. Des événements locaux aussi, et puis de moi. Je parle de moi parce que c’est mon blog, donc c’est personnel aussi. Je parle de tout ce que j’aime. D’art, de musique, d’évènements sportifs, de littérature, de ma petite vie…
Vous évoquez l’art, et on retrouve justement beaucoup de sites d’artistes en liens sur votre blog.
FB : Ca fait partie de mes passions. Et l’ouverture du blog s’est aussi combinée avec la rencontre d’un artiste vendéen, Emmanuel Debarre, qui fait précisémment ce que j’aime. C’est très contemporain, c’était rouge. C’est tombé au moment du lancement de la Brera où l’on a exposé certaines de ses sculptures. J’avais même expliqué sur le blog tous les préparatifs. On a tout de même déplacé quelques tonnes de ses sculptures et plusieurs dizaines de ses tableaux.
Ca a été l’ouverture de la rubrique « art ». Toujours avec une petite connotation soit italienne, soir contemporaine, soit vendéenne, dans les artistes dont je parle.
A qui s’adresse votre blog ?
FB : D’abord à mes clients. Ce sont les premiers vers lesquels j’ai communiquée. Ensuite évidemment comme c’est le net, la toile est grande. Donc à tout visiteur qui s’intéresse à mon département. Il y a beaucoup de vendéens expatriés qui se connectent sur le site. Il s’adresse aussi à tous les passionnés d’Alfa. Je suis en lien aujourd’hui avec beaucoup de forums spécialisés sur Alfa Romeo. Et puis évidemment à des prospects pour les convaincre par l’expérience d’autres.
La seule chose que je regrette aujourd’hui sur ce blog, c’est que j’ai un taux d’audience qui augmente de jour en jour, et j’en suis ravie. Mais les gens n’osent pas encore communiquer. Les commentaires sont assez restrictifs. Alors que j’aimerai qu’un Alfiste, même parisien ou allemand, puisse donner ses impressions sur son auto., à des prospects.
Mais je suis tout de même assez surprise. Au départ ce blog, c’était un petit plaisir, c’était ma récréation. Je m’en occupe entre midi et deux heures, ou le soir chez moi. Et en fait, ça s’est vite emballé, bien plus vite que je ne l’espérais. Et c’est vrai que maintenant je compte 200 visiteurs par jour. En concession, malheureusement, on ne voit pas 200 clients ou prospects dans la journée.
Vous voyez quand même un peu de retombées ou pas du tout ?
FB : J’ai fait une vente quasi directe grâce à ce blog. Mais ce n’est pas un blog de vente, ce n’est pas un blog commercial, ce n’est pas un site institutionnel. Je pense que je vais en ouvrir un par la suite, avec un lien certainement. Mais le but ce n’est pas ça. Je ne pense pas avoir assez d’annonces « prix » sur ce blog. J’ai dû montrer une partie de mes Véhicules d’Occasion, entre autre haut de gamme, parce que là la clientèle est assez large. C’était le reste de mes Ferrari. Mais ce n’est pas l’objectif.
Comment a été accueilli ce blog ?
FB : A chaque fois que je fais un lien, je demande toujours une autorisation. Je l’ai fait principalement au départ sur des blogs spécialisés en automobile. Ce sont des gens qui communiquent ensuite beaucoup. Le Blog Auto entre autre m’a énormément lancé, puisqu’ils ont fait un petit article sur moi.
Mais j’ai reçu plus d’emails que de commentaires directement sur le blog. Je dois avoir une cinquantaine d’emails, uniquement de félicitation. J’en suis assez contente. Je pense que je suis le seul distributeur aujourd’hui à communiquer sous cette forme. Ca a été un petit peu long pour avoir l’autorisation d’Alfa Romeo d’ailleurs. Mais parlant d’une marque, il fallait que mon constructeur y adhère. Le plus beau message que j’ai eu, c’est celui de Carlos Gomes, -le directeur général d’Alfa Romeo France-, qui m’a envoyé un petit email indiquant « Simplement magnifique ». Ca a été ma récompense.
Est-ce que vous conseilleriez à d’autres concessionnaires de mettre en place un tel outil ?
FB : Oui. Je pense que c’est un outil intéressant. D’ailleurs il suffit de voir dans notre réseau Alfa ou même chez les italiens, il y a très peu de sites internet bien actualisés. Le problème d’un blog, c’est que pour le faire vivre, c’est du quotidien. Il faut être présent, il faut l’alimenter. Un site internet peut être beaucoup plus statique, même avec une rubrique informations, elle peut rester mensuelle. C’est peut-être pour ça que beaucoup privilégient le site internet au blog. Mais je pense que comme outil d’information, c’est vraiment le meilleur.
Vous avez des articles quotidiens, combien de temps y consacrez-vous et où trouvez-vous les informations ?
FB : Je suis une grande collectrice d’informations. Dans la presse, à la radio, sur le net… J’arrive à me créer les rubriques qu’il faut. Je prends environ une heure quasiment par jour. C’est assez long. Mais j’adore ça. J’ai en général une quinzaine d’articles d’avance pour avoir des week-end quand même un peu plus libres. Mais je m’oblige à faire au minimum deux articles par jour. Parce que si un blog n’apporte pas d’information une journée, il n’a pas d’intérêt.
Ce sont de minis articles, je pourrais même mettre une seule photo comme certains le font sur leur blog. Je ne fais pas de la littérature. Je dois l’avouer, il y a beaucoup de copier-coller, donc beaucoup de guillemets. Le but c’est de synthétiser l’information sur Alfa Romeo, sur la Vendée, dans mes pages. C’est tout. C’est une espèce de revue de presse.
Que peut-on vous souhaiter ?
FB : Pour mon blog, de plus en plus d’audience. Des commentaires, je répondrais. Et la même courbe pour mes ventes. On a fait un très bon trimestre ici en Vendée. J’espère convaincre encore plus de vendéens de rouler en voitures italiennes. Plein de succès.