Les divers pronostics avaient évoqué une rentrée des Championnats de France FFSA GT et FFSA GT3 plutôt difficile… Mais difficile se révèle être un faible qualificatif … En effet, sorties de piste, problèmes mécaniques, incendie dans les stands et pour finir drapeau rouge, la première course du meeting laissera à tous un souvenir impérissable ! Malgré tous ces incidents, la victoire en GT revient au duo Bornhauser-Groppi, tandis qu’en GT3, la Ferrari 430 Scuderia de Jakubowski-Campbell s’impose.
Dès les essais qualificatifs le ton est donné. Première étape d’un week-end un peu « spécial »… En effet, pas moins de trois voitures abandonnent dont la BMW de Thierry Prignaud épaulé pour le Grand Prix d’Albi par Jérôme Policand.
Fort heureusement, dénouement positif pour l’équipe Luc Alphand Aventures qui avait vu sa voiture et la majeure partie du matériel partir en fumée dans l’incendie de leur camion à 30 kilomètres du circuit mercredi dernier. Au prix de magnifiques efforts et d’un travail exceptionnel, l’équipe et son team manager, Philippe Poincloux, est parvenue à remonter une voiture des plus performantes et n’a pas manqué le rendez-vous des essais qualificatifs. Chapeau Messieurs !
Le départ de cette première course du week-end est donné samedi en fin d’après-midi. Dès les deux premières chicanes…chaud devant…on se croirait au péage lors d’un week-end de retour de vacances… ça se frotte, ça se bouscule, mais finalement, tout le monde passe ! Eric Debard sort son épingle du jeu et prend rapidement la tête devant Soheil Ayari, Patrick Bornhauser et Jean-Claude Police. Sur sa Ferrari Scuderia GT3, Jakubowski se déchaîne et ne tarde pas à se mêler à la lutte avec les GT1. Les Dodge Viper pointent alors le bout de leur nez avec en tête un Paul Lamic très à l’aise…
Mais il ne faut pas non plus négliger la BMW du duo Brandela-Dayraut (ayant comme Jérôme Policand rejoint l’équipe). Ayant beaucoup progressée, la belle Allemande se mêle désormais sans mal à la lutte aux avant-postes. Suivent ensuite, la Ferrari 430 de Guillot, la Lamborghini de Tuchbant et celle d’un Bruno Dubreuil en très grande forme…
La course se stabilise quelques tours puis les premiers « incidents » apparaissent pour s’enchaîner sur un rythme incroyable !
Le feu dans les stands !
Cabanne sur l’une des Lamborghini du Ruffier Racing écope d’un drive through tandis que Paul Lamic sur l’une des Viper de GCR Mediaco est contraint de renoncer suite à un choc suivi d’une fuite de son radiateur. En piste, les duels s’intensifient. La Lamborghini JSB de Tardif et l’Audi Oreca d’Yvan Lebon ne se font aucun cadeau.
De leur côté, les GT1 resserrent les rangs. Alors que Jean-Claude Police fond sur Hernandez, en délicatesse avec son diffuseur arrière, un match sans concession s’installe entre Bruno Dubreuil, Arnaud Peyroles et Jean-Charles Levy. Les freinages deviennent plus que tardifs et les trajectoires multiples. Les trois gentlemen se lâchent et assurent le spectacle pour le plus grand plaisir de tous. A noter, qu’en l’absence d’Olivier Thevenin, privé de course pour s’être cassé deux doigts lors des essais, l’équipage champion d’Europe avec James Ruffier fut recomposé pour l’occasion !
Alors que les tours s’enchaînent, la liste des abandons s’allonge…Guillot puis Tardif. Chez les GT3, l’Audi se mêle à la lutte aux avant-postes. C’est ensuite la Viper Médiaco qui rejoint les stands, alors 3ème et doit renoncer ! Le Team GCR Mediaco était particulièrement dans le coup mais le sort s’est acharné.
En tête, Eric Debard voit Patrick Bornhauser grossir dans ses rétros, un peu plus à chaque tour, et bientôt quelques centimètres les séparent… parfois moins. Sous pression, Eric Debard commet une petite faute, tire un peu large dans l’herbe et Patrick Bornhauser passe. Jean-Claude Police, à son tour, « s’offre » la Corvette Luc Alphand Aventures et après quatre tours dans son pare-choc prend le large.
C’est alors qu’interviennent les changements de pilotes. La course devient alors plus floue et les voitures se bousculent dans les stands étroits. C’est alors qu’un violent incendie se déclare dans l’équipe BMW Sport Garage semant la panique dans les stands. Dès lors, la course passe au second plan.
Le public est évacué des balcons, les commissaires, les équipes et les organisateurs se précipitent pour contenir l’incendie alors que les changements de pilotes se poursuivent ! Les pompiers devront finalement intervenir avec deux camions obstruant ainsi la voie des stands.
Pendant ce chaos, l’Audi alors promise à un podium renonce sur problème de boite de vitesses tout comme la Lamborghini des leaders du Championnat qui avait, jusque là, réalisé une course en demi-teinte et pas vraiment en phase avec leurs performances habituelles.
Alors que l’incendie fait rage dans les stands, la direction de course sort le drapeau rouge au même moment où la Corvette de Panis/Debard, 2ème de l’épreuve, entrait dans les stands obstrués pour changer de pneumatiques !
Après que le tumulte soit retombé, que l’incendie soit circonscrit, et que les blessés légers soient évacués (dont un membre de l’équipe SRO) le classement s’établit comme suit…
Vainqueurs de cette course un peu folle, Patrick Bornhauser et Laurent Groppi imposent leur Saleen S7R devant la Corvette C6R de la paire Debard /Panis et la C5R de Jean-Claude Police et Laurent Cazenave. Chez les GT3, la splendide Ferrari 430 Scuderia de Jakubowski/Campbell prend le meilleur sur les Lamborghini Gallardo d’Ulrich Amado associé à Bruno Dubreuil et celle d’Arnaud Peyroles, rejoint pour l’occasion par James Ruffier.
Ils ont dit
Vainqueurs GT : Saleen S7R Larbre Competition
Patrick Bornhauser : “La deuxième place sur la grille ici n’est pas forcément un avantage. Connaissant Eric [Debard], je sais qu’il est un peu chaud. Il a fait un très bon départ et je l’ai donc laissé passer. Ensuite, j’ai fait une course sage car j’étais en contact avec Jack [Leconte, le team manager] qui me donnait les écarts et les indications sur les temps au tour des différentes voitures. Bruno [Hernandez] a été très correct au bout de ligne droite, je l’ai attaqué très proprement au freinage. La voiture était très bien équilibrée. A un moment donné, Eric a accéléré un peu trop tôt dans la chicane, il est donc sorti dans l’herbe et cela m’a permis de me positionner à côté et de prendre le large. Après, l’écart s’est creusé, et j’ai donné la
voiture à Laurent en première position, c’était à lui de faire le boulot. »
Laurent Groppi : “Pour moi c’était une course assez calme, parce que Patrick avait fait l’essentiel du travail. J’étais un peu sur la défensive car lorsque je suis arrivé à la sortie des stands, la BMW était en train de brûler. J’étais surpris par le rythme d’Olivier car il était très rapide en début de relais. J’ai commencé à reprendre mes repères et j’ai fait des temps très corrects pour le reste de la course. »
2ème GT: Corvette C6-R DKR Engineering
Eric Debard : « Prendre le départ à droite est un avantage ici. J’en ai donc profité pour passer deuxième, à la première chicane. Bruno [Hernandez] a fait une petite faute au niveau de la chicane et en l’évitant, je l’ai accroché. Ensuite, j’ai adopté un bon rythme pendant sept ou huit tours, sachant que la voiture se dégradait assez rapidement. Je voyais sur mon afficheur qu’il me prenait cinq ou six dixièmes à chaque tour. En voulant m’appliquer j’ai fait une petite faute, ce qui lui a permis de passer. C’était une fin de course très particulière du fait de la situation un peu apocalyptique dans les stands avec les pompiers. Je félicite Laurent pour sa
victoire. J’ai néanmoins l’impression que la Saleen avec 80kg se comporte beaucoup mieux que la Corvette avec 80 kg. »
Olivier Panis : “A force de prendre des coups depuis le début de saison, je pense que nous étions plus agressifs que d’habitude. Mais Laurent [Groppi] et Patrick [Bornhauser] ont fait du super boulot. J’ai pris le relais d’Eric en 2ème position. Nous avons eu beaucoup de chance aujourd’hui car j’ai crevé au moment du drapeau rouge. Pour nous, c’est un très bon résultat. »
3ème GT: Corvette C5-R DKR Engineering
Jean-Claude Police : « Je suis resté à ma place pour le 1er tour car devant, ça bagarrait pas mal. J’ai mis un peu de temps à passer Bruno Hernandez car il m’a bouchonné pendant quelques tours. Mais après, c’était une course assez limpide. »
Laurent Cazenave : « Jean-Claude a fait un super boulot et nous sommes troisièmes. Comme la victoire était hors de portée, je me suis lâché et j’ai attaqué comme un fou pour le plaisir. »
Vainqueurs GT3 : Ferrari 430 Scuderia AS Events
François Jakubowski : « En partant en pole, tout est beaucoup plus facile. De plus, avec une très bonne voiture, très bien équilibrée, cela devient effectivement beaucoup plus simple. Je n’ai vraiment pas eu de problème pendant toute la course. Les mécaniciens ont fait un travail fantastique. Je voudrais les féliciter. Nous attendions vraiment cette victoire, elle va donner un peu d’espoir à toute l’équipe qui en a vraiment besoin. »
Christopher Campbell : “Ma course fut assez limpide. J’avais beaucoup d’avance grâce à François. Notre voiture est aujourd’hui extrêmement performante, elle fait partie de la nouvelle génération des GT3. Avec l’Audi, elle figure l’avenir. »
2ème GT3 : Lamborghini Gallardo First Racing
Bruno Dubreuil : “Les qualifications furent un peu perturbées après un accrochage. Les mécanos ont bossé comme des malades pour réparer la voiture. Je leur dédie cette deuxième place car ils ont vraiment bien travaillé. Devant nous, un très bon équipage, avec une très bonne auto. Il était impossible de les rattraper. Je me suis battu pour passer deuxième et après pour garder cette deuxième place. J’ai vu une Ferrari me doubler un instant avant d’atterrir dans le bac… J’avais freiné très tard, mais lui encore plus tard, un peu trop tard… »
Ulric Amado : “Bruno m’a laissé la voiture en deuxième position. Nous avons fait un bon arrêt aux stands. Ma course n’a pas été très longue mais tout s’est bien terminé.»
3ème GT3 : Lamborghini Gallardo Ruffier Racing
Arnaud Peyroles : “Nous partions vraiment de très loin. Pour avoir une chance de défendre ma position au Championnat, j’ai vraiment dû attaquer très fort et prendre des risques. Je l’ai fait avec un peu de réussite, mais avec beaucoup de plaisir car ça faisait longtemps que je n’avais pas piloté comme cela, en acceptant la possibilité tout ne se passe pas forcément bien. J’ai donc pris la décision de prendre du plaisir et de laisser la voiture à James [Ruffier] dans un état « déplorable »… Il vaut mieux que je le dise, car ce n’était pas notre habitude l’année dernière ! Je voudrais dédier cette 3ème place à Olivier Thévenin, après l’accident de jeudi en essais libres. Je cite Olivier car je comprends que c’est un peu dur pour lui. C’est une chance inouïe que James ait été disponible ce week-end pour venir me seconder, car sans lui nous n’aurions sans doute pas fait ce que nous avons fait aujourd’hui. »
James Ruffier: “Je voudrais remercier mes enfants, car normalement nous devions passer un week-end ensemble au bord de la mer… Nous sommes à Albi, et finalement cela leur plaît bien. La course était un peu difficile car Arnaud a vraiment tapé dans la voiture. Il a fait une course superbe, il est bien remonté. Au premier freinage, j’ai vu que ce serait difficile au niveau des freins. J’étais déjà très reculé et la pédale était déjà enfoncée. Je me suis battu avec le baquet, je n’ai pas réussi à le remettre. Je suis donc resté au fond pour toute la course, ce qui n’était pas facile. En gérant les freins, j’ai réussi à en récupérer un peu en fin de course. Je suis très content parce que nous partions de loin et qu’il était un peu inespéré de finir 3ème. C’est bon pour le Championnat d’Arnaud ! »