Un vent de révolution souffle sur la Lancia Ypsilon. Après 25 ans de bons et loyaux services en tant que petite citadine 3 portes, la cinquième génération lancée le 16 juin 2011 est maintenant une… 5 portes ! Une façon pour Lancia d’élargir sa clientèle. La marque compte d’ailleurs sur cette révolution pour augmenter significativement ses ventes en France et passer à 2900 unités en 2011. Cette nouvelle Lancia Ypsilon possède-t-elle les atouts de son ambition ? Le verdict sur les routes de la région de Saint Tropez.
Lancia Ypsilon, une véritable saga !
Mars 1985. Autobianchi présente à Genève la dernière réalisation de son histoire, l’Y10. Une petite citadine 3 portes, taillée à la serpe, sur base de Fiat Panda. Avec son look avant-gardiste, cette Y10 est un véritable succès, elle s’écoulera à plus d’un million d’exemplaires. La saga Ypsilon est lancée. La marque Autobianchi disparait en effet et très vite l’Autobianchi Y10 devient la Lancia Y10.
Onze ans plus tard, en 1996, Lancia lance la seconde génération d’Y10, dorénavant appelée Lancia Y, Ypsilon en italien. Cette petite Lancia adoucit les traits de l’Y10 mais conserve son look très personnel.
En 2003, la troisième génération prend le nom de Lancia Ypsilon et ajoute à la classe et à l’élégance de ses devancières, le luxe avec des modèles suréquipés. Cette troisième génération voit également l’arrivée du concept B-Colore, nouveau véritable succès de l’Ypsilon.
En 2006, c’est au Mondial de Paris qu’est lancée la quatrième génération. Une nouvelle Ypsilon qui relève plus du lifting que d’un nouveau modèle tant les évolutions sont minimes.
Lancia Ypsilon 2011, une véritable rupture avec… 5 portes !
Tout l’inverse de la cinquième génération qui vient de faire son apparition sur nos routes. On retrouve évidemment la classe et l’élégance de ses devancières, son charme très latin également, mais cette nouvelle Ypsilon s’adapte surtout au marché actuel et se modernise. La partie arrière, toute en rondeurs, est ainsi directement inspirée de celle de sa grande sœur Delta. On remarquera les feux en Y inversés, des feux qui, modernité oblige, reçoivent des LEDs.
Très galbés, les flancs de cette Ypsilon rendent son profil très dynamique. Un dynamisme auquel participe le dessin des vitres latérales, tout en courbes.
Seule la partie avant, trop massive, est moins réussie. Malgré un regard volontaire et un capot moteur qui semble juste posé sur l’auto, cette Ypsilon pêche par sa calandre, imposante, mais en phase avec la nouvelle identité visuelle de Lancia. Une sorte de mélange entre une calandre Lancia et une calandre Chrysler. Normal puisque cette Ypsilon sera vendue sous la marque Chrysler dans les pays à conduite à droite.
Se voulant toujours pratique et élégante, cette Ypsilon offre de série pour la première fois le Smart Fuel System, une trappe à essence sans bouchon, histoire de ne pas se salir les mains et de ne pas se tromper de carburant !
Mais la vraie nouveauté de l’Ypsilon 2011 vient de son architecture même. La petite Lancia dispose pour la première fois de son histoire de 5 portes, afin de toucher un plus large public. Et si cette architecture 5 portes ne diminue pas le dynamisme de l’auto, c’est que les poignées ont été cachées, intégrées dans les montants des portes, comme Alfa Romeo l’avait fait en son temps avec la 156 !
Un habitacle généreux, un coffre limité et pas de modularité
Ne mesurant que 6 cm de plus que l’ancienne génération, à 3m84, pour 1m67 de large et 1m51 de haut (- 2 cm), cette Ypsilon 5 portes se révèle pourtant très accueillante, à l’exception de la hauteur sous toit un peu limitée.
Petit, avec seulement 245 l, le coffre peut gagner en volume grâce à la banquette arrière rabattable 50/50, 60/40 avec la configuration 5 places optionnelle.
Attention, contrairement aux générations précédentes, la banquette arrière ne coulisse plus. Fini aussi le bel habitacle et la planche de bord recouverte d’Alcantara. La finition et la qualité de l’habitacle sont bien le point faible de cette nouvelle Lancia. Une vraie régression pour l’Ypsilon. Certes, on retrouve une console centrale noire laquée et des compteurs au centre de la planche de bord, mais sans charme. Les plastiques sont de qualité très inégale et les ajustements plus qu’approximatifs.
Si l’habitabilité est excellente, les rangements sont petits et peu nombreux, les ceintures non réglables et le volant non ajustable en profondeur.
1.3 Multijet de 95 ch, un petit moteur polyvalent
Disponible en trois motorisations, essence 1.2 de 69 ch, essence bicylindre Twin Air de 85 ch et diesel 1.3 Multijet de 95 ch, c’est cette dernière version que nous avons essayé.
Le petit bloc diesel délivre ses 95 ch à 4000 tr/mn et dispose de 200 Nm de couple à 1500 tr/mn. Idéal en ville, il se montre discret grâce à la bonne insonorisation de la voiture. Un silence qui aurait pu être encore meilleur à l’arrêt grâce au Stop&Start présent de série sur l’ensemble de la gamme, mais pas assez réactif, il oblige à appuyer au maximum sur la pédale d’embrayage pour s’enclencher, ne se mettant du coup que très rarement en fonction.
Le rayon de braquage réduit de 9,40 m rend la voiture particulièrement agréable en ville, tout comme la direction, légère.
Moteur le plus polyvalent de la gamme, le 1.3 Multijet permettra de sortir sans soucis des milieux urbains pour partir en week-end par exemple, et effectuer quelques dépassements sans crainte. Seul terrain à éviter, les cols de montagne, comme lors de notre essai. Le petit moteur y aura vite tendance à s’essouffler et la direction se révélera trop imprécise.
Une plate-forme de Fiat Panda largement améliorée
Avec cette cinquième génération d’Ypsilon, Lancia effectue un retour aux sources. Tout comme l’Y10 de 1985, la voiture repose en effet sur une base de Fiat Panda, et 500, alors que la génération précédente utilisait une plate-forme de Fiat Punto.
La plate-forme a cependant été retravaillée selon deux lignes conductrices : améliorer la sécurité et l’allègement. Elle ne pèse ainsi que 139 kg et fait appel à des aciers haute résistance et à un plastique léger et ultra-résistant, le Xenoy.
Les suspensions ont-elles aussi été retravaillées et allégées. Le résultat est surprenant et sans appel, le confort à bord de cette Ypsilon est remarquable, sans doute le meilleur de sa catégorie ! Un confort dont ne pâtie pas la tenue de route, même si l’Ypsilon est loin d’être une sportive. Elle dispose d’ailleurs de série de l’ESP sur l’ensemble de la gamme, ainsi que de l’ABS avec EBD, de 4 airbags et de l’ASR.
Pour faire baisser consommation et émissions, l’Ypsilon dispose aussi de série d’un indicateur au tableau de bord (GSI) qui prévient le conducteur du meilleur moment pour passer ses rapports. En respectant ses indications, l’Ypsilon est donnée pour consommer seulement 3.8 l aux 100 km en cycle mixte et n’émettre que 99 g/km de CO2.
Quatre niveaux d’équipement
Quatre niveaux de finition sont proposés. Si le premier, dénommé Silver, est à éviter, il ne dispose ni de l’air conditionné, ni de rétroviseurs électriques, le second niveau, Gold, semble largement suffisant. Il est facturé 17 100 euros avec notre moteur diesel. Quant à notre version d’essai, le haut de gamme Platinum+, elle est facturée 20 100 euros et dispose de la sellerie cuir et de tous les équipements nécessaires. Seuls restent en option les projecteurs au Xénon, le système d’aide au stationnement Magic Parking, les vitres surteintées ou encore le système audio à 8 haut-parleurs. Bref, rien d’essentiel.
Au final, l’Ypsilon 2011 est capable du pire comme du meilleur. Le pire à l’intérieur avec des matériaux et des finitions de piètre qualité, loin du standing qu’elle prétend avoir, le meilleur avec un design stylé et élégant, un confort surprenant et un moteur diesel polyvalent pour la ville et les petits parcours routiers du week-end.
Les tarifs
Modèle et options | Tarif au 01 juin 2011 |
Lancia Ypsilon 1.3 Multijet 95 Platinum+ | 20 100 € |
Peinture micalizzata | 500 € |
Système audio Interscope 8 hauts-parleurs | 500 € |
Modèle essayé | 21 100 € |