Directeur général de Fiat France, et directeur de la marque Alfa Romeo en France, Carlos Gomes revient sur les nouveautés du Mondial chez Alfa Romeo et sur sa vision de l’E85 au sein du groupe Fiat en France.
– Comment est composé le stand Alfa Romeo ?
Carlos Gomes : Cette année pour le salon de Paris, nous avons pris le parti de faire quelque chose d’assez extraordinaire. D’un coté nous avons mis, je dirai les voitures un peu plus rationnelles, avec la 159, la 147, et la 159 berline. D’un autre coté, nous avons la gamme de nos sportives, Brera, Spider, GT. Au milieu, nous avons un écrin, un écrin de bonheur et de sportivité avec la 8C Competizione, que nous avons décidé de concrétiser. Elle sera produite à 500 exemplaires au monde. Il fallait évidemment créer une ambiance spécifique par rapport à ça, créer un jeu de complicité avec les potentiels clients et avec tout simplement le marché.
– Parlez-nous un peu du développement et des caractéristiques de l’Alfa Romeo 8C Competizione.
Suite à l’accueil que le concept car avait reçu ici même il y a deux ans, nous avons décidé de partir en projet. Il y a une équipe qui s’est créée pour développer ce projet. Cette équipe est allée voir et piocher à l’intérieur du groupe. Et comme vous le savez, le groupe est assez vaste en technologie, et en savoir faire sportif. L’équipe est donc allée à la recherche des meilleurs équipements et outils à utiliser. Vous avez ainsi une voiture qui est dans la pure tradition Alfa Romeo, avec un arrière coupé, Coda Tronca pour les alfistes, qui vient de la TZ SZ, une face avant qui rappelle la 33 Stradale. C’est une voiture très très belle. La répartition des poids est parfaite, 49% à l’avant, 51% à l’arrière. Vous avez, grande nouveauté, une coque qui est 100% carbone, intérieur en carbone, un châssis en acier, donc une voiture qui sera très légère. Nous visons 1 500 kg de poids. Le moteur est de base Maserati, mais retravaillé par nos ingénieurs. Ce sera un V8 porté à 4,7 l de 450 cv. Il y aura bien évidement avec ce cocktail, une voiture à sensations mais à sensation je dirai élégante, et tout à fait maîtrisée.
– Quel en sera le prix et y aura-t-il des quotas par pays?
Non, il n’y a pas de quota par marché. Il y a 500 voitures pour le monde entier. Je peux vous dire qu’il y a déjà une quinzaine de clients français qui ont commandé la voiture. Donc ça semble être un succès, y compris en France. Le prix de la voiture est de 135 000 € hors taxe.
– Le coupé Brera reçoit une motorisation diesel. En sera-t-il de même pour le Spider ?
Je dirai qu’avec le Spider, on est déjà dans le rêve plus accessible. On est dans une palette de prix qui commence en-dessous de 40 000€, jusqu’à 50 000 €, en fonction des motorisations et des équipements. On a lancé la voiture d’abord en deux motorisations essence, qui sont celles les plus nobles pour un Spider, capot ouvert au vent, joli bruit. On a un quatre cylindres JTS injection directe de 185 cv, et un 3,2 l V6 de 260 cv. La question du diesel, pour l’instant, n’est pas sur la table. S’il y a une forte demande du marché, pourquoi pas, d’ailleurs… on l’a fait sur le Brera, seul coupé passion sur le marché aujourd’hui proposé avec une motorisation diesel, accessible et sportive.
– Un coupé Alfa Romeo « diesel », n’est ce pas une hérésie ?
Les clients semblent dire non. Il y a un très bon accueil du produit. C’est un produit qui a un très bon couple, très agréable à conduire. Il a tous les agréments d’Alfa Romeo, tenue de route et sportivité, mais en plus il a un prix et une consommation qui vont de pair. Je dirai qu’il y en a pour tout le monde. Pour ceux qui souhaitent rester à l’essence, et bien nous avons une offre de deux moteurs essence et pour ceux qui veulent au contraire profiter d’une motorisation qui est très au goût du jour, et bien ils peuvent le faire. C’est le client qui choisit, le client est roi.
– Autre nouveauté, la 147 Q 2… Quel est le principe et sera-t-elle commercialisée en France ?
Nous avons voulu profiter de l’expérience qu’on a obtenue avec le Q4 et le Crosswagon pour imprimer un système aux roues avant de la 147 qui puisse améliorer la tenue de route et la sécurité. C’est une option qui va être commercialisée, bien sûr, en France. D’abord sur toutes les versions TI, qui sont des versions sportives. Après elle sera au catalogue et on pourra la commander. On ne fera peut être pas une version Q2 mais on ouvrira la palette de choix aux clients. L’option Q2 sera disponible sur n’importe quelle version.
– Quelle est la situation d’Alfa Romeo en France aujourd’hui et demain ?
Sur 2006, on est à plus 6 à aujourd’hui. C’est plutôt une bonne nouvelle étant donné que le marché est en régression depuis le début de l’année. C’est le fruit du succès de l’accueil de nos produits. Sur 2007, on devrait stabiliser notre progression, pour ensuite en 2008 et 2009 refaire un nouveau saut en avant. Aujourd’hui, ce qui nous intéresse c’est de consolider nos bases, travailler notre service, offrir davantage d’ampleur de service à nos clients, notamment au niveau du réseau. C’est là que l’on va se concentrer sur 2007 de façon à retrouver à nouveau les bases de croissance.
– On parle beaucoup de la Junior, la mini Alfa Romeo. Qu’en est-il exactement ?
Alfa Romeo a toujours été une marque sportive. Qui dit sportivité dit jeune, dit aussi accessible. Notamment dans les années 60-70, on a toujours proposé des produits jeunes et accessibles. On est en pleine réflexion sur le sujet et c’est vrai qu’il se pourrait que l’on fasse, qu’on donne des réponses assez rapides au marché sur cette question. Mais en tout cas, c’est encore un peu trop tôt pour en parler davantage. De concept ou de certitude de dates de lancement.
– Au niveau des énergies alternatives, si l’E85 se développe en France comme le souhaite le gouvernement, le groupe Fiat est-il prêt à répondre à la demande ?
Pour l’instant, on analyse ça avec beaucoup d’attention et de précaution. Je ne vais pas donner de réponse. Ce que l’on sait, c’est que l’on a vraiment un savoir faire qui existe. Le retravailler, c’est notre mission, c’est notre vocation aussi et on saura apporter les réponses qu’en terme économique nous aurons la capacité de voir comme viable pour le marché français.
– Alfa Romeo et Lancia vont-ils, comme Fiat, proposer des véhicules “propres” ?
Je pense qu’à terme, à long terme, oui. Je pense qu’à long terme tout constructeur sera obligé de proposer des solutions environnementales ou en tout cas respectant plus cette question. A court terme, pas encore. Je pense que ça reste encore l’apanage des marques généralistes, qui produisent vraiment du volume. Les marques spécialistes, à faible volume, peuvent pour l’instant continuer à offrir des concepts basés sur les deux motorisations. Mais je pense qu’à terme oui, il faut définir quel est le timing et comment, avec quelles solutions, en fait ces marques, toutes les marques vont évoluer.