Christophe Decultot, « Nouvelle Fiat 500 sera dévoilée en temps et en heure. »

par Vincent Royer

Pas de nouveaux modèles, simplement de nouvelles versions voir de simples modifications, le stand Fiat a pour nous été la déception de ce Mondial. Christophe Decultot, directeur de Fiat France, nous explique les raisons stratégiques de ces choix. Il revient sur le bilan et les objectifs de la marque en France, ses choix en matière d’énergies alternatives et la présence en compétition.

Autosital.com : Cette année, le stand Fiat ne présente pas de réelle nouveauté. Ni la nouvelle Fiat 500, ni la future Bravo, remplaçante de la Stilo, deux voitures très attendues, ne sont exposées. Pourquoi de telles absences ?
Christophe Decultot : En fait il y a beaucoup de nouveautés. Peut-être quelques nouveautés un petit peu cachées, mais il y a beaucoup de nouveautés sur notre stand. Fiat 500 sera dévoilée en temps et en heure, en amont de sa commercialisation qui est prévue en octobre 2007. C’était donc un petit peu prématuré pour la révéler. Par contre vous pouvez la découvrir de manière virtuelle et ludique sur le stand à travers le concept internet.
En ce qui concerne la Fiat Bravo, qui va succéder à la Stilo sur le segment des compacts, là aussi on a jugé que c’était un petit peu prématuré. Mais on vous réserve un très bel événement au mois de janvier l’année prochaine pour vous dévoiler la voiture.

La principale nouveauté est la Panda Sport. Quelles en sont ses caractéristiques principales ?
Panda Sport, c’est en quelque sorte la petite bombinette de Fiat. 970 kg pour 100 ch, donc un rapport poids/puissance très sympathique. Une petite sportive ludique, abordable à moins de 13 000 euros. Je pense que c’est bien dans l’esprit de ce que sait très bien faire Fiat depuis des décennies, des petites sportives.

On peut cependant regretter qu’elle ne soit pas plus typée sport extérieurement.
Si vous regardez bien, elle est assez différente sur beaucoup de détails esthétiques, les jantes, la calandre, l’intérieur, par rapport à la Panda standard. Je pense que c’est aussi dans l’attente des consommateurs de ne pas faire trop dans le show off. Je pense que l’on a trouvé le bon compromis en matière de look.

Dans le domaine des énergies alternatives, Fiat privilégie le Gaz Naturel de Ville. Les conditions pour y accéder sont cependant extrêmement restreintes. Le marché n’en est-il pas rendu insignifiant ?
Le marché aujourd’hui est restreint mais on est face à une vraie problématique environnementale et de société. Fiat, depuis déjà quelques années, est leader sur la technologie du gaz naturel. Nous avons 400 000 Fiat qui circulent en Europe, essentiellement en Italie, avec la bicarburation gaz naturel et essence. En France on s’y intéresse de très près. On commercialise Panda, qui est dévoilée ici et qui sera sur le marché fin 2006, mais aussi le Doblo, le monospace Multipla et la Punto, en bicarburation.

Le gaz naturel, on y croit énormément chez Fiat. C’est une technologie qui est maîtrisée, qui est installée en usine, un environnement fiscal et un prix de revient kilométrique très intéressants pour le consommateur, donc tous les paramètres sont réunis pour faire de ce carburant un succès.

Fiat a lancé une opération en septembre avec GDF pour développer l’achat de tels véhicules en Ile-de-France. Cette opération concernait l’achat du véhicule et l’installation au domicile de l’utilisateur d’un système lui permettant de faire le plein de sa voiture directement chez lui. Quel en est le bilan ?
On a lancé une première action, qui consiste à recruter des clients pionniers, qui vont utiliser et tester ces véhicules. Cette opération a du succès puisque l’on a eu une centaine de clients, de contacts de gens très intéressés, que l’on est en train de finaliser. Les premières voitures viennent d’être livrées et je pense que vous verrez assez vite des témoignages de ces nouveaux utilisateurs.

Au-delà de l’aspect économique, c’est-à-dire prix de revient à la pompe moitié moins cher qu’un litre d’essence et avantages fiscaux, beaucoup ont une motivation surtout environnementale et ça c’est important. C’est plutôt un choix comportemental qu’un choix économique. Donc on est vraiment au cœur du sujet.

Le gouvernement semble plutôt privilégier l’E85. Or Fiat est leader de cette technologie, notamment au Brésil. Cela signifie-t-il une possible réponse rapide au marché français ?
En fait, la force que l’on a c’est que l’on maîtrise très bien ces deux énergies alternatives, gaz naturel et bioéthanol. Bioéthanol, on en vend énormément en Amérique du Sud, donc on sait faire les deux. On présente même un Multipla aujourd’hui, tri-carburation : essence, bioéthanol et gaz naturel.

Nous, notre conviction aujourd’hui pour le marché français, c’est que le gaz naturel est beaucoup plus adapté. Parce que contrairement au bioéthanol, le gaz naturel n’a pas besoin d’être transformé. Or dans la chaîne du bioéthanol, il faut créer des usines pour transformer les betteraves ou du blé en énergie. D’un point de vue environnemental et chaine économique, le gaz naturel est je pense plus porteur. Mais on sait faire les deux donc on s’adaptera.

Le Fiat Sedici, très attendu dans la gamme Fiat, a été lancé il y a quelques mois. Son bilan semble mitigé ?
En fait nous sommes en ligne avec nos objectifs. Les véhicules sont contingentés puisque l’on a une capacité de 20 000 unités pour 2006. L’essentiel est absorbé sur le marché italien où il y a six mois de délai d’attente. Donc c’est un très gros succès là-bas. Dans ce contexte là, on a démarré avec un volume plus limité pour privilégier le marché domestique. Maintenant on va passer à une autre étape dans les semaines et les mois à venir. Il va y avoir un vrai lancement publicitaire de ce véhicule, qui doit augmenter nos scores. Mais pour l’instant c’est vraiment conforme à nos attentes.

Les objectifs au lancement de la Grande Punto étaient fidélisation de la clientèle et conquête de nouveaux clients. Quel est le bilan aujourd’hui ?
Objectifs atteints puisque l’on va faire environ 23-24 000 Grande Punto en 2006. C’est conforme à nos objectifs. C’est effectivement le modèle phare aujourd’hui, et qui tire vraiment la marque vers le haut en termes de croissance. C’est un produit qui fait de la fidélisation certes, mais c’est vraiment aussi le produit de conquête. On voit passer les portes de nos concessions de nouveaux clients que l’on n’avait pas vu chez Fiat depuis un certain nombre d’années. C’est très intéressant, notamment sur les motorisations diesels Multijet qui pèsent deux tiers de nos ventes Grande Punto.

Fiat en France, quel sont le bilan 2006 et les objectifs 2007 ?
On s’oriente pour 2006 vers un volume d’environ 53 000 véhicules. C’est une croissance de 12% environ. C’est ce que l’on a constaté déjà à fin août. C’est l’une des plus belles progressions, augmentation de marque sur le marché français, dans un marché qui lui est très étal. Nous sommes très satisfaits de ça.

Maintenant il faut être clair, nous sommes encore dans cette phase de reconstruction, de reconquête. Nous avons gagnés une bataille mais la guerre continue. Il faut continuer à beaucoup travailler, à faire énormément d’efforts. L’année prochaine, nous allons viser une nouvelle étape, un cap vers 60 000 véhicules. Ceci aidé par un plan produit qui est extrêmement consistant avec la nouvelle Bravo au mois de mars et au mois d’octobre la petite Fiat 500.

Pas de modèle de compétition sur le stand. Est-ce que le programme Grande Punto S2000 poursuit malgré tout sa progression ?
La Grande Punto gagne en Italie et sur des manches européennes en ce moment en 2006. Bien sûr, l’engagement que l’on avait annoncé l’année dernière va se confirmer. Nous allons engager Grande Punto à une échelle supérieure, au niveau mondial l’année prochaine.

En France, la troisième saison de Fiat en Trophée Andros est-elle confirmée ?
Au niveau national, nous allons revenir pour la troisième année en Trophée Andros avec Grande Punto. Nous restons fidèles à notre équipage Philippe de Korsak et Franck Lagorce.
La base châssis/moteur reste identique avec un certain nombre d’évolutions notamment au niveau des suspensions.

L’objectif de cette troisième saison sera la victoire finale ?
Oui l’objectif c’est la gagne. On a fini le championnat 2005-2006 en trombe avec trois victoires consécutives notamment au Stade de France. Je pense que l’on a effectivement le bon coktail pilotes et véhicule pour viser la victoire cette année, clairement !

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