Parti cinquième, avec une stratégie différente de celles de ses concurrents, Michael Schumacher limite la casse en prenant la seconde place sur le podium.
« Il y a toujours plusieurs raisons d’être heureux de venir courir à Montréal, au Canada, expliquait la semaine dernière Michael Schumacher. Le Canada est un pays fantastique et Montréal une ville merveilleuse. Les gens ici sont toujours détendus et intéressés par notre sport. Tout ceci fait que le grand prix de Montréal est un bon week-end pour les pilotes. »
Felipe Massa, l’autre pilote Ferrari, était cependant un peu moins enthousiaste. « Je pense que c’est un circuit très intéressant avec une longue ligne droite, mais dépasser n’est pas si facile. C’est un joli circuit où piloter, mais ce n’est pas l’un de mes préférés. » La première journée d’essais lui donnera raison puisqu’il ne fera pas mieux que 16ème et 22ème lors des deux sessions d’essais libres.
Des problèmes de grip
Le samedi, lors de la séance de qualification, le brésilien s’améliorera mais ne pourra mieux faire que la 10ème place. Quant à Michael Schumacher, il ne brillera pas non plus, devant se contenter de la 5ème place et donc de la troisième ligne pour dimanche. La raison principale de ces mauvaises qualifications, le manque de grip constant des Ferrari. « Nous ne pouvons être contents de ce résultat, lâchait Schumacher à la fin de la séance, surtout à la lumière de notre situation au championnat. Nous avons fait des progrès par rapport à hier, mais nous souffrons toujours d’un manque d’adhérence. (…) Ce qui est sûr, c’est qu’en partant de la cinquième place, nous pouvons nous attendre à une course très dure. Soixante-dix tours c’est beaucoup, et oui, tout peut arriver. En ce qui nous concerne, tout ce que l’on peut faire, c’est donner notre meilleur et essayer d’exploiter toutes les opportunités qui se présenteront ».
C’est d’ailleurs ce qu’il réussira durant la course. Dans le premier tour, Montoya et Rosberg se touchent et le pilote de la Williams ne peut empêcher sa monoplace de finir dans le mur. La voiture de sécurité fait sa première apparition en course. Cinquième, Michael Schumacher gagne rapidement une place, Giancarlo Fisichella devant observer une pénalité pour avoir volé le départ.
Circuit verglacé
Au seizième tour, le pilote allemand rate un freinage sans conséquence. Quelques tours plus tard, Fernando Alonso, le leader, marque son premier arrêt aux stands pour ravitaillement. Il repart après 8,1 secondes. Kimi Raïkkonen, qui n’a jamais laché le pilote Renault jusqu’à présent, place sa McLaren en tête de la course. Il est suivi d’Alonso et de Trulli. L’italien de Toyota se fait passer par Schumacher avant de rentrer aux stands, précédé par la McLaren de Raïkkonen. Un problème sur la roue arrière droite le retarde. Son mécanicien n’arrive pas à la défaire. Il repartira avec trois roues changées seulement, au bout de 12,6 s. Il reprend cependant la seconde place derrière Alonso et devant Michael Schumacher qui ne s’est toujours pas arrêté.
Au tour 26, Massa réussi à passer Button et prend la quatrième place derrière son coéquipier. Quelques tours plus tard, l’allemand frôle le mur à la sortie du dernier virage. On s’inquiète alors chez Ferrari de savoir si la voiture en garde des séquelles. Mais apparemment, tout va bien. Michael Schumacher marque son premier ravitaillement au tour 32, imité par Massa quatre tours plus tard.
La pression, la chaleur et la fatigue aidant, tous les pilotes, leaders inclus, commencent à faire des fautes. Il faut dire que la piste est extrêmement sâle, et le moindre écart de trajectoire colle sur les roues des monoplaces des dizaines de boules de gomme de pneu. Les monoplaces se comportent alors comme sur du verglas. Les figures sont nombreuses, et jolies, mais sans d’autres conséquences que la perte de quelques secondes pourtant précieuses.
Schumacher à l’affût
Au quarante-neuvième tour, Alonso marque son second arrêt au stand. Trois tours plus tard, c’est Raïkkonen, alors leader, qui s’arrête. Cette fois sa roue est débloquée et changée. Mais il cale, perdant 14,6 secondes. Il réussi à sortir des stands juste devant Michael Schumacher, pour quelques centièmes de seconde seulement. A 13 tours de la fin, l’allemand s’arrête également. Deux tours plus tard, Jacques Villeneuve, le pilote local, fini sa course dans le mur, surpris par la vitesse de Ralf Schumacher, pratiquement à l’arrêt. La voiture de sécurité entre en piste, permettant à tous les concurrents de se rapprocher.
A deux tours de la fin, Michael Schumacher est revenu dans les roues de Raïkkonen. Celui-ci commet une petite faute qui le fait sortir de la trajectoire. L’allemand, à l’affût, en profite aussitôt et s’empare de la seconde place. Il termine ainsi, derrière Alonso et devant Raïkkonen. Massa est cinquième.
« Aujourd’hui nous avons limité la casse, déclare Michael Schumacher. La seconde place est ce que nous pouvions faire de mieux dans une course compliquée par ma position sur la grille et ce qui était loin d’être un bon départ. Un départ qui m’a forcé à rester coincé plusieurs tours derrière Trulli. La voiture de sécurité et l’erreur de Kimi à la fin m’ont aidé à obtenir cette place. (…) Nous ne devons pas abandonner, et je sais que nous ne le ferons pas, notamment dès le week-end prochain, à Indianapolis, où les performances des pneus seront cruciales. »
Des performances cruciales il est vrai. Rappelez-vous l’an passé. Michael Schumacher avait remporté la course grâce à la non participation des écuries équipées par Michelin. Cette année, une grande partie des spectateurs sera justement invitée par Michelin suite à la mascarade de l’an dernier. Un week-end qui aura sans doute une atmosphère très particulière.