Il lui aura fallu cinq longues années, mais il a réussi. Sergio Marchionne, le directeur de Fiat et du groupe Chrysler, a fini par atteindre son objectif, prendre le contrôle plein et entier de Chrysler. L’accord avec le fonds de pension VEBA, propriétaire des 41,46% qui manquaient à Fiat, a été annoncé hier soir, le 1er janvier. De quoi bien commencer l’année 2014.
« J’attendais ce jour depuis le moment même où nous avons été choisis pour aider à la reconstruction de Chrysler en 2009 », John Elkann, le 1er janvier 2014.
« Dans la vie de toutes les grandes organisations et des personnes qui en font partie, il y a des moments marquants qui entrent dans les livres d’histoire. Pour Fiat et Chrysler, l’accord qui vient d’être conclu avec le VEBA est clairement un de ces moments », Sergio Marchionne, le 1er janvier 2014.
John Elkann, le président de Fiat, et Sergio Marchionne, le directeur de Fiat et président et directeur du groupe Chrysler, ont de quoi se réjouir. Hier, premier janvier 2014, ils sont parvenus dans la soirée à trouver un accord avec le fonds de pension VEBA du syndicat américain de l’automobile UAW concernant le rachat de ses parts dans le groupe Chrysler par Fiat.
Rappelons qu’il y a un an, Fiat parvenait à obtenir 58,5% de Chrysler grâce au lancement de la Dodge Dart, un véhicule conçu et fabriqué aux Etats-Unis mais sur une plate-forme du groupe Fiat, la Giulietta, et répondant à des impératifs écologiques stricts. Depuis, impossible pour Fiat d’atteindre son objectif de prendre le contrôle total du groupe Chrysler. Les 41,46% restants étant aux mains du fonds de pension VEBA et les deux parties n’arrivant pas s’entendre sur une cession des parts. En septembre dernier, le groupe Chrysler déposait même une déclaration d’enregistrement pour une proposition d’introduction en bourse au cours de laquelle VEBA aurait été obligé de vendre ses actions aux conditions de Sergio Marchionne. S’en était suivi une crise et un gel des négociations. Celles-ci avaient repris tout récemment.
L’accord trouvé hier verra la filiale américaine de Fiat, Fiat North America, acquérir l’ensemble des parts de VEBA dans le groupe Chrysler. La transaction devrait avoir lieu avant le 20 janvier.
Concrètement, le fonds de pension VEBA recevra 3,65 milliards de dollars pour cette vente. Fiat North America en paiera 1,75 milliard au comptant en utilisant sa trésorerie, Chrysler versant pour sa part 1,9 milliards de dollars de dividendes.
700 millions de dollars supplémentaires seront versés par Chrysler au fond de pension sous forme de paiement échelonné sur quatre ans.
Au total, l’opération s’élève donc à 4,35 milliards de dollars et valorise Chrysler, le troisième constructeur américain, à 10 milliards de dollars. Quant à l’introduction en bourse, elle devrait logiquement être annulée.
Sergio Marchionne peut se féliciter, cette somme est en effet inférieure aux prévisions des analystes. L’accord permet surtout au directeur des deux groupes de respirer un peu pour continuer à consolider leurs activités d’ingénierie et de production.
Ainsi réunis, ils représentent six millions de véhicules, ce qui permet au groupe Fiat-Chrysler de se classer au septième rang mondial du secteur.
De nombreux projets, annoncés mais gelés, vont pouvoir reprendre, comme les projets liés à la marque Alfa Romeo. Une question reste en demeure cependant, celle de la domiciliation du nouveau groupe. Sera-t-il basé aux Etats-Unis, en Italie ou ailleurs ? Fiat Industrial, la société qui gère les activités non automobiles de Fiat, apporte un premier élément de réponse. Après sa fusion avec l’américain CNH, Fiat Industrial qui regroupe notamment les marques Case, Iveco, Magirus ou bien encore New Holland, est de droit hollandais, domiciliée fiscalement au Royaume-Uni et côté en bourse à New York et Milan.