Alors qu’il semble de plus en plus probable que Michael Schumacher prennent sa retraite à la fin de la saison, Massa signe sa première pôle en F1, suivie de sa première victoire !
Après trois semaines de congés, c’était un peu la rentrée des classes pour le petit monde de la Formule 1, ce week-end à Istanbul, en Turquie. Une rentrée des classes qui voyait l’apparition de nouveaux outils flambants neufs chez Ferrari : des roues lenticulaires à l’arrière, comme en vélo. Ici, sur la 248 F1, elles permettent notamment d’augmenter le refroidissement des freins. Mais, même si Ferrari ne le dit pas, ces roues doivent également influencer sur l’aérodynamique. Hors les éléments aérodynamiques doivent être fixes. Ce qui n’est évidemment pas le cas des roues.
On peut donc s’attendre à des réclamations de la part des autres écuries. D’autant plus que la FIA vient juste de déclarer illégales les mass dumper utilisées chez Renault depuis deux saisons. Cette technique permet en fait de supprimer les vibrations et de limiter les effets d’écrasement de la voiture à l’accélération et au freinage. Ils ont été déclarés illégaux justement car mobiles.
La FIA encore crédible ?
Ce changement de position de la FIA vient encore la décrédibiliser. Pourquoi attendre deux ans pour prendre une telle décision ? Pourquoi prendre cette décision en plein milieu de la saison ? Pour relancer le championnat et tenir le public en haleine jusqu’aux derniers grands prix ? Ca aurait sans doute été le cas même en gardant les mass dumper. En tous cas chez Ferrari, on relativise évidemment l’événement.
« Je pense que la FIA, explique Felipe Massa, prend parfois des mesures pour cadrer les équipes. Par exemple, plus tôt dans la saison, nous avons dû changer le mode de fonctionnement de nos ailerons arrière mais il n’y a pas eu de suggestion que c’était illégal avant que l’on ne les mette en place. C’est ce qui se passe avec les mass dumper. Mais je dois bien avouer que c’est bon pour nous si l’équipe qui souffre le plus de cette interdiction est Renault. »
Massa devant Michael Schumacher !
A l’issue des qualifications, les Renault devront justement se contenter de la seconde ligne sur la grille. La première étant toute rouge. Rouge Ferrari évidemment. Et ce n’est pas Michael qui s’adjuge la pôle, mais bien son jeune coéquipier brésilien. Felipe Massa signe ainsi sa meilleure séance qualificative depuis son entrée en F1. « C’est un jour fantastique pour moi, s’exclame Felipe à la descente de l’auto. Réussir ma première pole position en F1 est un moment émouvant. Je peux regarder en arrière, et je vois combien il a fallu que je me batte pour en arriver là. Je suis heureux et ému, et j’espère obtenir encore beaucoup de pôles dans ma carrière. Je veux remercier l’équipe de m’avoir donné une voiture fantastique, mais aussi mon père : sans lui je n’aurai probablement jamais été en Formule 1.Demain je piloterai en pensant à moi et aux objectifs de l’équipe dans les différents championnats. »
Au départ, dimanche, Felipe réussit le meilleur démarrage. Derrière, Alonso s’infiltre entre les deux Ferrari. Mais au premier virage, Schumacher fait le forcing et réussi à reprendre sa seconde place. Derrière, Fisichella, surpris par l’écart de son coéquipier pour éviter Michael Schumacher, casse son aileron. Quatre voitures sortiront de la piste. Fisichella rentre aux stands pour changer d’aileron avant.
Dans le même tour, Raïkkonen est victime d’une crevaison, sûrement engendrée par les débris qui jonchent la piste. Il change de roues mais tire tout droit quelques virages plus tard. C’est l’abandon définitif. Devant, les deux Ferrari creusent l’écart sur leurs poursuivants.
La voiture de sécurité, tournant du grand prix
Au quatorzième tour, Luizzi part en tête à queue et cale. Bloqué en pleine trajectoire, en équilibre sur le vibreur, il abandonne sa monoplace. La voiture de sécurité entre en piste. Tous les pilotes en profitent alors pour ravitailler. Les deux Ferrari rentrent l’une derrière l’autre, dans l’ordre de la course, donc Massa devant Schumacher. L’allemand doit patienter que Massa ait terminé son ravitaillement pour effectuer le sien. Mais Alonso, alors en troisième place, est également aux stands. Flavio Briatore, le directeur de Renault, ayant annulé l’arrêt de Fisichella, prévu justement à ce tour, au profit d’Alonso. L’espagnol réussit à ressortir en seconde place, devant Michael Schumacher, pour quelques centièmes de secondes seulement.
Deux tours plus tard, la voiture de sécurité s’efface. Massa reprend alors ses distances. Derrière, Schumacher tente de rester au contact d’Alonso. Il se loupe, sans gravité, au 28ème tour. Pendant ce temps, Alonso améliore ses chronos de tour en tour, imité par l’homme de tête, Felipe Massa.
Schumacher et Alonso au coude à coude
Au 39ème tour, Massa et Alonso marquent leur second arrêt aux stands. Michael Schumacher ravitaillera quatre tours plus tard. Malgré un arrêt de seulement 7.1 s, il ne parviendra pas à reprendre sa seconde place. Il se lance alors dans une bataille effrénée avec Alonso. Dans les derniers tours, il revient au contact et tente plusieurs manœuvres d’intimidation. Mais Alonso est solidement attaché à sa seconde place. Schumacher ne baisse pas les bras, et c’est côte à côte que les deux champions du monde passeront la ligne d’arrivée.
« A la fin, j’ai essayé de coller Alonso au cas où il aurait fait une erreur, lâchera l’allemand après l’arrivée. Aujourd’hui, j’ai perdu deux points au championnat pilotes, mais je continue à croire que je peux gagner le titre. »
Massa sur un nuage
Celui qui n’a pas perdu son week-end, c’est le brésilien de la Scuderia Ferrari. Après sa première pôle en F1 samedi, il concrétise dimanche avec sa première victoire. « Aujourd’hui est un jour incroyable que je n’oublierai jamais, jubilait-il. Gagner mon premier grand prix, spécialement avec Ferrari, est un moment historique et je pense à tous ceux qui m’ont permis d’arriver ici. (…) La course ? J’ai pris un bon départ et la voiture semblait bien équilibrée. Au démarrage, j’ai vu Michael et Fernando se battre mais j’ai pu m’échapper immédiatement. Après la voiture de sécurité et le premier arrêt aux stands, la voiture a continuée à bien fonctionner. (…) C’est un rêve qui devient réalité. Les championnats restent ouverts avec les quatre courses qui arrivent. »
Le prochain grand prix, à Monza dans quinze jours, aura une triple importance pour les tiffosi. C’est tout d’abord le grand prix maison, à domicile. C’est ensuite un rendez-vous important où la victoire sera essentielle pour que Michael Schumacher reste en lice pour le titre. Enfin, c’est au cours de ce week-end de grand prix que le septuple champion du monde annoncera son choix pour la saison prochaine. Prendra-t-il sa retraite dès 2007 ? A suivre.
