Sur le podium, Michael Schumacher a le sourire jusqu’aux lèvres, il n’est pourtant que second. Oui, mais la voiture est performante et fiable. Il va pouvoir se battre pour le titre cette saison.
A avoir dominé la F1 durant 6 années consécutives pour Ferrari et 5 pour Schumacher, on a du mal à accepter la défaite. Et 2005 a été une grosse défaite. Une seule victoire durant toute la saison, et encore parce que les leaders n’avaient pas pris le départ. C’est dire tout l’enjeu de la saison 2006. Avant même de penser à remporter un nouveau titre, il faut retrouver la compétitivité perdue. Et ce premier objectif semble atteint.
Durant les qualifications, c’est en effet les deux pilotes Ferrari qui réussissent les meilleurs temps. Schumacher en pôle, Massa à ses côtés. Il faut dire que leurs adversaires n’ont pas eu de chance. Casse pour Kimi Raikkonen, faute pour Fernando Alonso. Mais les Ferrari ont tout de même dominées la séance. Michael Schumacher égalise par la même occasion le record de pôles position en F1, 65. Un record détenu jusqu’alors par Ayrton Senna.
Course poursuite Alonso-Schumacher
Dimanche, la première ligne de la grille de départ était donc toute rouge au milieu du désert du Bahrain. A l’extinction des feux, Schumacher réussit le meilleur départ. Derrière, Alonso est également bien parti et tente d’attaquer les deux Ferrari. Mais Massa protège bien son coéquipier et referme la porte à la Renault. Pour son premier départ d’une première ligne en F1, le brésilien ne résistera tout de même pas trop longtemps. Au quatrième virage, le champion du monde en titre trouve l’ouverture et passe Felipe Massa. Alonso entame alors une course poursuite derrière Michael Schumacher.
Au septième tour, Massa est revenu dans les roues d’Alonso. Mais à un freinage, alors qu’il était à l’aspiration, le brésilien perd le contrôle de l’arrière de sa Ferrari et fait un tête-à-queue, manquant de peu le contact avec la Renault. Massa est contraint de rentrer aux stands pour changer ses pneus. Mais un problème de pistolet pneumatique empêche de changer la roue arrière droite. Il perd plus de 40 secondes et repart en fin de peloton, à la 21ème place. « Je dois dire que c’est vraiment dommage, explique Massa. J’ai eu une voiture compétitive dès le début du week-end et c’est une honte que je n’ai pas réussi à ramener quelques points. Quand je suis sorti, j’étais vraiment tout près d’Alonso. J’ai juste touché les freins, mais j’ai alors perdu l’arrière de la voiture et je suis sorti. Durant l’arrêt au stand, j’ai perdu beaucoup de temps pour changer la roue arrière droite et c’est là que j’ai perdu toute chance de terminer dans les points. Durant le reste de la course, j’étais à fond tout le temps et j’ai réussi à remonter à la neuvième place. »
Neuvième victoire pour Alonso
Devant, Schumacher est toujours leader. Il débute la valse des arrêts aux stands au quinzième tour. Il repart à la quatrième place. Au tour suivant, Fisichella est contraint d’abandonner après une perte de puissance et une casse hydraulique. Alonso, alors leader de la course, s’arrête au tour 19 et ressort des stands à la seconde place. Grâce à quelques petites modifications d’appui aérodynamique, il commence à remonter plus facilement sur Michael Schumacher., de nouveau leader.
Au tour 36, Schumacher observe son second ravitaillement. Il repart troisième, derrière Alonso et Button. Trois tours plus tard, Alonso fait un arrêt aux stands éclair qui lui permet de ressortir alors que Schumacher arrive. L’allemand amène sa Ferrari à hauteur de la Renault mais Alonso résiste et Schumacher doit s’incliner. Jusqu’au drapeau à damier, Michael Schumacher tentera de déborder Alonso. Mais l’espagnol est solidement installé à sa première place et remporte sa neuvième victoire en 70 grands prix. A sa descente de voiture, c’est un Schumacher tout sourire qui viendra féliciter Alonso. Une petite larme pointera même sur le visage de Schumacher tant il est étonné de se retrouver à pareille position si tôt dans la saison.
Un résultat bienvenu
« C’est un excellent résultat et je ne me plains certainement pas de finir second, expliquera-t-il. Si on nous avait dit durant l’hiver que nous finirions le premier grand prix de la saison à la seconde place, je ne l’aurais pas cru. Aujourd’hui, nous sommes vraiment contents de ce résultat. En même temps, j’ai des sentiments partagés car il me semble que nous aurions pu être devant et remporter cette course. »
Pour Jean Todt, le directeur de la Scuderia, ce résultat est évidemment le bienvenu. « Aujourd’hui nous avons fait tout ce que nous avions à faire pour gagner, peut-être que nous avons juste manqué d’un petit peu de chance ! En tous cas, nous avons vu ce week-end que notre ensemble châssis-moteur-pneus était compétitif du premier au dernier tour. C’est fondamental pour le moral de l’équipe et pour nos partenaires techniques qui ont travaillés dans cette direction tout l’hiver. Cette course confirme qu’il y a quatre équipes capables de gagner, et Ferrari est l’une d’elle. »
Une autre écurie a dû retrouver le moral à la fin du week-end, McLaren. Après avoir connu des problèmes techniques qui l’ont empêché de courir les qualifications, Kimi Raikkonen s’est élancé de la dernière ligne de la grille de départ. Et c’est pourtant lui que l’on retrouve sur la troisième marche du podium. Il signe ainsi une magnifique performance. D’autant plus qu’avec la cinquième place de son coéquipier Juan-Pablo Montoya, McLaren prend la seconde place au classement constructeurs, à égalité avec Renault, et devant Ferrari.