Utilisée précocement pour tenter de contrer les mauvais résultats de la F2004 M en ce début de saison, la F2005 n’a pas convaincu.
On en attendait beaucoup. Certains avaient même mis en elle des espoirs peut-être infondés. D’autres pensaient qu’elle pouvait changer la donne. Du côté des intéressés, la prudence de façade cachait mal l’envie d’en découdre avec la concurrence sur la nouvelle monture. Inaugurée dimanche, la F2005 de Michael Schumacher n’a tenu que douze petits tours, laissant le septuple champion du monde plutôt laconique sur les raisons de son abandon : « Il faut voir ce qui est arrivé, préconisait-il une heure après sa sortie du Grand Prix. Dans les premiers tours, il y avait des débris sur la piste. Peut-être l’un deux est-il la cause de mon abandon ».
Casse mécanique pour l’Allemand… et série noire pour Barrichello. Après des ennuis techniques lors des premiers essais et une boîte neuve qui lâchait aussi au moment de la phase qualificative, le Brésilien partait en dernière ligne dimanche, avant d’être trahi par les pneumatiques. « Je croyais voir la fin du tunnel et marquer au moins un point. Et puis, plus rien… »
Plus rien, effectivement. Pas le moindre point récolté pour ce troisième Grand Prix de la saison. Aucune réelle satisfaction de la part de la nouvelle monoplace rouge, malgré les affirmations enthousiastes du leader de la Scuderia. « C’était un effort fantastique d’amener la nouvelle voiture. Tout le week-end, elle a montré son potentiel » affirmait Shumacher. Et Barrichello de marteler le message positif de l’écurie italienne : « Elle est agréable à conduire, elle est plus rapide ».
Rapide, certes, et avec un potentiel indéniable, mais aussi un manque avéré de fiabilité. Reste à l’équipe de Jean Todt l’excuse d’une voiture neuve, à apprivoiser. Mais le temps est compté et la concurrence, emmenée par la firme au losange, est plutôt pressée.
