La 55ème édition du rallye Neige et Glace s’est achevée par un rebondissement en tête du classement général. Une édition marquée par des conditions de course idéales.
Pour sa 55ème édition, le rallye Neige et Glace innovait. Nouvelles dates, du 22 au 25 février, nouvelle localisation, le Doubs et le Jura, et nouveau système de prise de temps par GPS qui permet de multiplier les points de contrôle. Ainsi cette année, pas moins de 944 km étaient au programme, dont 21 secteurs de régularité et 115 arrivées de secteur de régularité ! Le tout sur neige et sur glace, évidemment.
Dimanche 22 février, la cinquantaine d’équipages inscrits était au rendez-vous à Malbuisson, petit village du Doubs niché à 900 mètres d’altitude. C’est là qu’est établi cette année pour la première fois le camp de base du rallye. La neige tombe avec véhémence, de quoi augmenter encore plus l’enthousiasme et l’envie de s’élancer des participants. Parmi eux, cinq équipages prêts à affronter les routes enneigées au volant de leurs italiennes. Des Alfa Romeo et Lancia, principalement des Giulia et Fulvia.
Etape 1, les italiennes en force
Lundi 23 janvier, les concurrents s’élancent pour les 350 km de la première étape. Direction « le chemin des Horlogers » et quelques moments de bravoure : le Mont Gaudichot, le Mont Chateleau (1 200m d’altitude), puis les Pic des Marchands, le Col de la Vierge et, surtout, la Corniche de Goumais. La journée se terminera comme elle avait commencé, à Malbuisson, après avoir glissé sur les contreforts des Gorges de Nouailles.
Une journée qui se passe bien pour les italiennes, deux figurant parmi les cinq premiers du classement général. C’est même le Coupé Bertone des belges Yves Deflandre et Eddy Gully qui prend la tête. A la quatrième place on retrouve la Fulvia 1600 HF des Bosselut père et fils. « Une superbe étape, se félicitait à l’arrivée Alain Bosselut. Avec une Lancia Fulvia, la glisse est un véritable plaisir. Mon fils François dispute ici son premier rallye FFSA et je dois avouer qu’il s’en sort très bien. Il calcule tellement bien et vite que j’ai décidé de partir en catégorie sans ’ trip’. C’est impressionnant de voir avec quelle précision il calcule les temps et les distances ! »
Etape 2, Yves Deflandre confirme
Mardi matin, la neige est toujours omniprésente pour les 333 km de cette seconde étape. Six secteurs de régularité attendent les concurrents avec pour première difficulté la montée du Bois des Buclées. Viendront ensuite les Gorges de la Langouette, le Pic de l’Aigle, la Vallée de Leschères, le Pic du Cuchet, le Col de la Croix Serra, les Gorges de la Sémine, le Lac Génin et les routes forestières du Bois de Puthod. Le retour vers Malbuisson se fera en traversant le Parc Naturel Régional du Haut Jura, la Forêt de Chamfromier, la Combe d’Orvaz, Bellecombe, les Gorges de Flumen, avant l’escalade du Crêt « Pourri ».
Si les Bosselut ne parviennent pas à faire mieux que 8ème du jour, une autre Fulvia signe le sixième temps (Michel et Emmanuel Bilz), alors que Yves Deflandre et Eddy Gully confirment leur réussite de la veille en signant de nouveau le meilleur temps du jour. De quoi entamer la dernière étape avec sérénité même si leur avance, 250 points sur le second, ne les mettent pas totalement à l’abri d’une erreur.
++++
Etape 3, la trahison
Pour l’ultime étape du rallye, c’est le Grand Prix de Métabief qui attendait les concurrents. Une boucle de 85 km à faire deux fois dans un sens le matin, et une fois à l’envers l’après-midi. Avec l’ensemble des Secteurs de Régularité situé entre 900 et 1 100m d’altitude, le Col du Lancier ou celui de la République attendent de pieds fermes, mais glacés, les équipages.
Malheureusement, alors qu’ils dominaient largement le rallye, Yves Deflandre et Eddy Gully sont victimes du rebondissement tant craint par chacun des concurrents : la trahison mécanique. Leur Coupé Bertone dégage un grand panache de fumée blanche, joint de culasse cassé. C’est du bord de la route qu’ils suivront les étapes de l’après-midi, contraints à l’abandon.
Biens classés la veille, Michel et Emmanuel Bilz ne se sont pas fait que des amis ce mercredi matin. Une crevaison dans la montée du bois de Remoray les immobilise. Derrière c’est le bouchon. Alors que certains ont passés plus d’un quart d’heure à monter les chaines, ils doivent renoncer à l’ascension. La tension monte à quelques heures de l’arrivée…
Heureusement, la bonne ambiance prévalant sur le Neige et glace, tout rentre dans l’ordre et tous célèbrent avec joie la fin du rallye et le succès des belges Marcel Laval et Francis Dozo, les vainqueurs inattendus de cette sixième édition du Neige et glace version régularité. Ils devancent la BMW 2002 Ti de Michel Closjans et Robert Rorife, et la Volvo Amazon 122 S de Patrick et Thomas Sorel.
Au pied du podium, aux quatrièmes et cinquièmes places, on retrouve deux Lancia Fulvia, la 1.3 S de Philippe Mareschal et Edouard Despois, et la 1600 HF d’Alain et François Bosselut. Des Bosselut qui remportent également le classement « sans trip ».
Avec des conditions climatiques exceptionnelles du début à la fin, l’édition 2009 du Neige et glace a fait la joie des participants comme des organisateurs. « Notre première victoire est la satisfaction générale des équipages engagés sur ce 55e Neige et glace, se félicitait Patrick Zaniroli, l’organisateur. Le déménagement dans le Haut-Doubs et le Jura fut une grande réussite. L’accueil a été excellent et nous pousse bien évidemment à revenir dans la région l’année prochaine. Je peux également déjà vous annoncer une nouveauté : le soir des vérifications techniques et administratives, nous organiserons un prologue qui nous permettra d’établir un ordre de départ plus en rapport avec les capacités de chacun… » Rendez-vous est pris pour 2010.