A l’occasion du salon de l’auto de Bordeaux, début décembre, nous avons rencontré Patrick Zaniroli. Ancien pilote, ancien organisateur du Paris-Dakar durant 13 ans, Patrick Zaniroli nous parle de son nouveau projet, une nouvelle discipline, un rallye raid historique. C’est Aurélie Simon, double participante à l’une des épreuves phare de Patrick Zaniroli Promotion, le Rallye des Princesses, qui a joué les reporter d’un jour.
Aurélie Simon : Après le succès rencontré par le Rallye des Princesses, le Neige et Glace, 2006 voit le lancement d’une nouvelle épreuve, la Transafricaine Classic. Quel en est le principe ?
Patrick Zaniroli : Le principe de l’épreuve est d’associer le désert, la voiture ancienne et le rallye en reproduisant le Paris-Dakar de l’époque.
AS : Comment vous est venu l’idée ?
PZ : En fait, j’y pense depuis plus de 3 ans. J’avais soumis l’idée à ASO, organisatrice du Dakar, mais ils n’ont pas été séduits par l’idée.
AS : Est-ce la raison pour laquelle vous avez quitté ASO et le Dakar cette année ?
PZ : Non. J’avais fait le tour après 14 ans de Dakar. J’ai connu un phénomène de ras-le-bol. Dans ces cas-là, il vaut mieux partir.
AS : Quelles seront les autos acceptées ?
PZ : Il y aura deux grandes catégories. Une première catégorie regroupant les avant-guerre jusqu’en 86. La deuxième comprenant les véhicules de 87 à 96. Les 4×4 de série…
AS : Et que devront-t-elles obligatoirement posséder pour être acceptées ?
PZ : Elles devront automatiquement avoir gardé l’esprit « véhicule historique ». Il n’y a pas d’homologation.
AS : Quel sera le parcours ?
PZ : Evidemment Paris-Dakar en traversant la France, l’Espagne, le Maroc et le Sénégal.
AS : Quelles seront les difficultés ?
PZ : Ce rallye est conçu différemment du Dakar. Il faut s’adapter aux véhicules et à leur ancienneté. Les étapes sont plus courtes, il y a peu de hors-piste.
AS : Les reconnaissances ont-elles déjà eu lieux ?
PZ : Non, je ne les ferai qu’en mars mais rassurez-vous tout est dans ma tête !
AS : Comment s’effectuera l’assistance ?
PZ : Les véhicules d’assistance devront être inscrit au rallye et effectuerons le même tracé que les concurrents.
AS : En cas de panne dans le désert, que devient l’auto ?
PZ : C’est le début d’une autre histoire !! La voiture balai vient vous récupérer et vous devrez revenir chercher votre auto.
AS : Combien de participants envisagez-vous ?
PZ : Pour que le départ du rallye puisse avoir lieu, il faudra au minimum 100 participants, toutes catégories confondues.
AS : Y verra-t-on des voitures italiennes ?
PZ : Je l’espère, en tout cas c’est probable.
AS : Dans un an, la première édition se terminera. Qu’est-ce qui aura fait son succès ?
PZ : Le goût du plaisir et la nostalgie de cette si belle épreuve. Aujourd’hui, beaucoup de personnes rêvent de se lancer dans une telle aventure mais le budget est le seul décideur. La TransAfricaine est une épreuve accessible à toutes les bourses.
AS : Les rallyes raids sont toujours critiqués par rapport aux populations locales. Le Paris Dakar met en place depuis plusieurs années des opérations humanitaires. Sur la Transafricaine classic, ce n’est pas le terme humanitaire qui est employé mais celui d’humanité et de partage. Qu’est-ce à dire ?
PZ : Se sont des réflexions faites par des européens qui n’y connaissent rien et qui ont souvent jamais mis les pieds sur une épreuve de rallye raid. Il faut savoir que certains locaux font des kilomètres et des kilomètres à pied pour voir juste passer ces voitures qui représentent un rêve pour eux. De plus, dans les villages où s’arrêtent le rallye, l’économie s’en ressent. En une journée, ils font le bénéfice d’une année !
AS : Si deux jeunes femmes souhaitent prendre le départ de la TransAfricaine, doivent-elles avoir obligatoirement beaucoup de muscles pour désensabler l’auto ou existe t’il une technique ?
PZ : Pour ça comme pour le reste il faut avoir un gros cerveau !!! C’est juste une question de technique.
AS : Quelle préparation physique et technique conseillez-vous aux équipages qui désirent se lancer dans l’aventure ?
PZ : Une préparation physique classique mais surtout une grosse cure de sommeil. Beaucoup d’abandons sont dus au mental souvent rendu trop fragile par le manque de sommeil.
AS : Pour le Rallye des princesses 2006, quelles sont les nouveautés ?
PZ : Pas de gros chargements. Juste le road-book qui sera transmis le matin au départ de chaque épreuve. On a constaté que le niveau était monté d’un cran ces deux dernières années. On ne veut pas de gouffre entre les 10 premières et le reste du classement.
AS : Depuis 1986, Patrick Zaniroli Promotion organise des rallyes historiques. Avec la Transafricaine classique, vous créez un nouveau type d’épreuve, encore historique. Les Zaniroli vivent-t-ils dans la nostalgie ?
PZ : Non c’est purement et simplement du plaisir. Quand on a fait le tour, c’est la passion qui fait le reste. En plus, pour nous, c’est vraiment le plaisir de l’organisation qui nous motive pour chaque épreuve.
La Transafricaine Classic se déroulera du 1er au 19 novembre 2006. La cloture des engagements est fixée au mois d’octobre 2006.
Merci à Aurélie Simon pour cette interview.