Quarante voitures de collection, 1 600 kilomètres répartis en 5 étapes entre la place Vendôme à Paris et la Principauté de Monaco, 35 secteurs de régularité et 80 passionnés au départ, le rallye des princesses est un événement automobile unique en son genre.
Féminin avant tout, le rallye des princesses propose depuis cinq ans de revivre aujourd’hui une épreuve d’hier, le Paris Saint-Raphaël féminin.
« Le Paris Saint-Raphaël féminin était une superbe course qui se faisait à l’époque avec des voitures modernes, explique Viviane Zaniroli, l’organisatrice du Rallye des Princesses. Il a été créé en 1929 par le comte de Rohan-Chabot et s’est terminé en 74 après son décès. La course ne lui a pas survécu et donc elle n’avait pas eu lieu depuis trente ans. Nous avons relancé ce concept, baptisé Rallye des Princesses mais avec les voitures qui étaient des modernes de l’époque et qui sont devenues des anciennes aujourd’hui. Et puis on est sur leurs traces au sens où l’on part de Paris, on arrive sur la Côté d’Azur et c’est un rallye qui est sportif.
A l’époque c’était sportif. Elles descendaient la France en trois jours. C’était au mois de février, imaginez-vous ! Il n’y avait pas les pantalons, il n’y avait pas les capotes, il n’y avait rien. Donc c’était vraiment sportif, mais par contre c’était très élégant. Il y avait de belles soirées tous les soirs. Une très belle soirée d’ouverture, une belle soirée de clôture, et nous c’est l’esprit et le concept qu’on a voulu garder. Tout en étant sport, c’est très convivial et élégant. »
Un rallye de régularité
Le côté sportif est bien sûr assuré sur l’asphalte. Ici, les participantes évoluent sur route ouverte et respectent le code de la route. Pas question de vitesse, il s’agit bien de régularité.
« On impose aux participantes une moyenne, qui peut être suivant l’âge de la voiture de 40, de 45 ou de 50 km/h », explique Viviane Zaniroli.
« Elles partent sur une route en pleine campagne, sans savoir où se trouve le contrôle d’arrivée, ajoute Patrick Zaniroli, directeur de la course. Elles peuvent être chronométrées à tous moments, à leur insu, et elles doivent être pile à la moyenne imposée à l’instant donné. C’est ce qui permet d’établir un classement qui se fait par addition de points. »
« Evidemment le jeu n’est pas facile parce qu’on ne leur fait pas faire des lignes droites, enchérie Viviane Zaniroli. C’est plutôt sinueux, montées, descentes. Si on traverse un petit village, on casse la moyenne qui leur ait imposée à 30 km/h, donc faut qu’elles calculent, qu’elles se recalent… »
Pour Patrick Zaniroli, « la difficulté vient de difficultés de navigation. Il y a de très nombreux changements de direction, faut pas se tromper. »
« En fonction de ce qu’elles ont au bout, en secondes de plus ou de moins, par rapport à la moyenne donnée, au temps qu’elles auraient du faire, on leur met des points, ajoute Viviane Zaniroli. Le but du jeu, c’est que c’est celle qui a le moins de points qui gagne. Parce que ça veut dire qu’elle a été la plus régulière possible. »
Un rallye qui a du coeur
Pour être sûrs que les participantes ne se croient pas sur circuit, des contrôles de vitesse sont effectués par les organisateurs, et les contrevenantes, pénalisées.
« L’avenir de ce type de rallyes ne pourra durer que si les gens sont respectueux du code de la route, explique Patrick Zaniroli. Donc en plus il y a des radars et il y a de très fortes amendes qui sont versées à des associations caritatives, comme Mécénat Chirurgie Cardiaque et Petits Princes. »
Les participantes étant plutôt disciplinées, et les organisateurs voulant tout de même assurer un geste envers ces associations, deux ventes aux enchères ont été organisées à leur profit, une à Paris, dans un grand palace, à l’occasion de la soirée de départ, et une à Monaco, pour la soirée d’arrivée. Deux magnums du grand prix du Brésil 2003 de Formule 1, dédicacés par les vainqueurs, ont ainsi trouvés acquéreurs. Ce soir là par contre, c’est un homme qui l’a emporté.