Après de nouvelles règles techniques et sportives durant l’intersaison, la FIA vient de revoir complètement le mode d’attribution du titre pilote. Le champion du monde 2009 sera celui qui aura le plus de victoires.
Après le tollé des constructeurs présents en F1 lors de l’annonce l’année dernière de la volonté d’utiliser des moteurs uniques en Formule 1, l’idée avait été oubliée. Aujourd’hui, la FIA a tout de même pris la décision de limiter drastiquement les couts en pouvant plafonner les budgets à 30 millions de livres (33 millions d’euros) dès 2010. En échange, les constructeurs auront une plus grande liberté technique. Sinon ils pourront continuer à courir jusqu’en 2012 avec les règles actuelles : des contraintes techniques mais avec un budget illimité. A titre indicatif, les budgets actuels des écuries de F1 sont de 3 à 14 fois supérieurs au plafond proposé par la FIA !
Le titre au nombre de victoires
Autre révolution annoncée aujourd’hui, le mode d’attribution du titre pilote. A partir de 2009, c’est le pilote ayant obtenu le plus grand nombre de victoires qui sera sacré champion du monde. Le classement par points continuera cependant à exister, mais ne servira qu’à départager les éventuels ex-æquo. Ce n’est donc plus la constance et la fiabilité qui va être primée. La FIA préfère pousser les pilotes à se battre pour la victoire, histoire d’augmenter le spectacle. La décision part d’un bon sentiment mais la bataille de l’an dernier entre Lewis Hamilton et Felipe Massa aurait par exemple tourné court et c’est le brésilien qui aurait été sacré champion du monde avec 6 victoires contre 5.
Ces décisions viennent compléter celles déjà prises et déjà appliquées en 2009. Des décisions justifiées, les coûts nécessaires à se maintenir en F1 alors que le secteur automobile est le premier touché par la crise ayant poussés les constructeurs à remettre en cause leur engagement en F1, voir à se retirer comme l’a fait Honda durant l’intersaison.
Nouvelles règles 2009
Pour réduire les coûts et augmenter le spectacle, les essais d’intersaison ont ainsi été réduits à 15 000 km contre 30 000 auparavant, avec une seule monoplace autorisée en piste par équipe. Quant aux essais en cours de saison, ils sont purement et simplement interdits, à l’exception de 8 jours s’ils se déroulent uniquement en ligne droite !
Techniquement, le régime maximal des autos a été ramené de 19 0000 à 18 000 tr/mn, chaque pilote dispose d’un quota de 8 moteurs de course par saison, les pneumatiques rainurés disparaissent et les slicks reviennent, tous les appendices aérodynamiques ont été prohibés et des ailerons avant énormes et arrières minuscules sont désormais imposés.
Enfin, le système KERS, système de récupération d’énergie cinétique au freinage, est proposé aux écuries. Ferrari l’a testé et pourrait l’utiliser rapidement. D’autres écuries ne sont pas convaincues. En récupérant l’énergie au freinage (environ 60kW par tour), le système constitue une petite réserve que le pilote pourra utiliser à raison de 6 secondes maximum par course au moyen d’un bouton. Il disposera alors de puissance supplémentaire, environ 80 ch ! Une sorte de superboost comme dans les jeux vidéo.
Si des changements sont nécessaires en F1, la direction prise par la FIA est-elle la bonne ? Limiter les coûts oui, mais au point d’empêcher toute recherche technologique ? Quant au nouveau système d’attribution du titre, il suffira à un pilote de se concentrer sur 5 ou 6 courses pour devenir champion du monde ! Quid du spectacle durant la seconde partie du championnat ?