Difficultés pour Fiat, Alfa se réveille

Après seulement deux week-end de course, les Fiat Stilo confirment leur potentiel et leur rôle de trouble fête. Les Alfa Romeo 147, réussissent une nette amélioration, mais restent loin.

Pour la seconde étape de la saison, le Trophée Andros avait rendez-vous à l’Alpe d’Huez. L’occasion de rencontrer Yvan Muller, déjà huit fois vainqueur du Trophée, et Alain Prost, son principal rival. « On a une voiture je crois qui est très pointue, explique le professeur, qui est capable de battre tout le monde à un moment donné, sur certains circuits. Mais elle n’est peut-être pas assez facile à conduire sur tous types de circuits, surtout quand ça évolue. C’est là où, on l’a vu d’ailleurs hier ici, on n’était vraiment pas très biens. »

« Moi si je regarde le classement du championnat provisoire, constate Muller, a priori je dirais que c’est Prost le concurrent le plus sérieux, puisque c’est lui qui est deuxième derrière moi. Ensuite il y a Dayraut et De Korsak qui sont troisièmes. »

Les Fiat Stilo font peur

Dayraut et de Korsak, deux des pilotes engagés sur Fiat Stilo. Des voitures pourtant toutes nouvelles, développées en moins de six mois et qui dès leur première apparition ont remportées deux des quatre courses disputées. Il faut dire que Fiat ne s’est pas entouré d’amateurs pour le développement de l’auto, comme le rappelle Alain Prost, menacé directement au classement par l’invasion italienne. « Les gens qui s’occupent des voitures sont des gens qui ont beaucoup d’expérience, c’est peut-être même ceux qui ont le plus d’expérience du Trophée, donc il n’y a pas de raison qu’ils ne soient pas dans le coup. Justement, on a quand même très peur d’eux parce qu’avec trois voitures, l’évolution qu’ils vont pouvoir avoir dans l’année, ça va être difficile. Mais bon, l’objectif c’est une chose, mais plus il y a de compétition et mieux c’est. Hier je finis septième, c’est vraiment pas réjouissant, mais d’un autre côté c’est bien quand il y a de la compétition. »

« Nous, nous participons maintenant au Trophée Andros depuis 5-6 ans, explique Christian Petit, qui avait misé sur la Stilo pour son équipe Sport Garage avant l’engagement officiel de Fiat. Le constructeur de la voiture est Tork Engineering, avec Richard Tur, l’ingénieur qui a été le concepteur de beaucoup de voitures de glace chez SMBE. C’est une personne avec qui je travaille depuis très longtemps. Nous, on a une expérience du terrain et les deux conjugués font que ça va pas trop mal. Mais on aurait préféré que les voitures soient finies un petit peu plus tôt pour que l’on puisse faire des séances d’essais. »

Une voiture facile à conduire

Car après le très bon week-end de Val Thorens, les Stilo connaissent quelques problèmes à l’Alpe d’Huez, notamment de boîte de vitesses. Franck Lagorce, avec la Fiat officielle, se contentera ainsi de la 6ème place, juste devant Prost, lors de la première finale. Sous une véritable tempête de neige, Muller emmènera de son côté sa Kia à la victoire dans sa finale, juste devant la Stilo de Jean-Philippe Dayraut, aux prises avec Wilfried Mérafina. De quoi rassurer les pilotes Fiat sur les capacités de la Stilo Silhouette.

« Ses points forts c’est l’adaptation que l’on peut avoir à la piloter, et c’est une voiture très facile à conduire, explique Franck Lagorce. Ses points faibles aujourd’hui c’est le développement. C’est une voiture qui vient de naître, elle a deux courses. On a zéro essai avec. On l’a mise la première fois à Val-Thorens par terre pour faire la course ! Je ne connais pas beaucoup de voitures qui ont réussies à faire ça sur l’Andros. Je pense qu’à la fin de la saison on sera déjà bien placés au championnat, ça c’est une évidence, parce que la voiture est très saine. Maintenant, gagner des courses, rapidement ! »

« Un pur bonheur ! »

Pour sa quatrième participation à l’Andros, Franck Lagorce, vainqueur notamment en 1992 du championnat de France de F3 et surtout ancien pilote de F1, n’en est pas pour autant blasé. Disponible, souriant, le pilote agé de 36 ans porte fièrement les couleurs de Fiat, et fait partager sa passion et son plaisir de piloter.

« C’est un pur bonheur dans le sens où je fais des choses que je pense des fois ne pas être capable de faire. C’est toujours bien après 25 ans de carrière de découvrir qu’on apprend encore des choses. Ca c’est génial. Et puis surtout que l’on arrive à faire des choses, au niveau pilotage, à faire des choses presque incroyables. Et quand on voit passer les autres sur la piste, on se dit jamais je ne pourrais faire ça ! Et puis en fait on y arrive et parfois même mieux. Ca c’est ce qui me fait vivre, et qui fait que j’ai toujours autant de passion à courir en sport automobile. »

Problème de grip pour les pilotes Alfa Romeo

Du côté des pilotes Alfa Romeo, engagés sur des voitures privées, la situation est moins souriante. C’est le cas de Christian Béroujon, dont les problèmes de moteur de Val Thorens ont pourtant été résolus.

« Maintenant il faut qu’on travaille aussi sur la motricité de la voiture, regrette-t-il. On s’aperçoit qu’elle nous embarque énormément de l’arrière, donc on a une voiture qui est survireuse. Soit on travaille sur l’arrière, soit on va travailler aussi plutôt sur l’avant, pour essayer de gagner un peu plus de grip à l’avant, au niveau des autobloquants. Mais il faut à tout prix que l’on puisse réaccélérer bien plus tôt. »

Après onze participation au Trophée, et seulement deux courses cette saison, le pilote ne peut plus réaliser son objectif : monter sur le podium final au terme de la saison. Il a donc choisi de jeter l’éponge et n’effectuera pas les déplacements sur les deux dernières épreuves au Canada et dans les Vosges en février et mars prochains. D’ici là, il espère tout de même remporter quelques courses. « Si on fini dans les dix premiers en fin de saison, ça sera déjà très joli. Mais je pense que l’on peut aller chercher quelques podiums sur les dernières courses. »

Jean-Noël Lanctuit sur le podium

Sur la seconde 147, Jean-Noël Lanctuit réalise pour sa part un très beau week-end. Il montera même sur la seconde marche du podium lors de la seconde finale. « Je suis assez surpris. On ne s’attendait pas à ce que l’Alfa soit si performante en ce début de saison. Mais on a beaucoup travaillé, toute l’équipe a été vraiment solidaire et je crois qu’on mérite vraiment la nette amélioration technique de nos voitures. L’écurie est vraiment formidable et je suis en attente de très belles choses cette année. Mais ça prend forcément un peu de temps. »

Au classement général, il remonte à la 18ème place. Au terme d’une terrible lutte avec la Stilo de Jean-Philippe Dayraut lors de la seconde finale, qui résistera jusqu’au dernier tour, Yvan Muller conserve la tête du classement avec 5 points d’avance sur Prost. Troisième, Dayraut possède 13 points de retard sur Muller et 17 d’avance sur la Fiat officielle de Lagorce, quatrième. Avec deux Stilo dans les quatre premiers, Fiat termine bien l’année. Prochaine course en 2005, à Isola 2000, les 8 et 9 janvier.

Classement général (5 premiers) après l’Alpe d’Huez

Clt Pilote Voiture Total
1 Yvan Muller Kia Rio 305
2 Alain Prost Toyota Corolla 300
3 Jean-Philippe Dayraut Fiat Stilo 292
4 Franck Lagorce Fiat Stilo 275
5 Wilfried Merafina Kia Rio 271
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