Et de neuf pour Muller !

Pour la cinquième et dernière épreuve de la saison, avant la finale de Superbesse, les pilotes du Trophée Andros avaient rendez-vous à Serre-Chevalier. Solidement installé en tête depuis la première course, l’indétrônable Yvan Muller comptait bien une fois de plus mener sa Kia Rio à la victoire, malgré une concurrence de plus en plus forte.

« Ce qui m’inquiète le plus, explique Yvan Muller, c’est qu’on ne fasse pas un bon travail nous-même. C’est ce qui serait le plus désastreux pour moi. Ensuite, ma foi, on peut toujours risquer un accrochage ou une touchette avec un autre pilote qui peut coûter cher. Je l’ai vécu dans le passé donc je sais de quoi je parle. Mais maintenant je ne gère pas tout. Je vais essayer de gérer au maximum les choses et puis le reste, c’est ‘’inch Allah”. »

Les pilotes Fiat sereins

Du côté des pilotes Fiat, même si l’on ne vise plus le titre, le moral est plutôt bon. Les Stilo Silhouette très compétitives dès leur première course ont gagnées en fiabilité. Jean-Philippe Dayraut, le premier pilote Fiat, arrive à Serre-Chevalier second du championnat. « On n’a pas fait d’erreur jusqu’à présent, explique-t-il. On a toujours été là. On n’a pas gagné de course mais on a toujours marqué des points. On a été très prêts de marquer des points. On a perdu des courses pour 2, 3 centièmes. Donc on n’est pas loin. Maintenant il faut continuer comme ça, aller jusqu’au bout. Il ne reste que quatre courses, deux meetings, donc on va essayer de ne pas faire d’erreur et de conserver notre place de second. »

« Il reste quatre courses, avec deux week-end, explique Franck Lagorce. Il y a encore un bon coup à faire, quelque chose de jouable à faire au championnat, donc je ne suis pas inquiet. » Même son de cloche pour Laurent Fouquet, malgré quelques regrets. « On vient de faire trois podiums en quatre courses, mais dans tous les cas on ne rattrapera pas le temps perdu en début d’année. Donc l’objectif pour les deux week-end qui viennent, c’est se faire plaisir et puis, essayer de gagner. »

Laurent Fouquet, un habitué du top 3

Des victoires, Laurent Fouquet aurait bien voulu en remporter plus cette saison. 2005 marque sa septième participation au Trophée Andros. Un trophée où cet ancien champion de France d’Autocross était habitué à figurer dans le top 3 du classement. « Je crois qu’en fait l’autocross et le rallycross, les disciplines que je faisais auparavant sont déjà des disciplines de glisse. On glisse sur la terre et pas sur la glace mais y’a beaucoup de similitudes. Comme l’adaptation au terrain peut-être. On s’aperçoit que le dans le trophée, souvent les pistes se dégradent. Ce qui est normal, la glace s’use. Je crois que l’adaptation au terrain c’est quelque chose qui est important aussi dans les disciplines que je faisais jusqu’à maintenant. Donc c’est-à-dire qu’il y a des choses qui me sont favorables. A côté de ça, sur le trophée il y a des pilotes qui viennent de tous les horizons et on s’aperçoit qu’en fait tout le monde y arrive. Avec plus ou moins de réussite mais tout le monde y arrive. »

Les Fiat tirent bien leur épingle du jeu

Connu pour sa glace parfaite, le circuit de Serre-Chevalier réserve pourtant une surprise de taille aux pilotes, et surtout aux habitués. Le redoux des jours précédents a eu raison de la glace et la mise au point des voitures est rendue difficile par les conditions changeantes. Ornières, trous, rails de glace et flaques d’eau viennent ralentir et endommager les voitures. Les deux séances d’essais chronométrées du samedi matin doivent être annulées pour préserver le circuit. Elles sont remplacées par une seule séance de deux tours libres. Dans ces conditions, les Fiat tirent bien leur épingle du jeu, quatre Stilo figurant parmi les six premiers.

« Là ça a l’air de se présenter très bien, explique Philippe de Korsak. J’ai déjanté dans le dernier tour donc légitimement je pouvais espérer faire le meilleur temps. Il m’a manqué 5 centièmes. Tout le monde manque de roulage sur Serre-Chevalier, avec une piste qu’on ne connaît pas dans ces conditions là. Mais je pense que ça va être ouvert et très serré quand on voit les cinq premiers dans un mouchoir. Je pense que ça devrait faire une course intéressante. »

Dans la première finale, Alain Prost l’emporte alors que derrière lui les deux Stilo de Franck Lagorce et Jean-Philippe Dayraut se livrent une lutte acharnée. Dayraut réussissant à passer Lagorce à un tour de la fin.
Dans la seconde finale, c’est Fouquet qui réussira à prendre le meilleur sur Marcel Tarrès, qui effectue son grand retour aux côtés d’Alain Prost sur la Toyota Oreca. Mais le grand vainqueur de la journée est une nouvelle fois Yvan Muller qui en remportant sa finale s’assure du titre. Seule condition pour l’obtenir, prendre le départ de la seconde course le lendemain.

Yvan Muller a tout l’échiquier pour être devant

Un neuvième titre pour le pilote alsacien que ses concurrents jugent malgré tout battable. « Yvan est clairement le plus rapide, explique Philippe de Korsak. Je dirais qu’il est rapide, régulier. Il a une très bonne expertise du Trophée Andros. Il est très bien entouré, avec un très bon pilote qui le seconde, qui s’efface quand il le faut. Avec un ingénieur qui fait partie des deux meilleurs ingénieurs du Trophée. Donc là, il a tout l’échiquier pour être devant. Maintenant on pense tous pouvoir le battre, sinon on ne serait pas là. En revanche il faut réunir l’échiquier complet comme il l’a. Je pense qu’on devrait l’avoir l’année prochaine. Maintenant, sportivement c’est quelqu’un de très bien construit, qui est très rapide, que tout le monde respecte. Et je dirais que son palmarès parle. On ne peut pas oublier que tout ce qu’il a fait c’est le fruit de beaucoup de travail. »

« Au niveau performance pure, je ne pense pas que se soit un pilote hyper hyper hyper rapide, ajoute Jean-Philippe Dayraut. Pas du moins comme on croirait. Par contre ils sont exceptionnels au niveau de la gestion pneumatiques, gestion des réglages d’auto. Ca c’est un point vraiment important sur le Trophée Andros. La piste change régulièrement. On peut avoir du goudron, de la terre, de la soupe, de la glace très dure, et les réglages d’auto changent très vite et le pilotage change aussi. Pour ça ils sont très forts. »

« C’est sûr que dès qu’on arrive on va voir l’état de la piste, explique Yvan Muller. En fonction de l’état de la piste on commence à évoluer dans les réglages de la voiture. On prépare certaines stratégies. Mais comme les conditions changent d’heure en heure, il faut évoluer en stratégie avec les conditions. C’est pas très facile mais c’est pour tout le monde pareil, donc c’est pas un problème. »

Lagorce reste sur sa faim

Le dimanche matin, dix centimètres de neige fraîche avaient recouvert la piste durant la nuit, cachant les trous creusés la veille. Fouquet et Lagorce ne finiront pas leurs manches qualificatives, alors que Dayraut écope de dix secondes de pénalité pour retard sur la ligne de départ.

Dans la première finale, Marcel Tarrès en pôle est suivi des trois Fiat Stilo. Parmi elles, c’est Dayraut qui réussit le meilleur départ et vient mettre la pression sur Tarrès. De Korsak suit et Fouquet est contraint à l’abandon. Malgré ses efforts, Dayraut ne pourra rien faire et laissera la victoire à Toyota.

Dans la seconde finale, Lagorce parti de la cinquième place passe la Citroën de Bertrand Balas dans le premier tour. Il met alors la pression sur Alain Prost qu’il finira par passer pour terminer troisième derrière Yvan Muller qui offre la victoire à son coéquipier, Evens Stievenart. Une troisième place qui laisse Lagorce sur sa faim. « Malheureusement pour la deuxième manche. Je suis sixième dans la première manche et puis dans la deuxième, la plus rapide, j’ai un problème de boîte, rapport de deux. Donc je n’ai pas fini la manche malheureusement, mais c’est indépendant de ma volonté. C’est dommage parce qu’il ne reste plus que deux courses pour le championnat et j’aimerai bien rester dans le top 5. On va essayer de continuer à cravacher. »

Verdict dans une semaine, à Superbesse, pour la finale de ce Trophée Andros 2005.

Classement général (5 premiers) après Serre Chevalier

Clt Pilote Voiture Total
1 Yvan Muller Kia Rio 777
2 Jean-Philippe Dayraut Fiat Stilo 728
3 Alain Prost Toyota Corolla 710
4 Evens Stievenart Kia Rio 693
5 Franck Lagorce Fiat Stilo 672
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