Seconde voiture exposée par la nouvelle entité Lancia Héritage sur son stand du salon Rétromobile, la Lancia Aurelia B24S.
Gérard Langlois, président du Lancia Héritage, nous parle de l’Aurelia B24S.
« L’Aurelia est la première grande réalisation Lancia d’après la seconde guerre mondiale. C’est un modèle précurseur dans la mesure où elle avait le premier moteur V6 de l’histoire. Précurseur aussi avec un pont arrière auquel était accouplée une boîte de vitesses, là aussi pour la répartition harmonieuse des masses, ce qui lui donnait une stabilité relativement impressionnante. La berline est sortie bien sûr la première, sur un dessin très réussi de Pininfarina. Il a été retouché un petit peu plus tard dans les séries qui ont suivies. C’est une ligne qui a fait d’ailleurs école.
Berline, coupé, spider et cabriolet
Et puis sont venus rejoindre la berline, un coupé, sous la dénomination B20, qui est resté célèbre dans les annales du sport automobile avec notamment mais pas seulement, loin de là , une victoire au terrible Liège-Rome-Liège de l’époque, avec à son volant un équipage belge dont le seul conducteur a du garder le volant sur la quasi-totalité de l’épreuve, son partenaire étant souffrant. Elle a aussi été la voiture de la famille princière de Monaco, puisque Rainier a couru avec, sous un nom d’emprunt.
Et puis est sorti un peu plus tard, après le coupé B20, sur un dessin de Pininfarina également, le spider, puis le cabriolet Aurelia, dénommé B24. Et B24S pour les voitures qui avaient la conduite à gauche puisqu’à l’époque les Lancia avaient presque toutes la conduite à droite comme il se faisait pour les voitures haut de gamme européennes.
Cabriolet de sixième série
Ce modèle est un cabriolet. C’est la sixième et dernière série. A ce titre il bénéficie de certains aménagements cosmétiques. Un pare-brise qui n’est plus le petit coupe-vent panoramique très élégant mais assez peu efficace à grande vitesse. Il a une particularité, c’est qu’il a le pare-choc du Spider, des séries précédentes, alors qu’il était en principe équipé d’un pare-choc droit pour assurer au moins à l’avant une meilleure protection de la calandre.
Le dessin de Pininfarina a inspiré également quelques réalisations du maître, notamment chez Alfa Romeo et Maserati. Mais ce cabriolet, ce spider, est resté très célèbre notamment par des gens du spectacle. Tout le monde connaît le Spider Aurelia blanc qui agrémentait « Et Dieu créa la femme », première version du film de Roger Vadim avec Brigitte Bardot.
Augmenter le confort des passagers
Vincenzo Lancia, le créateur de la marque, il y a déjà un siècle cette année, a été passionné de développements mécaniques et technologiques. Il avait déjà bien avant la deuxième guerre mondiale dessiné des V4 et V8 pour limiter considérablement l’encombrement de ses moteurs sous le capot. Et par la même augmenter la surface de l’habitacle et du coup le confort de ses passagers. Il a transposé ces techniques là pour la première fois avec un V6 avec la série des Aurelia.
Cette voiture est sortie des chaînes de Turin dans le milieu des années 50. Elle a été achetée par son premier propriétaire turinois, puis vendue à un monégasque. Elle a ensuite été remisée pendant une longue période de 15 à 20 ans avant d’être reprise par son propriétaire actuel. Ce dernier a du changer une grande partie des joints, qui avaient séchés pendant l’épreuve de stationnement. Il l’a remis en très bon état de marche et l’a restauré en partie. Mais en partie seulement, surtout pour la mécanique puisque la carrosserie et les trains roulant sont parfaitement d’origine.
De ce modèle là , il y en a eu un peu moins de 400, 370 et des poussières. Il doit en rester un nombre assez considérable compte tenu de la qualité de fabrication dont elle était entourée à son origine. »
Lancia Aurelia B24S | Caractéristiques |
Type | B20 |
Construction | 6 cylindres en V à 60° |
Distribution | Par arbre à cames central entraîné par chaîne, poussoirs, culbuteurs et soupapes inclinées |
Alésage et course | 78 x 85,5 mm |
Cylindrée | 2 451 cc |
Taux de compression | 8 Ã 1 |
Puissance maximum | 112 ch à 5 000 tr/mn |
Carburateur | Weber 40 DCL5 double corps |
Couple maximum | 17,5 mkg à 3 500 tr/mn |
Embrayage | Monodisque à sec accolé à la boîte-pont |
Boîte de vitesses | Accolée au pont arrière à 4 rapports |
Suspension avant | A roues indépendantes avec ressort hélicoïdal vertical et amortisseur hydraulique incorporé |
Suspension arrière | A essieu rigide type De Dion, bielle de guidage transversale, ressorts à lames semi-éliptiques |
Vitesse de pointe | 175 km/h |
Modèle | Années de production | Nombre d’exemplaires | N° de châssis |
B24S (6ème série) | 1957-1958 | 521 | 1332 – 1702 |