Pour sa dix-septième édition, le Tour Auto célèbre cette année les 55 ans de la première victoire des toutes petites et légères Osca des frères Maserati.
Epreuve désormais mondiale, le Tour Auto regroupe cette année des concurrents venus de 21 pays et notamment d’Argentine, du Brésil, du Canada, de l’Equateur, des Etats-Unis, de Hong-Kong, d’Inde ou bien encore de Thaïlande pour les plus éloignés.
Il faut dire que ce rallye, remis au goût du jour par Patrick Peter en 1992, propose tout ce dont peut rêver tout passionné : des routes et des étapes magnifiques, six plateaux répartis en deux catégories et regroupant les plus belles autos du monde. Et deux façons de participer, en régularité pour les moins téméraires, en compétition pour les férus de vitesse et de chronos.
Pour la seconde année consécutive, les 230 concurrents de cette édition 2008 avaient rendez-vous aujourd’hui sous la somptueuse verrière du Grand Palais à Paris pour les vérifications techniques et administratives. Un spectacle fabuleux rappelant les salons de l’auto de la première moitié du XXème siècle. Les voitures étaient d’ailleurs regroupées par marques afin de se rapprocher de cette époque et de l’ambiance « salon automobile ».
Célébration Osca
Après les Ferrari et Alfa Romeo l’an dernier, ce sont encore des italiennes qui sont à l’honneur en 2008, mais des italiennes peu connues, les Osca. Voitures sportives, les Osca apparaissent en 1947. A l’époque, les frères Maserati ont vendus leur affaire depuis neuf ans. Ils créent donc cette nouvelle entité, Officine Specializzate per la Construzione di Automobili. Deux tiers de la production Osca seront des voitures de compétition. Modèle phare, la MT4 pesant 450 kg et équipée d’un petit moteur de 1100 cm3 développant… seulement 71 ch !
On estime aujourd’hui à 85 le nombre de MT4 produites jusqu’en 1967, date de disparition de la marque. La voiture évoluera au fil du temps, recevant diverses cylindrées. La production totale de la marque tourne autour de 200 voitures, tous modèles confondus.
Malgré sa courte existence, Osca marquera l’histoire du sport automobile, et notamment du Tour de France Automobile. Ainsi, trois premières Osca y sont engagées en 1952. La MT4 Berlinette 1350 cm3 de Armengaud et Chaix se classe 4ème au général. L’année suivante, trois nouvelles Osca sont inscrites et pour la première fois l’une d’elle remporte le général. Il s’agit de la MT4 Spider de Peron et Bertramier. Une Osca de seulement 1100 cm3 qui s’impose devant la Gordini de Jean Behra et ses 3000 cm3 !
En 1954, 8 Osca seront inscrites. C’est une nouvelle fois la paire Peron/Bertramier qui se classera le mieux, mais cette fois-ci sur la troisième marche du podium final.
L’histoire vivante de l’automobile
Cinquante ans plus tard, en 2008, le Tour Auto célèbre les 55 ans de la première victoire de cette marque. Pour l’occasion, 7 Osca représenteront la marque sur les routes de France, toutes en régularité. A bord, des passionnés de tous horizons, galeriste, médecin, ou comédien comme Arsène Jiroyan, tous ont décidés de rouler ensemble formant ainsi une grande équipe solidaire. Sir Stirling Moss, vainqueur des 12 heures de Sebring 1954 au volant d’une MT4 aurait dû se joindre à cette équipe, mais c’est finalement au volant d’une MG B qu’il s’aligne au départ.
Mais les Osca ne sont pas les seules voitures de légende à prendre la route. Et si Porsche est cette année la marque la plus représentée avec 45 voitures inscrites, Ferrari n’est pas loin avec ses 38 exemplaires. Parmi elles, deux extraordinaires 250 GTO, une 212 Europa, quatre 250 GT Châssis Court, et deux Daytona Groupe IV.
Chez Alfa Romeo, 22 petites bombes prendront le départ, de la Giulia 1300 GT à la 1600 GTA en passant par la TZ ou bien encore la 1600 Zagato. Fiat ne sera pas absent avec notamment deux 124 Abarth. Maserati, Lamborghini et Lancia étant également représentées.
Cadre somptueux
Les concurrents quitteront le Grand Palais mardi matin aux aurores pour rejoindre Fontainebleau. C’est en effet de la cours d’honneur du château que s’élancera le Tour Auto 2008. Un lieu choisi pour son cadre, évidemment, mais aussi et surtout pour éviter les encombrements des années précédentes à la sortie de Paris.
La caravane se dirigera ensuite vers Marseille, arrivée finale du rallye le 19 avril. Entre temps, les concurrents auront traversés Beaune, Vichy, Brive la Gaillarde, et Avignon. Quatre circuits les auront également accueillis, ceux de Dijon Prenois, Magny-Court, Charade et du Castellet.