Après deux grands prix consécutifs remportés par Michael Schumacher, Fernando Alonso reprend du poil de la bête et s’impose, à domicile.
Giuliano Salvi est l’ingénieur en performance de Felipe Massa. En gros, il assure l’interface entre Felipe Massa et son ingénieur de course. Et pour Giuliano, Barcelone est l’un des circuits les plus intéressants. « Il combine une section lente, avec des virages très lents comme le 5 ou le 10, qui demandent beaucoup à la traction, et des virages à l’ancienne, très rapides, explique-t-il. Il s’agit par exemple des virages 12, 13, 3 et 9 qui sont d’un type rare sur les circuits modernes. C’est ce qui fait qu’il est difficile de trouver les bons réglages pour l’auto. Nous devons trouver un compromis entre une voiture qui serait bien dans les parties rapides et une qui serait bien dans les parties lentes. » C’est l’une des raisons, hormis la météo, qui fait que ce circuit est l’un des plus utilisés en essais privés.
Plus de 131 000 spectateurs
Ferrari, qui roule moins que ses concurrents sur ce circuit, a passé la journée du vendredi à tester les pneus. Le samedi, lors de la séance de qualification, les rouges n’ont rien pu faire contre les bleus qui occupent la première ligne, Fernando Alonso en tête. Une position d’autant plus satisfaisante pour le pilote espagnol qu’il joue ce week-end à domicile. Devant son public, venu en masse. Ils seront plus de 131 000 dimanche, un record en Espagne. Derrière, la seconde ligne est occupée par la Scuderia, Schumacher en tête. « Etant donné que dépasser est difficile, analyse Jean Todt, c’est clair que la stratégie jouera un rôle clé lors des arrêts aux stands. Demain nous verrons qui a fait les bons choix. » Et question choix, Schumacher rajoute. « Pour la stratégie, il y a deux possibilités. Maintenant, nous aurons à faire attention de retenir la bonne. »
Dimanche, à l’extinction des feux, les deux Renault s’envolent. Derrière, les deux Ferrari semblent plus lente. La Scuderia ayant retenue une stratégie à deux arrêts seulement, leurs voitures sont en effet plus lourdes. Kimi Raïkkonen, partie neuvième au volant de sa McLaren, est déjà revenue à la cinquième place. Devant, Alonso enchaîne les meilleurs tours et augmente son avance sur Schumacher.
La saison est encore longue
Au seizième tour, Alonso marque son premier arrêt ravitaillement. Il est suivi le tour d’après par son coéquipier, Fisichella. Quelques tours plus tard, c’est Massa qui s’arrête au stand alors que Schumacher reprend de l’avance sur Alonso. Au vingt-troisième tour, Schumacher s’arrête aux stands. Il repart deuxième derrière Alonso, réussissant ainsi à passer Fisichella, jusqu’à présent second. Englués dans le traffic, les deux hommes de têtes tournent sensiblement dans les même temps et l’écart, bien que fluctuant, reste en moyenne à 12 s.
Au trente-neuvième tour, Alonso marque son second arrêt aux stands. Quatre tours plus tard, c’est Massa qui effectue son ravitaillement, imité deux tours plus tard par Schumacher. Les positions ne changeront alors plus, Alonso remportant pour la première fois son grand prix national. Second, Schumacher est suivi de Fisichella et Massa. La victoire est belle pour Renault, surtout que le constructeur venait d’annoncer qu’un accord avait enfin été trouvé avec Bernie Ecclestone, le grand patron de la F1, et que sa présence en F1 était assurée jusqu’en 2012 !
Du côté de Ferrari, la déception de ne pas remporter un troisième grand prix d’affilé est bien présente, mais on essaie de relativiser. A l’image de Schumacher. « Huit points, c’est bien, explique-t-il. Et je peux dire que j’étais déçu de n’avoir gagné que deux points la semaine dernière sur Alonso, mais ici je suis heureux de n’en avoir perdu que deux. Il y a encore un long bout de chemin à faire et nous allons continuer à nous battre, et gagner. »