Rétromobile 2011 : Maserati 222 Biturbo de 1989

par Vincent Royer

Vincent de Fresquet, président de l’Autobianchi Club de France et de l’Amicale André Chardonnet, revient sur la raison de la présence d’une Maserati 222 Biturbo sur le stand du club à l’occasion du salon Rétromobile 2011, et sur l’histoire de cette voiture d’exception.

« L’originalité cette année, explique Vincent de Fresquet, président de l’Autobianchi Club de France et de l’Amicale André Chardonnet, c’est de présenter pour cette édition du salon Rétromobile bien sûr une Autobianchi A112 Abarth, mais aussi cette Maserati Biturbo, qui outre le fait qu’elle fête ses 30 ans cette année, est une voiture qui a été importée de 1989 à 1991 par le réseau Chardonnet. Et donc via l’Amicale Chardonnet, que nous avons créée depuis 2008, il nous a semblé opportun de présenter cette voiture au public. Une voiture qui est méconnue, qui a une réputation sulfureuse pour le moins, mais qui néanmoins d’après ses vrais amateurs et connaisseurs est une voiture attachante et qui sait se rendre agréable et plaisante à conduire.

Une réputation sulfureuse

La voiture a cette réputation de voiture sulfureuse parce que c’est une des premières voitures à être dotée de deux turbos, deux turbos IHI. Que certainement les gens qui achetaient ces autos là ne raisonnaient pas du tout dans l’esprit de voiture de collection, mais de voiture d’usage, donc étaient peut-être moins sensible au fait qu’il fallait la faire chauffer et autre. Donc ils appréhendaient de façon plus directe, franche, dès le départ, ce qui n’est certainement pas adapté avec un véhicule doté de deux turbos. Et surtout à une époque où on ne maitrisait pas comme aujourd’hui la technique du turbo. Même si on la maitrisait bien, mais peut-être pas aussi bien qu’on ne le fait aujourd’hui. Donc effectivement, c’est un élément qui a contribué à sa mauvaise image.

Pour les premières versions, les réglages des carburateurs étaient compliqués. Et puis certainement aussi l’image du V6 Maserati que l’on a connu dans les SM en France, avec la Citroën, et qui, non pas du reste par le bloc mais par tout ce qu’il y avait autour, avait une réputation de grande fragilité et obligeait ses propriétaires à souvent aller voir leur concessionnaire. C’est certainement ce qui a joué des tours au départ à cette voiture, et qui aujourd’hui encore lui pèse.

C’est-à-dire qu’aujourd’hui elle a une cote très basse pour une auto quand même issue d’une marque prestigieuse. Alors ce n’est certainement pas la plus belle des Maserati, son style peut être controversé, est très typé de son époque, néanmoins ça reste quand même une Maserati et en tant que tel elle pourrait avoir droit à une image plus valorisée.

Conçue pour relancer la marque

La Maserati Biturbo est sortie en 1981 de la volonté de M. De Tomaso, qui en 1976 avait repris la marque qui avait été laissée par Citroën en 1975. L’idée était de créer un véhicule moderne, résolument sportif, et qui permette de relancer la marque Maserati qui était en sommeil depuis 2-3 ans.

En fait on peut dire que le succès a été au rendez-vous. Alors (concernant l’histoire ) c’est un peu compliqué, surtout pour un novice de mon espèce, dans la mesure où en fait il y a une multitude de versions de Biturbo. Elle a quand même été produite de 1981 à 2001 pour les toutes dernières versions. Donc ça fait quand même un panel large. Et avec une multitude de petites séries plus ou moins importantes dans l’histoire. Mais voilà, concrètement l’idée était de relancer la marque, et je pense que ça a été aussi une des raisons de la survie de la marque aujourd’hui. C’est grâce à la Biturbo, c’est certain.

Une multitude de versions et de dénominations

Le problème c’est que si l’on prend une 430, ça ne correspond à rien en nomenclature. Ce n’est pas un 3.0 l, et ce n’est pas nécessairement une 4 portes. Il y a les 222, les 430, les 228, les Biturbo SI… Enfin voilà, tout un tas de versions différentes, certaines adaptées au marché italien, d’autres au marché européen, d’autres au marché américain, ce qui est le cas de presque tous les 2.8 l qui ont été faits principalement pour le marché américain. Ils ont aussi été vendus en Europe parce qu’il fallait vendre des voitures, et ça s’est fait comme ça. Mais c’est vrai que c’est compliqué de découvrir réellement l’histoire des Biturbo dans la mesure où il y a eu tellement de petites versions, même des séries spéciales… Il y a eu d’ailleurs une Black Edition, donc finalement ce qui est à la mode aujourd’hui existait déjà il y a une bonne vingtaine d’années… Donc il y a plein de choses qui font que c’est très compliqué, même pour les vrais spécialistes, de déterminer toutes les versions qu’il y a pu avoir, que ce soit au niveau des motorisations, des boîtes, parce qu’il y a des tas de différences à ce niveau-là aussi.

La seule chose claire, c’est qu’il y a des Maserati Biturbo avec les roues à 4 trous, ou 5 trous. Et ça ça change parait-il énormément en ce sens où il y a la direction assistée qui est arrivée, un certain nombre d’équipement supplémentaires qui sont venus à ce moment-là. Et puis aussi les versions carburateur ou injection, et il est clair qu’à partir du moment où l’injection est arrivée, la fiabilité aussi est arrivée. On considère qu’à partir de 1987 elles deviennent fiables. Il y a les modèles avant 1987 qui sont beaucoup plus capricieux.

Maserati 222 Biturbo exposée,
une des dernières générations de la première série

Celle-ci c’est une Maserati 222. Alors 222 pour 2 litres, c’est logique ! Donc ce n’est pas une 2.2 l, c’est une 2.0 l, de 225 ch. C’est la toute dernière génération on va dire, des premières séries. C’est-à-dire qu’on reconnait avec les pare-chocs typés années 80. A partir du millésime 1990, on retrouve une voiture beaucoup plus modernisée. La ligne est la même, mais on a des améliorations au niveau des boucliers, des finitions intérieures… Donc c’est une auto qui est une des toutes dernières de la première série. Même si elle est déjà fiabilisée avec l’injection. Donc elle a une injection électronique, 225 ch, c’est évidemment une propulsion, elle a 4 freins à disque, il n’y a pas de direction assistée…

Un pur achat passion !

Je ferais la découverte après Rétromobile de la conduite de la bête. Parce que pour le moment je ne la connais pas plus que ça. Concrètement cette voiture est un pur achat passion ! Ca me taraudait un petit peu, parce que c’est une auto attachante, elle est typique de son époque. C’est vrai que l’attachement est complémentaire parce que c’est un véhicule qui a été importé par André Chardonnet. Et donc c’est un pur achat passion.

Rétromobile se présentait. Sur la question de ce que l’on allait exposer pour l’Amicale Chardonnet, les circonstances ont fait que la Maserati s’est un peu imposée. C’était difficile de trouver un exemplaire disponible pour être exposé. La chance et le hasard d’une recherche sur internet, et voilà le pur achat passion qui a conduit à l’achat de cette voiture.

C’est une voiture qui semble avoir été suivie et entretenue. Ca se confirme vu son état général. Ce qui était important pour moi, c’est qu’elle corresponde à la période d’importation du réseau, c’est-à-dire qu’elle ait été vendue entre 1989 et 1991, et elle est de septembre 1989 donc elle a été vendue par le réseau Chardonnet.

C’est une voiture qui a été vendue en Bretagne en septembre 1989, et elle est restée dans le grand ouest jusqu’à maintenant puisqu’en fait je l’ai acheté à une personne qui vivait entre Alençon et Laval. Donc c’est une voiture qui a toujours été dans le grand ouest et qui maintenant va devenir parisienne un peu par la force des choses. Mais donc c’est une voiture qui avait été vendue par le réseau Chardonnet, en Bretagne, à Fouesnant si je ne dis pas de bêtise. »

Caractéristiques techniques

Caractéristiques Maserati 222 Biturbo
Type moteur AM.471
Cylindrée 1996 cc
Nombre de cylindres 6 en V à 90°
Culasse En alliage léger, 2 soupapes d’admission et 1 échappement par cylindre
Bloc moteur En alliage léger, renforts en fonte, vilebrequin 4 paliers
Alésage x course 82 x 63 mm
Puissance maxi 223 ch à 6250 tr/mn
Couple maxi 26,7 Kgm à 3500 tr/mn
Allumage Marelli microplex
Alimentation Deux turbos IHI + deux échangeurs air/air frontaux indépendants
Alimentation en carburant Injection électronique multipoint Weber/Marelli et pompe électrique de mise en pression
Transmission aux roues arrières via embrayage monodisque à sec, boite de vitesse ZF à grille inversée, et différentiel Torsen à glissement limité
Performances Vitesse maxi 225 km/h, 0 à 100 en 6.2 s. Avec rapport de pont 3,72
Freinage Etriers 4 pistons Ate sur disques pleins av ; étriers Ate 2 pistons sur disques pleins arrière
Poids à sec 1210 kg
Empattement 2514 mm
Voie avant 1442 mm
Voie arrière 1450 mm
Production De 1988 à 1992
Production totale 1156 exemplaires
Rétromobile 2011 : Maserati 222 Biturbo de 1989
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4 commentaires

mecanix 14 février 2012 - 08:43

Rétromobile 2011 : Maserati 222 Biturbo de 1989
possédé!!! depuis une douzaine d’année par une 222 de 89,je voudrais dire à tout les détracteurs de cette voiture qui( pour la plupart non peu ètre jamais posés leurs postérieurs ni, pris le volant de cette voiture) que la fiabilité n’était pas pire que certaines marques ‘(prestigieuses) qui restent plus discrètes sur la fiabilitè de leurs modèles .Remarque basée sur une cinquantaine d’années de conduite et de mains dans la graisse…..alors soyons moins critique et plus objectifs , prenez du plaisir à piloter ses voitures qui nous ont tous fait réver,tant que l’on peu encore conduire??????

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dams 18 février 2011 - 00:10

Rétromobile 2011 : Maserati 222 Biturbo de 1989
superbe voiture!!! qui en plus marche très fort attention sur chaussée humide (propulsion + bi-turbos)

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La rédaction 16 février 2011 - 13:52

Rétromobile 2011 : Maserati 222 Biturbo de 1989
Toutoule, désolé pour le “français peu compréhensible de l’article” mais c’est un parti pris de la rédaction. Il s’agit de la transcription pure et simple de l’interview vidéo qui, par définition, est un langage parlé. L’article n’est là que pour les personnes qui ne peuvent voir (entendre) l’interview.

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toutoule 15 février 2011 - 16:34

Rétromobile 2011 : Maserati 222 Biturbo de 1989
Article illisible car écrit dans un français peu compréhensible. On n’écrit pas comme on parle. Faites surtout attention à la ponctuation et la construction des phrases.

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