Salons automobiles, quelles retombées pour les distributeurs ?

par Vincent Royer

La 65ème édition du salon de l’auto de Francfort ouvrira ses portes à la presse demain en Allemagne, avant l’ouverture au public le 12 septembre. Tout comme les salons de Paris et Genève, le salon de Francfort est primordial pour les constructeurs automobiles. Pas moins de 1091 exposants de 35 pays seront présents et 159 nouveautés seront dévoilées en première mondiale. Pour les découvrir, près de 12 000 journalistes sont attendus et près d’un million de visiteurs devraient fouler les allées du salon. Mais la portée d’un tel événement va plus loin que ses visiteurs directs et se mesure même directement dans les concessions françaises.

« Toute la presse, au niveau mondial et pas seulement européen ou local, parle de Francfort ou des salons en général, explique Alberto Spada, responsable Lancia d’Auto Port au Bouscat, et permet de générer du trafic en concession avec les nouveautés qui sortent. Ca permet d’augmenter le trafic en concession. »

Malheureusement, les constructeurs ne présentent pas toujours de nouveaux modèles ou de concept car. Ainsi, à Francfort, Lancia et Alfa Romeo devraient se contenter de présenter de légères évolutions des Delta et Giulietta. Et pourtant, le salon pourrait malgré tout augmenter la fréquentation des concessions françaises.

« Admettons qu’il y ait un concurrent qui présente un véhicule majeur pour lui en termes d’image et de couverture médiatique, sur un segment donné où nous avons un véhicule concurrent, les clients vont aussi venir chez nous parce que ça excite tout le marché, précise Sylvain Darphel, directeur Auto Port au Bouscat. Ils vont se dire ‘Tiens je suis allé voir la nouveauté, mais je vais aussi aller voir ses concurrents’. Donc oui il y a un réel impact en termes de trafic. »

Même impact pour les marques de luxe que pour les marques généralistes. A une différence près, leurs luxueux stands sont pour la plupart du temps en accès limité, réservés à un public trié sur le volet, souvent invité par le constructeur ou les concessionnaires. Une façon d’augmenter l’effet d’exclusivité des marques comme Lamborghini, Ferrari ou Maserati, mais aussi de mieux répondre aux attentes de leurs clients.

« On est avec une clientèle de passionnés, insiste Edouard Belin, directeur financier Automobiles Palau à Bordeaux. On n’est pas dans un achat banal, on est dans un achat vraiment d’exclusivité et par rapport à ça nos clients sont toujours avides d’informations, de détails techniques. C’est impressionnant d’écouter nos clients qui ont des questions très très précises. Il ne s’agit pas simplement de savoir quelle est la puissance d’un moteur, on est dans des niveaux de précisions que l’on ne connait pas dans des marques généralistes. »

Lieu privilégié pour répondre aux interrogations de leurs clients, les salons sont aussi l’occasion pour les marques de prestige de créer un véritable lien, direct, avec eux.

« Le client a une conversation à la fois avec le vendeur, avec par exemple le représentant d’un concessionnaire, continue Edouard Belin, mais également avec les équipes du constructeur. Et donc ça donne une dimension technique, une connaissance produit encore plus importante. »

Evidemment, en fonction des nouveautés présentées, les attentes des distributeurs ne sont pas les mêmes pour chaque salon et chaque marque. Ainsi, alors que l’on n’attend pas grand-chose de cette édition 2013 du salon de Francfort chez Alfa Romeo ou Lancia, il en est tout autrement chez Fiat ou Ferrari et Maserati.

« J’attends beaucoup de ce salon de Francfort effectivement par rapport à la 500L Living que l’on vient de recevoir et que Fiat présente officiellement à Francfort, confirme Sylvain Darphel. C’est l’occasion pour nous d’avoir une lumière sur la ligne 500L qui vient s’enrichir d’une troisième silhouette. On a déjà eu la 500L présentée en octobre l’an dernier au Mondial de Paris et la 500L Trekking en début d’année. Ca permet de refaire la lumière sur l’ensemble de la gamme 500L et j’espère bien que ça drainera du monde effectivement dans nos show-rooms. »

« Chez Ferrari, la version Speciale va être présentée, reprend Edouard Belin. Vous savez que la nouvelle California va arriver, alors bien sûr on va communiquer sur ce nouveau produit. Il y a donc des nouveautés chez Ferrari. Et puis chez Maserati, c’est une étape clé puisque c’est la présentation de la Ghibli. Elle a déjà été présentée mais là on passe à un niveau plus important avec le salon de Francfort et on attend des retombées très importantes sur le modèle Ghibli. »

Une voiture qui n’a pas le droit à l’erreur, Maserati voulant en effet passer de 7000 véhicules vendus en 2012 à… 50 000 en 2015 ! La Ghibli est le premier modèle lancé pour atteindre cet ambitieux objectif. D’autres suivront, comme un SUV sur base de Jeep Grand Cherokee. Le groupe Fiat vient d’ailleurs d’annoncer un investissement d’un milliard d’euros dans l’usine de Mirafiori qui fabriquera ce SUV.

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