Ferrari voit rouge

par Vincent Royer

Les grands prix se suivent et Ferrari ne parvient pas à briller en course. En Australie, la Scuderia subit même un double abandon et repart de Melbourne bredouille.

Habituellement épreuve d’ouverture de la saison de Formule 1, le grand prix d’Australie est cette année le troisième. La raison ? Le déroulement en Australie des jeux du Commonwealth au même moment que le premier grand prix. La Scuderia Ferrari aurait sûrement préférée que cette étape n’ait tout simplement pas lieu.

Une session de qualification décevante

Les ennuis ont commencés dès les essais, comme l’explique Jean Todt, directeur de l’écurie. « Ce fut une session de qualification décevante. Dans la seconde partie, nous avons d’abord eu la sortie de piste de Felipe après qu’il ait coupé une bordure avec sa roue arrière gauche, perdant le contrôle de sa voiture. Michael Schumacher n’a quant à lui pas réussi à exploiter au maximum son premier train de pneus, avant que quelques gouttes de pluie ne viennent l’empêcher d’améliorer. Ce résultat ne reflète pas notre potentiel mais nous devons l’accepter. » C’est donc des 11ème et 16ème places que Michael Schumacher et Felipe Massa prennent le départ de ce grand prix.

Devant, Jenson Button et Giancarlo Fisichella occupent la première ligne, suivis de Fernando Alonso et Kimi Raïkkönen. Mais Fisichella ne profitera pas de sa seconde place. Moteur calé lors du tour de formation, il devra s’élancer de la ligne des stands, en dernière position. Au vert, c’est donc Button qui a le champ libre. Mais Alonso, sur la Renault, lui met immédiatement la pression. Derrière, les deux McLaren de Montoya et Raïkkönen roulent côte à côte durant tout le premier tour. C’est finalement le finlandais qui prend l’ascendant sur son coéquipier.

« J’étais comme un passager dans ma voiture »

Dans le peloton, la bataille est rude. Massa est le premier à en faire les frais. Le pilote Ferrari est touché, sort et doit abandonner. « Pas grand-chose à dire. Au premier virage, j’avais Klien à gauche et Speed à droite. Christian m’a touché, me faisant sortir, j’ai touché Rosberg et terminé ma course dans le mur. Je ne pouvais rien faire, j’étais comme un passager dans ma voiture. Je ne suis vraiment pas content parce que je suis sûr que j’aurais pu faire une bonne course. C’est un week-end à oublier. »

Alors que la voiture de sécurité est en piste, Fisichella fait un tête-à-queue mais repart. Lorsque la voiture de sécurité rentre, Alonso saute littéralement sur Button et prend la tête de la course. Michael Scumacher est 8ème. Au sixième tour, Klien est victime d’une violente sortie de piste, sans doute à cause d’une rupture mécanique causée par sa touchette avec Massa au départ. La voiture de sécurité intervient pour la seconde fois. Lorsqu’elle se range, Raïkkönnen applique la même méthode qu’Alonso et dépasse facilement le second, Button, qui tente de résister durant quelques virages. Mais il subit en même temps les attaques de Montoya.

Au 11ème tour, une surprise attend Michael Schumacher. Il se fait doubler par la modeste Toro Rosso du débutant Luizzi. C’est ensuite Speed avec la seconde Toro Rosso qui vient mettre la pression sur l’allemand qui semble à la peine. Au 18ème tour, Montoya ouvre la valse des arrêts aux stands. Webber se retrouve alors en tête de la course mais des problèmes mécaniques immobilisent subitement la Williams. Michael Schumacher est alors 4ème mais fait partie des quelques irréductibles qui ne se sont pas encore arrêtés aux stands. Il ravitaillera finalement au 26ème tour.

Button abandonne, à 10 m du drapeau à damier

De retour en piste, il semble beaucoup plus à la fête, revenant à toute vitesse sur Button, lui reprenant 3 s au tour. Malheureusement, au 33ème tour, victime de sa fougue, il explose sa Ferrari contre un mur. C’est évidement l’abandon. « J’étais au maximum pour essayer de me rapprocher et de doubler Button. Il avait probablement quelques problèmes et n’était vraiment pas vite. Je me rapprochais et d’un seul coup j’ai eu un fort sous-virage et j’ai finis dans l’herbe. Je devais attaquer parce que c’était la partie du circuit où il était possible de passer. »

La voiture de sécurité intervient de nouveau donnant le coup d’envoi de la seconde vague de ravitaillement. Alonso est toujours en tête, suivi de Raïkkönen, Ralf Schumacher et Montoya. A 19 tours de l’arrivée, Luizzi sort à son tour et la voiture de sécurité intervient une quatrième et dernière fois. A 10 tours du drapeau à damier, Montoya mord au même endroit que Michael Schumacher et réussit à contrôler sa voiture. Malheureusement, celle-ci a souffert et il doit abandonner quelques mètres plus loin. Fisichella, qui est revenue de la dernière place, met la pression sur Button. Celui-ci résiste, mais à 10 mètres de la ligne d’arrivée, il doit abandonner, moteur cassé. Fisichella en profite pour prendre la 5ème place, juste derrière Heidfeld, R. Schumacher, Raïkkönnen et le vainqueur, Fernando Alonso.

« Imola sera un challenge très différent »

L’espagnol conforte ainsi sa place de leader au championnat pilote. « Ce fut une course très différente des deux qui l’ont précédée cette saison, explique-t-il. A Bahreïn, je me suis battu contre Michael tout le long; en Malaisie, ce fut un duel contre Jenson pour la deuxième place. Aujourd’hui c’était plus confortable. Il n’y a pas eu de réel combat, et j’ai passé l’essentiel de la course relax. Je bénéficiais d’une bonne avance après les premiers pit-stops, que j’ai malheureusement perdue suite à la sortie de la deuxième voiture de sécurité.

Cependant, j’ai réussi à m’assurer une avance confortable à chaque redémarrage, ce qui a rendu la partie relativement facile pour moi. J’étais très heureux de l’équilibre de la voiture tout au long de la course, et il s’agissait surtout de ne pas prendre des risques inutiles. Je suis également heureux que nous ayons pu utiliser
le moteur avec parcimonie, ce qui pourra se révéler un élément important à Imola.

Jusque-là nous avons montré que nous pouvons être bons dans toutes les conditions de pistes. Mais Imola sera un challenge très différent, et nous aurons l’approcherons avec humilité car nous savons que cela sera plus difficile que jamais. » D’autant plus qu’à domicile, les Ferrari pourraient bien se réveiller.

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