3 Grand Prix, 3 victoires… Ferrari pouvait-elle mieux démarrer la saison 2004 ? Pas vraiment. L’écart est d’ores et déjà énorme entre la Scuderia et ses poursuivants, et du même coup, l’intérêt de la saison émoussé.
On ne peut pas en vouloir aux meilleurs d’être les meilleurs… même si la saison manque cruellement de relief à cause de Ferrari. La Scuderia est devant tout le monde : sur la ligne de départ, sur la ligne d’arrivée, dans les tableaux de résultats et dans ceux des classements. La F1 roule rouge. Les poursuivants de Ferrari voient rouge.
Michaël Schumacher, sextuple champion du monde, commence donc en fanfare cette nouvelle saison dans l’écurie italienne. Raflant les meilleurs temps, les pôles et les victoires, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Même s’il préfère jouer les modestes : « Il reste encore 15 courses ». 15 courses qui ne pourront vraisemblablement pas changer la donne. On ne voit pas pourquoi tout à coup, la belle mécanique italienne se rouillerait. Schumi renvoie donc la balle dans le camp des poursuivants : « J’ai bien peur qu’ils aient à élever leur niveau de jeu car nous n’abaisserons pas le nôtre. L’an dernier il y avait 16 courses et le championnat n’était pas joué après l’Australie ».
Le peloton doit se contenter des miettes…
Schumi, seul en tête, laisse donc les miettes à ses poursuivants. A commencer par Rubbens Barrichello, qui se verrait bien calife à la place du calife, mais qui doit se contenter encore une fois de la place de lieutenant. Lieutenant fidèle et efficace puisqu’il termine à deux reprises (Barheïn et Melbourne) à la deuxième place derrière son coéquipier, et offre donc à son équipe deux doublés en trois courses.
D’autres s’en satisferaient. Mais puisque l’Allemand et le Brésilien ne semblent pas vouloir descendre des hautes sphères, l’intérêt de cette saison 2004 serait donc la bataille pour la troisième place ? « Ferrari et Schumacher ont gagné les trois courses, réalisé les trois pôles. C’est vrai que c’est inquiétant. Mais je constate d’abord que les écarts se resserrent. Et puis nous avons tous des évolutions pour Imola » tempère Patrick Faure, président de Renault Sport. Optimisme de rigueur donc avant le prochain Grand Prix et le retour vers le circuit européen.
…ce n’est pourtant pas l’envie qui manque
On notera parmi les quelques pilotes qui tentent de s’extirper de la mêlée, le Britannique Jenson Button, sur sa Bar-Honda, qui signe son deuxième podium de suite cette saison (après le GP de Malaisie) et se retrouve donc 3ème au classement des pilotes avec 15 points. Juste derrière Juan-Pablo Montoya (12 points) semble le seul concurrent suffisamment régulier pour pouvoir inquiéter, tout au long d’une saison, les deux pilotes Ferrari. Fernando Alonso et Jarno Trulli (Renault), ne sont pas loin derrière (11 points). Ensuite, c’est la débandade.
Côté constructeurs, Ferrari domine outrageusement. Renault s’offre une belle deuxième place. Suivent Williams et Bar. MacLaren est en pleine déroute.
Prochaine étape, Imola, du 23 au 25 avril. Le Grand Prix de San-Marin, première épreuve du circuit européen, sera peut-être l’occasion pour le peloton de rattraper les échappés et d’établir un nouveau rapport de force. Dans l’intérêt de la F1. Pas dans celui de Ferrari. Mais les deux ne sont peut-être pas compatibles.