Une pôle, une victoire, un doublé. La Scuderia conclut la première partie de la saison en grande forme. La suite de l’année s’annonce rouge.
Ce n’était pas gagné d’avance. La première ligne, certes, mais pas la pôle. L’accident de son frère, longtemps immobile dans sa voiture. Un coéquipier qui tente de contester son leader. La victoire de Michaël Schumacher n’en a que plus de saveur pour le sextuple champion du monde. Même si, au vu de la course et de la domination quasi intraitable de l’Allemand, elle a laissé l’impression d’une tranquille facilité.
Michaël et Rubbens
Mais Michaël Schumacher, on l’a vu, ne partait pas en pôle position. C’est son coéquipier chez Ferrari Rubbens Barrichello qui s’élançait en tête, suivi comme son ombre par son leader. Dix neuf tours plus tard, le duo était toujours en tête, mais pas dans le même ordre.
“J’étais dans l’aspiration de Rubens (Barrichello) et capable de le passer. Honnêtement, je n’ai pas une image précise de la manoeuvre. Je regardais Rubens. Ensuite, il y avait plusieurs stratégies possibles. La situation n’a pas été facile à gérer. Cela a été une lutte très serrée.”
Une fois devant, le Baron Rouge ne devait plus laisser filer la victoire, repoussant les vaines tentatives du Brésilien pour le dépasser. “C’est bien d’avoir fait un et deux pour l’équipe mais moi je suis déçu, plus qu’au Canada, plus que jamais. Je pensais avoir la victoire entre mes mains. J’avais une voiture rapide, je pilotais bien et j’attaquais comme un fou.” Peine perdue. 78ème victoire en Grand Prix pour l’Allemand et 8ème succès cette saison, sur 9 courses. Nouveau doublé, le sixième de l’année, grâce à la seconde place de Barrichello. La Scuderia totalise aujourd’hui 142 points sur les 162 possibles. Le bilan à la mi-saison est impressionnant. “Cette première partie de saison a été remarquable pour nous. Mais nous devons maintenant penser au futur. Nous aurons assez de temps pour nous réjouir d’une telle réussite quand nous serons vieux”, ironisait Jean Todt à la fin de la course.
L’accident de Ralf
Une course qui aurait pu toutefois échapper à l’écurie italienne sans le brin de chance qui colle à la peau des vainqueurs et la déveine qui poursuit les autres.
Premier à en faire les frais, Ralf Schumacher, victime d’un accident en pleine course, au 10ème tour. Immobile dans sa voiture, le pilote Williams-BMW fait craindre le pire à son équipe et ses concurrents. Mais l’accident se révèle sans gravité, bien que spectaculaire et angoissant, surtout pour son frère aîné. “Ma plus grande préoccupation fut de voir Ralf dans la voiture aussi longtemps, bien que j’ai tout de suite vu qu’il était conscient. On m’a dit par radio que les choses ne se présentaient pas trop mal pour lui, que tout semblait aller bien mais vous savez, j’ai souvent entendu ce genre de choses et dans la réalité c’était différent. Quoi qu’il en soit, d’après ce que je savais, Ralf allait bien.”
Une fois rassuré sur l’état de son frère, le pilote Ferrari pouvait tuer la course et laisser les miettes aux autres. Takuma Sato, le pilote japonais de Bar-Honda, tirait son épingle du jeu pour finir 3ème et s’offrir le premier podium de sa carrière.
Cinq autres voitures ont réussi à passer la ligne d’arrivée au terme d’une course aux allures d’hécatombe.
Le prochain Grand Prix qui se déroulera à Magny-Cours en France les 2, 3 et 4 juillet prochain, offrira peut-être aux adversaires de la Scuderia une deuxième partie de saison plus équilibrée. Mais les hommes en rouge ne sont pas pressés de laisser quelqu’un d’autre occuper les avant-postes.