Une fois encore le Championnat de France FFSA GT a réservé un spectacle haut en couleurs au public Gardois, qui assistait à la première victoire du duo Alliot-Hallyday. La bataille pour la deuxième position durait jusqu’au baisser du drapeau à damiers, et finalement la Ferrari de Policand-Balthazard prenait le meilleur sur le tandem Bouchut-Lebon.
Certes ils avaient remporté ensemble la catégorie « GT » en 2001, ce qui correspond aujourd’hui au GT2, mais jamais Philippe Alliot et David Hallyday n’avaient gagné une course ensemble au général. Grâce à un bon début de Philippe Alliot, et un relais mené tel un métronome par David Hallyday, c’est maintenant chose faite ! « Nous étions un peu pessimistes après Nogaro, mais nous avons bien travaillé, adapté l’auto aux Pirelli et c’est un grand moment que de gagner ensemble » expliquait Philippe Alliot.
Absent des circuits depuis une saison complète, David Hallyday était pleinement satisfait de ce résultat, qui donne des espoirs à tout le team PSI pour la suite de la saison : « depuis 2004, année où j’ai terminé ce Championnat en deuxième position, le niveau a énormément augmenté. Il y a de belles voitures, et un lot de pilotes d’exception. Avec deux victoires le team PSI Expérience a réalisé un week-end parfait, cela laisse naître en nous certains espoirs pour ce Championnat long et difficile. Nous sommes là, nous sommes heureux d’avoir gagné, et nous allons tout faire pour ajouter des victoires à notre palmarès… ensuite nous verrons bien ! »
Une deuxième position convoitée
Après un début de course rythmé par un quatuor d’un niveau époustouflant, avec Bouchut emmenant Policand, Alliot et Ayari, toute la fin de course fût animée par une belle empoignade entre Yvan Lebon (Corvette C5-R), Gabriel Balthazard (Ferrari 550 Maranello) et Bruno Hernandez (Saleen S7-R). Virils mais corrects, les trois hommes s’observaient, s’attaquaient et finalement se doublaient ! Hernandez était le premier à faire bouger les choses, mais partait à la faute après avoir débordé Balthazard. En toute fin de course ce dernier trouvait l’ouverture sur Yvan Lebon, très sportif comme le soulignait Gabriel Balthazard : « c’était tendu entre Yvan Lebon et moi, visiblement il n’était pas bien en freinage, mais son formidable moteur m’empêchait de trouver l’ouverture. Il a été très correct lorsque j’ai attaqué en fin de course, je n’étais pas totalement passé, mais il m’a ouvert la porte sportivement. Faire de la course auto dans ces conditions, et avec un tel état d’esprit et un réel bonheur »
Première pour les Monteiro, Colas-Loger sans partage !
Depuis la pole position, Michel Monteiro partait devant en Trophée GT2. Il parvenait à creuser l’écart sur Lecourt et Prunet, et lorsque Lecourt immobilisait sa Porsche suite à un problème de faisceau électrique, avant même le changement de pilotes, l’avance des frères Monteiro semblait déjà décisive. Il suffisait alors pour la Porsche 996 GT3 RSR numéro 37 de gérer la fin de course face à Prunet et Mouez. « On l’attendait cette victoire ! Nous sommes de mieux en mieux dans l’auto, maintenant notre but et de battre à la régulière Narac et Lecourt » déclaraient de concert les frères Monteiro.
Au dessus du lot en Coupe de France FFSA GT, David Loger et Franck Colas n’étaient jamais inquiétés par la concurrence. Avec 120 points au compteur, les deux hommes dominent la Coupe de France. Frédéric Lelièvre et Philippe Polette réalisaient un de leur meilleur week-end en Coupe de France, en montant à deux reprises sur le podium.
Film de la course
Les premiers tours de piste étaient pour le moins mouvementés, avec de nombreux dépassements. Policand s’élançait le mieux, et dès le départ Bouchut prenait le meilleur sur Ayari. Au volant de sa Corvette, Christophe Bouchut se mettait en évidence en se glissant en tête, en doublant quasiment en même temps Alliot et Policand, surpris par de l’huile sur la piste. Bouchut faisait le forcing, en creusant l’écart sur Policand, Ayari, Alliot et Dupuy. Les Viper de Besson et Dumez suivaient plus loin.
Peu à peu Policand haussait le rythme, ainsi l’écart se réduisait, Policand, Alliot et Ayari revenaient alors au contact du leader Christophe Bouchut, pendant que Dominique Dupuy lâchait prise. Ainsi un quatuor inséparable se formait en tête, Bouchut devant Policand, Alliot et Ayari. Les quatre hommes s’observaient, attendaient la faille, mais les positions restaient les mêmes jusqu’au changement de pilotes, lancé par Philippe Alliot qui s’arrêtaient un tour avant ses adversaires.
Au volant de la Saleen S7-R du Team Oreca Bruno Hernandez, qui relayait Ayari alors 4ème, repartait en tête, à la grande surprise de ses adversaires. L’explication ne tardait pas à arriver, Hernandez était pénalisé d’un « drive throught » pour vitesse excessive dans les stands. Ainsi, après avoir débordé Yvan Lebon, David Hallyday s’emparait de la tête et s’envolait irrémédiablement, en adoptant un rythme rapide et régulier. Hallyday oubliait donc ses adversaires, pendant que la bataille pour la deuxième position faisait rage. Lebon contenait tant bien que mal Balthazard et Hernandez, revenus au contact. Hernandez tentait de déborder la Ferrari de Balthazard, mais il partait ensuite à la faute, rétrogradant ainsi en cinquième position. Dans les derniers tours, à trois minutes de la fin, Balthazard trouvait l’ouverture sur Yvan Lebon. Logiquement David Hallyday et Philippe Alliot l’emportaient devant Policand-Balthazard et Bouchut-Lebon.
En Trophée GT2 et en Coupe de France FFSA GT, les leaders menaient des courses plus tranquilles jusqu’à la fin. Les frères Monteiro s’imposaient donc en Trophée GT2 devant Eric Mouez et Cyril Prunet, en Coupe de France FFSA GT, c’était à nouveau David Loger et Franck Colas qui prenaient la mesure de leurs adversaires.
Les réactions
Philippe ALLIOT (Corvette C5-R, PSI Expérience), 1er « La piste était sale au début, Bouchut en a bien profité, alors que je suis passé de la deuxième à la quatrième position. J’ai calmé mes ardeurs, mais j’ai rapidement réussi à dépasser Ayari, qui ne semblait pas à l’aise avec son auto. J’ai suivi ensuite tranquillement le rythme, tout en pensant à préserver mes gommes. Nous avons je pense offert au public un bon duel, j’étais derrière Bouchut et Policand, j’espérais une faute de leur part… mais comme c’était prévisible avec des pilotes comme ça, ils n’en ont pas fait ! »
David HALLYDAY (Corvette C5-R, PSI Expérience), 1er « Je gagne avec mon nouveau casque, je le conseil à tout le monde, il est très bien ! Le premier relais est important, Philippe est resté au contact, et il m’a rendu une voiture parfaite. On parle de courses d’endurance, mais le rythme d’aujourd’hui était plutôt celui d’une course sprint ! J’ai ensuite réussi à garder un bon rythme, c’est très bien et encourageant de l’emporter dès maintenant. A Nogaro nous étions un peu septiques, mais toute l’équipe PSI Expérience a fait du super boulot, il faut les féliciter. Le Championnat de France FFSA GT est très disputé, et très long ! Il faut être endurant, marquer de gros points à toutes les courses, et nous verrons bien. »
Jérôme POLICAND (Ferrari 550 Maranello, SOFREV ASP Larbre Compétition), 2ème « J’ai pris un bon départ puis j’ai été surpris par le comportement de ma Ferrari. Je pensais qu’il y avait un problème sur l’auto, puis j’ai compris que cela venait de l’état de la piste ! Je suis ensuite revenu sur Bouchut, mais je n’ai jamais été en mesure de le dépasser. Nous nous connaissons depuis plus de 20 ans avec Christophe, à l’époque nous étions déjà adversaires en Karting ! Encadré par Bouchut, Alliot et Ayari… c’était plutôt sympa ! Ce podium est vraiment positif pour nous car ce n’est pas un circuit pour la Ferrari. Nous avons notre mot à dire pour le Championnat. Il faut aussi mettre en évidence la performance de Gabriel Balthazard, il a fait je pense sa meilleure course en GT, bravo à lui, si nous faisons de bons résultats c’est grâce à ses bonnes performances ! »
Gabriel BALTHAZARD (Ferrari 550 Maranello, SOFREV ASP Larbre Compétition), 2ème « J’étais pessimiste avant la course, le circuit n’est pas fait pour l’auto, je n’étais pas vraiment bien… mais finalement cela a bien marché aujourd’hui. L’explication avec Yvan Lebon a été très agréable. Je me sentais plus rapide, mais c’était difficile de le doubler. Lorsque j’allais à droite, il allait à droite, lorsque je tentais à gauche, il venait à gauche… je me suis demandé s’il ne me copiait pas un peu… Finalement j’ai trouvé l’ouverture, il a été très coopératif et c’est tout à son honneur car avec le prix de nos autos, nous avons tout intérêt à rester dans l’esprit qui a été le notre aujourd’hui. Nous ne pouvions pas faire mieux que deuxième, car il faut l’admettre, David Hallyday était sur une autre planète aujourd’hui »