Fidèle à sa légende, le Grand Prix de Monaco a été le théâtre de tous les rebondissements et de toutes les surprises dimanche. Des événements qui relancent l’intérêt du championnat du monde.
«Un week-end de rêve». Jarno Trulli pouvait-il espérer mieux que s’offrir la pôle et la victoire sur le Rocher, au volant d’une Renault ? Pépins, coups du sort, déveine… le petit Italien a connu bien des déboires ces dernière années. Sa première victoire en Grand Prix, il l’a donc réservée pour la plus prestigieuse des épreuves, la sixième du championnat : Monaco et son circuit sinueux, dessiné au cÅ“ur de la Principauté, au bord de la mer, entre les casinos et les villas de luxe.
La victoire de Jarno Trulli reste néanmoins une surprise. Malgré une pôle indiscutable, le pilote Renault a joué les seconds couteaux depuis le début de la saison, derrière l’inévitable Michaël Schumacher, son coéquipier Rubbens Barrichello, le Britannique Jenson Button sur Bar-Honda et l’autre pilote Renault Fernando Alonso.
Les erreurs de Schumi
Le sextuple champion du monde est passé à côté de l’épreuve. Erreur tactique, puis erreur technique, l’Allemand a été contraint à l’abandon (le premier depuis 19 Grand Prix) lorsque la roue avant gauche de sa Ferrari fut arrachée suite à un malencontreux freinage.«Jarno (Trulli) et la Renault volaient. Il n’y avait rien à faire. Alonso éliminé, je visais les huit points de la deuxième place. Je ne pense pas que j’aurais pu me battre avec Trulli. Même si j’étais en tête au moment de mon accident», concédait l’Allemand. Et Trulli de confirmer :«Ma course a été parfaite. Je l’ai menée depuis le début et même si Michael avait pu terminer la course, je l’aurais quand même gagnée car il devait encore passer par son stand pour ravitailler.»
Accidents en série
Fernando Alonso, pourtant deuxième au départ derrière Trulli, a lui aussi fait les frais d’un circuit étroit. Un dépassement mal négocié sur Ralf Schumacher et l’Espagnol terminait dans les chicanes. Un accident sans gravité et beaucoup moins spectaculaire que celui de Fisichella, au début de la course, dont la C23 fit un vol plané de plusieurs mètres au dessus de la MacLaren-Mercedes de David Coulthard, avant de retomber lourdement sur le flan. Rien de grave là aussi. Il ne fit que faire grimper le nombre d’abandons au cours de l’épreuve, le cru 2004 s’élevant à 11 pilotes, soit plus de la moitié des concurrents.
Jenson Button (Bar-Honda) et Rubbens Barrichello (Ferrari) ont su tirer leur épingle du jeu. Le Britannique talonnant le vainqueur du jour dans les derniers tours. Le Brésilien, loin derrière, finit tout de même la course en troisième position, et assure donc un podium à la Scuderia.«Pour être honnête, je dois dire que j’ai eu beaucoup de chance aujourd’hui, ne fut-ce que finir la course.»
Tout le monde ne peut pas en dire autant. Et d’autres, au contraire, ont fini la course de la plus belle des manières.